A Tulle, un accès à l'avortement facilité au centre de santé sexuelle
Chaque année, le centre de santé sexuelle de Tulle, implanté dans le centre hospitalier, reçoit 150 femmes venues pour un avortement. En ce jour d'inscription de ce dernier dans la Constitution française, l'accès à l'avortement à Tulle est "facile", indique une sage-femme, un rendez-vous peut être donné à une femme pour le lendemain.
« Quand une femme appelle au centre hospitalier pour se faire avorter, nous pouvons lui donner un rendez-vous pour le lendemain. À Tulle, il n’y a pas d’attente. Certains jours, on prend des rendez-vous sur notre pause déjeuner, on ne se voit pas dire à une femme qu’on ne peut pas la recevoir », annonce Annie Vianard, l’une des deux sages-femmes du centre de santé sexuelle, implanté dans le centre hospitalier de Tulle.
Un accès via une ligne directeChaque année, environ 150 femmes viennent se faire avorter à Tulle. « Elles appellent à la ligne directe du centre, elles prennent rendez-vous avec la secrétaire, on les reçoit au centre de santé sexuelle. On peut dès ce rendez-vous procéder à l’IVG médicamenteuse ou alors la personne a besoin d’un temps de réflexion, et on lui laisse ce délai. C’est un peu à la carte », explique la sage-femme.Pour accueillir les femmes, le centre est ouvert cinq jours sur sept pour les consultations. « Certains jours, nous intervenons dans le milieu scolaire donc le centre est fermé mais il y a toujours la ligne d’accueil téléphonique. »
Un leitmotiv : aucun jugementQui sont les femmes qui sollicitent le centre ? « Nous avons tous les âges et tous les profils, précise-t-elle. Elles viennent à Tulle soit parce qu’elles sont suivies par un gynécologue tulliste et connaissent le service, soit elles viennent au centre parce que l’accès à l’avortement est difficile où elles vivent. Nous avons des Brivistes, des femmes d’autres départements… On les accueille, toujours avec un leitmotiv : aucun jugement. »Pour Annie Vianard, l’inscription dans la Constitution de l’avortement « est une avancée pour les femmes. L’avortement est un droit qui peut être remis en cause à n’importe quelle époque. Mais ce qui serait bien, c’est que cette inscription permette de se donner les moyens d’accéder à l’avortement dans tous les territoires. À Tulle, c’est possible parce qu’il y a eu une volonté du chef de pôle et de la direction de l’hôpital mais ce n’est pas partout le cas… »
Estelle Bardelot