La CFTC dénonce de "nombreux dysfonctionnements" dans les musées clermontois
La CFTC avait déposé un préavis de grève, ce mardi 5 mars, dans les musées dépendant de la métropole. Après discussion avec la direction des musées, ils resteront ouverts. Mais en interne, la colère gronde toujours.
Ambiance tendue au muséum Henri-Lecoq, ce mardi matin, en centre-ville de Clermont-Ferrand. "Ils ne vont peut-être pas l’ouvrir...", lance une touriste. "Ah non !", rétorque une autre, visiblement agacée.
En milieu de matinée, Guy Dugne, pin’s CFTC territoriaux du Puy-de-Dôme sur la veste, pochettes sous le bras, s’adresse à une poignée de visiteurs devant le muséum. "On va essayer de vous faire rentrer, on ne veut pas pénaliser les gens", lance le syndicaliste.
La CFTC avait déposé un préavis de grève dans les musées de la ville, qui dépendent de Clermont Auvergne Métropole. À l’origine, un "ras-le-bol, qui dure depuis plusieurs années". Le syndicat pointe du doigt "de nombreux dysfonctionnements", notamment au niveau de la sécurité des établissements ou encore des problèmes relationnels. La principale responsable ? "La direction des musées de la métropole", selon le syndicat.
"Un manque de budget et d'agents d'accueil"Mais récemment, c’est vers le muséum Henri-Lecoq que la tension s’est cristallisée. Le directeur des lieux, en place depuis quatorze ans, a été "orienté vers un poste d’expert au sein du musée". La raison en serait les conclusions d’une enquête administrative menée à l’automne dernier suite à une "présomption de harcèlement, qui n’a pas été confirmée". Enquête qui a tout de même "débouché sur la destitution du directeur et le recrutement d’un nouveau manager", expliquent les agents du muséum.
Ils sont donc montés au créneau pour dénoncer une "sanction injuste sans fondement avéré". Pour justifier sa décision, la métropole brandit aussi l’argument d’une "très grande bienveillance" de la part de l'ex-directeur du musée Lecoq, qui "[le] conduit à éviter tout conflit et limite [sa] prise de décision", peut-on lire dans un courrier de la direction des relations humaines de la métropole, adressé au directeur du muséum, auquel La Montagne a eu accès.
Dans les coulisses des musées de Clermont-Ferrand
Une "situation insoutenable" pour Guy Dugne, alors que "90 % du personnel soutiennent son directeur. C’est une chasse aux sorcières", dénonce-t-il. Ce changement de poste imposé constitue la goutte de trop dans un vase déjà bien rempli. En effet, les agents du muséum Lecoq déplorent depuis longtemps, entre autres, "un manque de budget et un manque d’agents d’accueil" au Muséum Henri-Lecoq.
Le syndicat, ne souhaitant pas pénaliser les visiteurs, assure toutefois que "pour l’heure, les musées dépendant de la métropole resteront ouverts".
Contacté en fin d’après-midi, le cabinet d’Olivier Bianchi, président de Clermont Auvergne Métropole, indique que "la qualité de vie au travail des agents, et la qualité de l’accueil des publics sont une priorité de la métropole". Concernant l'ex-directeur du musée, le cabinet précise "que ce sont des questions personnelles et internes. Sa situation est à l’étude".
Adrien Fillon