La conquête ciblée par Aurillac avant son déplacement à Rouen
C’est un classique : pour exister à Rouen, vendredi 8 mars (23e journée de pro D2), il faudra exister en conquête. Une question de travail en amont, d’agressivité et de mental, comme le note le pilier droit aurillacois Tim Daniel.
Comment avez-vous bossé la conquête cette semaine ?
On s’est fait un petit peu remonter les bretelles parce qu’on savait que Nevers avait une très bonne conquête et on a été par moments défaillants, il faut dire les choses. Mais on a su aussi être efficace. On a travaillé comme d’habitude, avec le même sérieux et la même implication et en se basant sur le match de Nevers et en gommant les erreurs qu’on a pu faire.
Pendant un temps, avec des blessures au poste de pilier, le groupe a-t-il moins travaillé en opposition en mêlée et le fait d’avoir des retours vous permet-il de mieux travailler de cette manière ?
Le travail en opposition, on l’a toujours fait. Ce qui est bien, c'est que le staff intègre aussi quelques jeunes Espoirs, au mérite, qui viennent s’entraîner le mardi sur la partie conquête séparée avec nous. Ça nous permet de travailler et eux de les faire progresser. Sur l’opposition, il n’y a jamais eu trop de problèmes pour bosser.
En tant qu’entraîneur de la mêlée des Espoirs, cela vous fait-il un « double travail » avec ces jeunes qui prennent part aux séances ?
Non, je fais complètement abstraction. Eux sont là pour progresser et prendre la place des anciens, moi, je suis là pour travailler, progresser et gommer les petites erreurs. J’arrive à faire la part des choses. Il y a Mathieu (Lescure) et Alain (Belguiral) qui sont les coaches de la conquête, moi, je n’ai rien à dire, je suis là pour bosser et ce sont eux qui corrigent.
Le terrain de Rouen peut-il influencer la performance ?
C’est un terrain propre, un hybride si je ne dis pas de bêtise. Je pense qu’on sera quand même loin du beau bourbier qu’on a eu contre Nevers et face à une équipe qui a l’habitude de jouer sur son terrain, qui envoie du jeu, qui a des pattes. Nevers s’est cassé le nez là-bas, il ne faut pas l’oublier. C’est une bête blessée qui joue sa survie. Chaque match, pour eux, est une finale pour se maintenir. À nous d’être meilleurs et plus agressifs pour gagner ce combat.
Face à l'USON Nevers, Aurillac avait les reins et les nerfs solides
« On est dans le top 6 et on veut y rester »Ce match récent entre Rouen et Nevers est évoqué depuis deux semaines. Avez-vous gagné du temps sur le travail vidéo puisque ce match avait déjà été analysé en vue de la semaine dernière ?
Non, pas spécialement. Les images, on les regarde, tout le monde les regarde. Il y en a même qui prennent de l’avance et regardent deux-trois week-ends en amont. Mais on se focalise sur l’équipe qu’on affronte le week-end. À nous de faire la performance pour ramener un résultat. On a ramené un point d’Agen, un de Colomiers, le nul à Provence, à Dax, on n’est pas loin… Il faut que mentalement, on bascule sur autre chose pour gagner à l’extérieur.
Également coach des Espoirs, Tim Daniel s'est aussi retrouvé à travailler en opposition avec les jeunes qu'il entraîne. Mais dans ce contexte, le pilier assure faire la part des choses. Photo Jérémie Fulleringer
À l’aller, vous vous étiez imposé en étant à 14 durant plus d’une heure. Il faudra ce mental-là pour battre Rouen chez lui ?
Il faut que toutes les lunes soient alignées dans la tête de chacun. On a un objectif, on est tous focalisés dessus : on est dans le top 6, on veut y rester. Chaque match sera une finale pour rester dans ce top 6 et atteindre l’objectif. C’est une fin de bloc à Rouen, il faut qu’on se lâche, qu’on s’envoie. Derrière, on aura sûrement quelques jours de la part du staff si la perf’ est là. À nous de nous envoyer.
Pour garder cette place, il faut obligatoirement un succès du fait du match entre Brive et Agen qui sont à égalité avec vous…
De la 6e à la 11e place, on doit se tenir en deux points. Chaque match est une phase finale pour nous et c’est l’esprit qu’on doit avoir.
Comment voyez-vous la conquête normande ?
En touche, ils ont beaucoup de hauteur. C’est performant offensivement sur les ballons portés, chose qu’on a eu un peu de mal à défendre contre Nevers. Donc ça, on l’a bien étudié. En mêlée, ça reste une belle conquête aussi. Comme chaque semaine, on a une remise en question personnelle de chaque joueur de devant pour être au maximum le jour J, être meilleur, et passer au-dessus de cette conquête de Rouen.
Concernant les ballons portés qui ont donné lieu à deux essais de Nevers, à quoi est-ce dû ? Nevers qui était supérieur ou Aurillac qui était en dedans ou a manqué de concentration ?
Ça doit être 50-50. Nevers a toujours été une très bonne conquête. En touche, on l’a vu, on a eu du mal en l’air. Sur les ballons portés, ils nous ont faits mal. Ils sont performants, on a eu des petites absences ou des oublis qui font qu’on n’est pas au bon endroit au bon moment.
Propos recueillis par Jean-Paul Cohade
Les internationaux disponibles
Absents pour la réception de Nevers, les Géorgiens Mikheil Alania et Luka Nioradze et le Roumain Thomas Crétu sont disponibles et aptes pour aller à Rouen. Ménagé la semaine dernière en raison d’un coup à un genou, Beqa Shvangiradze devrait être une nouvelle fois préservé. Aurillac ne devrait pas non plus prendre de risque avec Alex Plantier, a indiqué l'entraîneur Roméo Gontinéac.