Le Chambon-des-Neiges veut devenir Chambon-Montagne pour mieux passer de l'or blanc à l'air pur

Dans le Sancy, la station du Chambon-des-Neiges a longtemps tenté de compenser un enneigement aléatoire : canons à neige, nouvelle entrée de domaine plus haut... Avant de jeter l'éponge sur le ski alpin et même songer à changer d'appellation. Les espaces rendus à un tourisme de pleine nature ont donné raison à ceux qui ont osé démonter.

Dans le Sancy, les années 1960 et 70 avaient fait ski de toutes neiges et presque toutes pentes. La station du Chambon-des-Neiges est née de cette époque : remontées mécaniques pour un véritable domaine skiable, forte capacité d’hébergement, et même des canons à neige?! Mais entre 1.140 et 1.760 m d’altitude, la neige s’est montrée capricieuse avant même la fin du siècle.

Le Chambon des neiges en février 1996. Photo Jean-Louis Gorce

S’entêter où passer à autre chose dans un massif fort de trois autres stations classées (Super-Besse, Le Mont Dore et Chastreix-Sancy)?? Les communes de Chambon-sur-Lac, Murol et Saint-Nectaire, réunies dans un syndicat intercommunal qui gérait la station, ont tenté le tenir… avant de choisir de tourner la page.

Les installations de ski alpin ont été démontées pour laisser la place à un tourisme d’activités nature qui ne dépendent plus seulement de la neige.

Aujourd’hui, le Chambon-des-Neiges change peu à peu d'identité et pourrait même être rebaptisé Chambon-Montagne.

« Une nouvelle identité douce et plus juste puisque l’on n’a plus de ski alpin classique, mais une pratique de la montagne quatre saisons. On communique déjà dessus pour la randonnée, la culture… On change doucement les habitudes pour avoir une identité qui colle un peu plus aux lieux malgré l’identité qui était ancrée », explique Théo Talandier, conseiller municipal de Chambon-sur-Lac, en charge de la partie animation tourisme.

Sur l'ascension à mi-chemin entre chambon des neiges et puy des crebasses (2)

« On fait avec de la neige s’il y en a et sans s’il n’y en a pas ». Le jeune élu est aussi directeur du Sancy Resort : un complexe hôtelier qui se réinvente depuis vingt ans pour transformer ce qui fut plus de 100 logements typés ski en appartements familiaux et accueil de séminaires. Soucieux d’autonomie énergétique et de valorisation locale et durable.Le couloir d'en haut en ski de rando. Photo S. Santrain 

Aux premières loges pour relever l’évolution des attentes et des comportements touristiques, il voit arriver une demande « plus à la recherche de naturalité ; des gens qui recherchent le calme ».

Le changement passe petit à petit dans les mœurs. « Les gens viennent dans la “vallée verte”. Ils veulent la luge mais aussi profiter du reste. On s’aperçoit quand même qu’en février, ils viennent encore pour skier. Les réservations et annulations de dernière minute tombent quand ils voient la météo et les webcams. Ski et neige sont encore bien ancrés. C’est lent à évoluer. »

Anne Bourgesanne.bourges@centrefrance.com