Ligue des champions : le PSG part à la chasse de ses derniers doutes à Saint-Sébastien
Nanti d’un avantage de deux buts (2-0) à l'aller mais sur ses gardes après des prestations plus poussives depuis un mois, le PSG tentera de retrouver les quarts de finale de la Ligue des champions après deux ans d’absence ce mardi soir (21 heures, Canal +), contre la Real Sociedad.
Dans un monde normal, le Paris SG n’aurait pas grand-chose à craindre d’un déplacement sur la pelouse de Saint-Sébastien où l’attend une Real Sociedad en panne sèche.
Le champion de France, finaliste de la Ligue des champions en 2020 et demi-finaliste en 2021, se présente au Pays basque fort de deux buts de marge, le matelas qu’il a si difficilement rembourré lors du 8e aller au Parc des Princes (2-0), pour défier le 7e de Liga qui, depuis le 14 février, a enregistré une seule victoire (2-1 *, le 18 février à Majorque), pour deux défaites en championnat et un nul en Coupe du Roi, assorti d’une élimination aux tirs au but à domicile…
Pour faire encore plus simple, le club espagnol, qui fait face à une interminable série de blessures (Fernandez, Odriozola, Becker, Munoz, Tierney), n’a remporté qu’un de ses neuf derniers matchs et n’a inscrit que six buts. Il faudra en marquer au moins la moitié, ce mardi soir, pour se qualifier.
Encore ces fantômes du Camp NouDifficile, dans ces conditions, d’accorder le maximum de crédit aux propos d’Imanol Alguacil, qui après la défaite à Paris avait affirmé croire à un renversement de tendance. « Moi, en tout cas, je vais rêver avant le retour », avait promis l’entraîneur.
Car avec le PSG, il règne toujours une part de doute, d’irrationnel. Une espèce de sortilège, de malédiction après des sorties de piste improbables, contre Manchester United en 2019 ou le Real Madrid en 2022, alors que la route semblait toute droite. Une menace d’effondrement née, justement, de l’autre côté des Pyrénées en mars 2017, contre le FC Barcelone de Luis Enrique, en même temps qu’a émergé un mot existant en français, mais que les mauvais esprits « hispanisent » et mettent à toutes les sauces pour mieux convoquer les vieux fantômes.
Pas que des gages de sérénité à ParisIl faut dire aussi que les Parisiens n’ont pas, lors de leurs dernières sorties, offert que des gages de sérénité, offensive comme défensive. Surtout contre Rennes, à domicile (1-1), un peu moins à Monaco (0-0), vendredi dernier, un soir où l’on aura davantage commenté le logique choix sportif d’un technicien reconnu, Luis Enrique, que le comportement d’un Kylian Mbappé aussi peu inspiré sur le terrain qu’autour et en tribunes, aux côtés de son « clan ».
Cet épisode ne devrait cependant pas laisser de traces ce mardi soir. Le meilleur buteur de l’histoire du club et capitaine des Bleus sera aligné à Anoeta, comme sans doute Marquinhos, voire Danilo Pereira, ménagés le week-end dernier. Avec son équipe type, le PSG devra avant tout se montrer conquérant, notamment dans l’entrejeu. Car s’il ne compte qu’une défaite, qui remonte à septembre, cette saison en L1, il a déjà flanché en C1, à chaque fois à l’extérieur (2-1 à Newcastle, 3-1 à l’AC Milan). Et il a beaucoup souffert à Dortmund (1-1). Une qualification tranquille, à Saint-Sébastien, pour les quarts de finale printaniers, ne correspondrait donc pas vraiment au « monde normal ».
(*) Le but vainqueur a été inscrit à la 95e minute, contre un adversaire réduit à dix dès la 45e.
Sébastien Devaur