Ahmet Schaefer, président du CF63, à propos de l'arrivée de Sébastien Bichard : "Pour nous, c'est gagné d'avance"
Le Clermont Foot n'est plus à une innovation près et Ahmet Schaefer est convaincu que le choix du tandem Bichard-Gastien, pour la fin de la saison, va s'avérer payant. Le président du club évoque l'opération maintien en Ligue 1, mais regarde évidemment bien plus loin avec l'entraîneur principal adjoint.
D'où est venue l'idée de ce tandem ?
On n'a rien inventé, je fais d'ailleurs souvent référence à mon prédécesseur. Avec Corinne Diacre, avec le centre de formation partagé, Claude Michy était toujours dans l'innovation. On a continué ça et cinq ans après notre arrivée au club (le 4 mars 2019, NDLR), voilà une autre date historique. Ce choix est aussi le résultat d'une recherche entamée il y a quelques mois. On a d'un côté de la continuité, et de l'autre du changement, avec de la fraîcheur et de la nouveauté. On voulait sauvegarder les bases du jeu mis en place, sa philosophie, mais il fallait apporter de l'innovation, avec un entraîneur jeune, peut-être un peu moins connu.
Pourquoi Sébastien Bichard a le profil idéal ?
C'est sa personnalité, ses capacités techniques, sa façon d'exprimer ses idées qui nous ont plus. Il s'est bien préparé en analysant tous les joueurs. Il a aussi le respect pour Pascal, qu'il a pu apprendre à connaître quand il est venu en stage chez nous. Le président clermontois sera à Metz pour assister aux débuts du tandem Bichard-Gastien.
Comment l'avez-vous choisi ?
Notre process est méthodique et assez rigide, en interne. On regarde d'abord comment le coach joue, comment il se comporte quand l'équipe marque un but, prend un but, quand il y a un changement, etc. On regarde aussi les conférences de presse, comment il se comporte vis-à-vis de la direction. Avec un ancien adjoint, c'est plus difficile pour se faire une idée mais on a vu ce qu'il a fait à Sion, avec le Kosovo et le Red Star. On savait que Sébastien était très impliqué là-bas, dans la préparation des matchs, les séances d'entraînements, donc le succès du Red Star, qui revient évidemment à Habib Beye, porte aussi la signature de Sébastien.
"On est dans ce qui se fait beaucoup dans le monde de l'entreprise. Quand un directeur général s'en va, il travaille souvent en binôme avec son successeur pendant un moment."
Il y avait d'autres candidats, comment a-t-il fait la différence ?
On a analysé l'environnement, on a parlé avec d'anciens coéquipiers, des gens qui ont travaillé avec lui. Il a fini dans une short-list, et il y a eu le rendez-vous. Certains arrivent avec deux documents, d'autres vous disent qu'ils ont tout en tête. Et certains, comme Sébastien, entrent vraiment dans le détail. Il a posé les bonnes questions, et le côté humain fait le reste.
Quel a été son discours ?
Il a été très calme, très humble, on sent qu'il y a de la substance là-haut. Sa vision est claire. Je pense que nous avons choisi objectivement la bonne personne avec le bon projet. Le fait aussi qu'il arrive sans un staff a compté. Il a voulu venir pour le projet, et d'abord découvrir qui travaille ici. Quand on est arrivé il y a cinq ans, on ne voulait se séparer de personne dans le staff, et aujourd'hui c'est pareil, car ça travaille bien.
Avec Sébastien Bichard, vous parlez plutôt du maintien ou plus globalement de la saison prochaine ?
On ne pense pas du tout être décroché et Sébastien est venu pour nous maintenir et mener un projet. Ce projet, très clairement, est de rester en Ligue 1. Mais il existera toujours s'il faut retourner en Ligue 2. Pour nous, c'est gagné d'avance, car Sébastien va pouvoir connaître le club, l'environnement, les joueurs. Plus on fera l'équipe tôt ensemble, plus on pensera tôt au recrutement, et mieux ce sera.
"On pense que si le club peut se servir du meilleur de Bichard et du meilleur de Gastien, cela va augmenter la probabilité de se maintenir", estime Ahmet Schaefer.
L'idée était aussi de ne pas vous séparer prématurément de Pascal Gastien...
Il y a du respect, mais on ne fait pas non plus dans la pitié en conservant Pascal. On reste objectif, pragmatique et rationnel : on pense que si le club peut se servir du meilleur de Bichard et du meilleur de Gastien, cela va augmenter la probabilité de se maintenir. Evidemment, il y a le côté humain mais si on avait senti qu'il y avait une déconnexion totale avec les joueurs, on n'aurait pas dit à Pascal de rester pour rester. Et il a toujours dit qu'il était combatif. On est dans ce qui se fait beaucoup dans le monde de l'entreprise. Quand un directeur général s'en va, il travaille souvent en binôme avec son successeur pendant un moment.
Croyez-vous encore au maintien après les résultats de la dernière journée ?
La qualité est là, on a les mêmes joueurs, on s'est renforcé. On ne peut pas me raconter que quand on finit 8e, la qualité disparait du jour au lendemain. On sort d'un passage avec cinq adversaires très difficiles, là on va jouer contre des adversaires plus à notre portée. Il reste dix défis et les joueurs sont de grands garçons. Eux aussi ne veulent pas jouer en Ligue 2 la saison prochaine.
Propos recueillis par Laurent Calmut