Saïd Hirèche sur la situation du CA Brive : "Ne pas tout remettre à zéro dès qu'on rate un truc, ne pas se renfermer"
À bientôt 39 ans, Saïd Hirèche dispute la dernière saison de sa carrière. Une saison qu’il n’avait pas imaginée si complexe mais que le 3e ligne entend bien terminer dignement, avec un top 6 à aller chercher.
Qui aurait pu penser en début de saison que le CAB de Saïd Hirèche allait devoir cravacher jusqu’au bout pour aller chercher son billet direction la phase finale de Pro D2 ? Franchement, pas grand monde.
« On savait que ça n’allait pas être simple, qu’on était en reconstruction et que toutes les équipes avaient élevé leur niveau mais c’est vrai que c’est compliqué ces dernières semaines », confie l’emblématique 3e ligne qui n’envisage pas de raccrocher les crampons sans accrocher une phase finale.
« C’est impensable de ne pas être dans le top 6. Bien sûr que ce serait un échec certain. On est dans l’urgence de points, on le sait, mais dans ce style de situation, qu’on a déjà connu à plusieurs reprises ces dernières années, il faut positiver. L’important, c’est de ne pas se mettre la tête sous l’eau. Tout est une question de confiance. » (empty)
Cette confiance justement, elle ne rôde plus du côté du Stadium. Ces dernières semaines, le moindre petit grain de sable semble gripper la machine briviste. À Béziers, le CAB a longtemps tenu le ballon mais a, comme trop souvent, fini par le perdre pour finalement concéder un contre assassin.
Une question de confiance« Ce type de séquence fait très mal à la tête, oui. C’est à l’image de notre saison où on se remet trop rapidement le doute. On gagne un match ou on marque un essai et au lieu d’enchaîner, on se complique la tâche avec des erreurs évitables. Il faut qu’on parvienne à inverser cette tendance et ne pas tout remettre à zéro quand on rate un truc. Le pire serait de se renfermer », pose un Saïd Hirèche physiquement plus affûté que jamais cette saison et précieux il y a quelques semaines, avec une activité retrouvée dans les phases de rucks.
« J’ai perdu trois, quatre kilos pour rester en forme. Pierre-Henry nous demande d’être plus mobile, de plus venir se proposer alors j’ai fait les efforts nécessaires », explique le flanker qui joue toutefois bien moins cette saison, lui qui était habitué à faire partie des joueurs les plus utilisés.
« L'aventure, elle est collective »« C’est le jeu. Au poste, la concurrence est forte mais il faut savoir mettre ses états d’âme de côté pour le bien du collectif. Tu es obligé de penser comme ça sinon ce n’est pas possible. L’aventure, elle n’est pas individuelle mais collective », renchérit l’ancien capitaine qui porte évidemment un œil plus qu’aguerri aux ballons portés corréziens, à la peine depuis quelques rencontres.
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« À l’image du reste, cela dépend de nous. Nous avons les clés pour faire mieux. Sur ces ballons portés, il faut qu’on gère mieux nos émotions. Qu’on prenne le temps de bien se construire, qu’on fasse preuve de sérénité et de maîtrise collective plutôt que de se précipiter et de vouloir aller trop vite. »Pour parvenir à faire preuve de calme justement, Brive peut compter sur Saïd Hirèche et sa riche expérience. Sur le terrain ou bien sûr en dehors, dans le vestiaire.
Benjamin Pommier