Vingt-sept emplois menacés par la fermeture annoncée du site logistique FDG à Objat
Le groupe FDG, spécialisé dans la distribution de produits non-alimentaires pour les grandes et moyennes surfaces, s'apprête à engager un plan social en vue de la fermeture de son entrepôt d'Objat en Corrèze, où l'entreprise emploie vingt-sept personnes.
L'annonce officielle est tombée lors du CSE (comité social et économique) du mercredi 28 février. Après plus d'un demi-siècle de présence à Objat, en Corrèze, le groupe FDG, spécialisé dans la commercialisation de produits non-alimentaires (textile, hygiène-beauté...) auprès du secteur de la grande distribution, projette de fermer son site logistique corrézien, le 30 juin prochain.
Une procédure de PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) va être engagée en ce sens avec les instances représentatives du personnel, ce mercredi 6 mars, au siège du groupe à Orly. En tout, vingt-sept salariés sont menacés de licenciement.
"Les salariés sont dépités""C'était quelque chose qu'on redoutait plus ou moins, indique Laurent Audrerie, le délégué syndical FO du site. Cela faisait plusieurs mois qu'on nous enlevait des produits et qu'il n'y avait plus d'investissements sur le site. Et puis, l'an dernier, on nous avait aussi enlevé la partie conditionnement", souffle-t-il.
L'annonce n'en a pas moins été reçue comme un coup de massue par les salariés. "Ils sont dépités. Surtout qu'il y a encore six mois, on nous disait qu'on avait la meilleure productivité du groupe... Ici, il y a des gens qui bossent chez FDG depuis trente ans, qui bossaient bien, qui étaient dévoués... Et résultat, on les met dehors. Donc, désormais, ce qu'ils attendent, c'est qu'on négocie un bon accord, à la hauteur du préjudice subi", souligne le représentant du personnel.
Un premier PSE en 2023Le plan social qui se profile fait suite à un premier PSE intervenu à la suite de la fermeture de l'unité de conditionnement du site objatois, en juin 2023. Cinq salariés avaient alors été licenciés.
Une décision justifiée par la direction du groupe par une volonté de se mettre en conformité avec la loi Agec en passant à des emballages zéro plastique. "L'atelier d'Objat ne faisait que des blisters, donc il fallait qu'on change complètement nos packagings pour être conforme à cette loi, et on a trouvé des solutions à la source chez nos fournisseurs", souligne Anne-Sophie Hergault, la présidente de FDG.
"Des problématiques de baisse de volumes"Pour ce qui concerne la fermeture à venir du site d'Objat, qui a employé jusqu'à 180 personnes il y a une quinzaine d'années, la dirigeante met en avant "des problématiques de baisse de volumes, mais aussi d'obsolescence du site".
"C'est un vieux site qui demanderait énormément d'investissements pour le mettre en conformité. Comme nous devons prioriser nos investissements et que nous allons en faire de très importants sur notre site de Chasseneuil-du-Poitou (Vienne), il fallait qu'on arbitre au vu des volumes que nous avons à traiter."
FO exige que la direction cherche un repreneurDes arguments que Laurent Audrerie a du mal à entendre. "Quand on n'investit pas, comme ça a été le cas sur notre site, c'est normal qu'il devienne obsolète", lâche-t-il.
Mais, plus encore, le syndicat FO déplore que le groupe FDG "ne cherche même pas à retrouver un repreneur pour sauver les emplois", même si la loi ne le lui impose pas, puisqu'il compte moins de mille salariés.
"Le groupe se vante d'avoir eu le label PME+ en 2023 qui prône un monde des entreprises engagées pour l'humain, l'emploi et l'environnement [...]. Donc, conformément à ce label, la direction doit chercher un repreneur, car l'usine (dont le groupe est propriétaire, NDLR) est viable."
Quinze médaillés à FDG International
Un appel lancé aux pouvoirs publicsCe mardi 5 mars, Elisabeth Imbertèche, la secrétaire générale du syndicat FO en Corrèze, a d'ailleurs envoyé des courriers en ce sens au préfet de la Corrèze et au président du Département, Pascal Coste. "Il faut que les pouvoirs publics interviennent pour que cette entreprise perdure afin d'éviter la désertification de ce bassin d'emploi", enjoint-elle.
"Plutôt que de tout laisser tomber sans même avoir cherché, on aimerait qu'ils prospectent, prolonge Laurent Audrerie. Surtout qu'on sait que des entrepôts comme ça (d'une superficie de 9.830 mètres carrés, NDLR) sont recherchés."
"Ce serait l'idéal, mais ce n'est pas si simple que ça. On verra comment on peut travailler avec les élus locaux pour trouver des solutions, mais je n'en ai pas à date", répond Anne-Sophie Hergault.
FDG. Le groupe, spécialisé dans la commercialisation de produits non-alimentaires (textile, hygiène-beauté...), emploie 650 salariés. En 2022, il a réalisé un chiffre d'affaires de 129 millions d'euros. À l'heure actuelle, en plus de son siège basé à Orly, il compte quatre sites logistiques à Feurs, Escrennes, Chasseneuil-du-Poitou et Objat.
Michaël Nicolas