Comment le 109, à Montluçon, fait naître et mûrir les talents locaux

Le 109, à Montluçon (Allier), propose une série d’outils pour accompagner les artistes du territoire. Une soirée "groupes locaux" est prévue jeudi 7 mars. Le trio Boys on the line sera scène.

Le 109, c’est la diffusion de musique. Mais les concerts pros ne sont qu’une partie, la plus visible, de son activité. Avec la médiation culturelle, l’accompagnement est un autre volet de la Smac (scène de musiques actuelles) de Montluçon. 

Le 109 a développé plusieurs outils à destination des talents du cru. Et une nouvelle soirée 'groupes locaux' est prévue ce jeudi 7 mars, à 20 h 30, au Guingois (entrée gratuite). Pour leur deuxième participation, les Montluçonnais de Boys on the line seront cette fois tête d’affiche. Mais se produiront avant le duo clermontois MirkaDub. Question technique.

La soirée correspond en effet au lancement, pour la formation, de leur clip We are the places we’re in, du nom de leur EP six titres sorti fin 2023. La vidéo a été tournée le 21 septembre en live sur la scène du Guingois. Derrière la caméra, il y avait le Montluçonnais Stéphane Ducarrouge. Mais l’équipe du 109 a été essentielle dans la réalisation du projet : 

Ils nous ont donné beaucoup de conseils, des idées. Celle de projeter des images sur nous vient d’eux. Les techniciens sont très présents, notamment “Phiphi” (Philippe Moisset, ingénieur du son, NDLR.)

Lui, est à la guitare. Au cajon sur scène (et à la batterie sur disque), c’est Lionel Saudois. Enfin, Jonathan Laurier est le chanteur lead, mais tous donnent de la voix.Le trio s’est formé en 2018, à l’initiative de Cédric Clairet.

"Je suis à la base plutôt metal et dans la musique électro. Et un jour, tout a lâché. Il ne me restait que la guitare sèche. Et je connaissais la voix claire de Jonathan." Celui-ci connaissait Lionel. Les trois évoluent aussi dans le même milieu professionnel : ils sont instituteurs.

Et ensemble, ils jouent une musique qu’ils qualifient de "desert pop". Quand on l’écoute, on doit pouvoir s’imaginer dans les grands espaces de l’Arizona. Il faut attendre 2021 pour que le groupe sorte quelque chose de "propre", dont il est satisfait.

Jeudi 7 mars, en plus de leur EP, Boys on the line chanteront quatre nouveaux morceaux. "Mais notre but est d’arriver à treize ou quatorze titres pour réaliser un set d’une heure et quart", précise Jonathan Laurier. L’étape d’après, c’est la scénographie, à l’occasion, "peut-être", d’une résidence au 109. 

Gabriel Rouet est en charge de l’accompagnement des artistes, au 109, qui se décline en trois grands volets.Les trois studios de répétition (deux rocks et un électro pop), à l’Embarcadère, dans le quartier de Fontbouillant, sont ouverts à tous. "En 2023, 121 musiciens les ont fréquentés, pour 36 groupes. On y réalise des ateliers toute l’année aussi." L’an dernier, quatorze rendez-vous ont été proposés, et cinq sessions d’enregistrement. "Ils sont vraiment destinés aux amateurs. Ils postulent, et on enregistre, mixe et masterise un morceau. C’est à but pédagogique."

Le deuxième volet concerne la diffusion des groupes locaux. L’an passé, 19 soirées ont été organisées. Le 109 adhère également au projet régional Open tour, qui permet de faire jouer les formations locales dans d’autres Smac (scène de musiques actuelles). Le 29 février, Gabriel Rouet accompagnait d’ailleurs les trois musiciens de JOKVS (stoner rock) à Lyon, au marché Gare, avant une scène au Fil, à Saint-Étienne.Gabriel Rouet, en charge de l'accompagnement des artistes. (Photo Florian Salesse)

Le dernier volet est le suivi personnalisé, destiné aux amateurs éclairés et/ou en voie de professionnalisation. Cela prend la forme de résidences (vingt en 2023). "Pendant deux à cinq jours, ils ont à disposition la salle et travaillent la présence scénique, les sons, les lumières…" Puis l’accompagnement plus poussé (12 ?en 2023) et un suivi entre deux et quatre heures, sur des thématiques précises. Enfin, Émergence est un dispositif qui permet de faire jouer des artistes. Il y en a environ trois par an.

Les artistes, eux, sont "recrutés" via le conservatoire, mais aussi les lycées (Lem’On Rock) ou la MJC. Là, un collectif d’une dizaine de rappeurs est assez actif. "À Montluçon, on a une jeunesse motivée, pleine de talents Il ne faut pas hésiter à pousser la porte du 109. Ce n’est pas saturé comme dans les grandes villes. L’accompagnement est de qualité." À bon entendeur. (accompagnement@109montlucon.com)

Lem'On Rock continue de révéler les talents à Montluçon (Février 2024)

Seher Turkmen