Cinq ans d'attente, plus de 150 emplois créés, dossier brûlant du photovoltaïque... Retour sur l’installation de Lou Légumes en Haute-Loire
En proie à des difficultés, Lou Légumes ne rembourserait plus le crédit-bail pour son usine relais à Chaspuzac. Ce n'est pas la seule péripétie de l'aventure pour le spécialiste breton du champignon, qui a créé plus d'une centaine d'emplois en Haute-Loire. Focus sur les dates clés.
2015
Cette seconde unité sera dédiée à la production du champignons de Paris.Lou Légumes (connu aussi sous le nom de Légulice), spécialiste de la production et de la vente de champignons basé en Bretagne depuis sa création en 2009, annonce son arrivée en Haute-Loire. Un projet de 8,5 millions d’euros sur une parcelle de 2,5 hectares de la zone d’activités de Chaspuzac, avec une centaine d’emplois à la clé est présenté. L’installation était prévue en 2016.
2016
L’année est finalement consacrée à l’agrandissement de l’usine de Poilley (Ille-et-Vilaine). De son côté, l’Agglomération du Puy-en-Velay propose une avance de 5 millions d’euros sous la forme de crédit-bail à l’entreprise pour qu’elle vienne s’installer.
2020
Le premier bâtiment de Lou Légumes à Chaspuzac.Le projet se concrétise : comme annoncé en 2019, une plateforme logistique sort de terre sur la zone d’activité de Chaspuzac, dans un entrepôt de 800 m2.
2021
Lancement chantier Lou Legulice.Alors que les premiers coups de pioche sont donnés à Chaspuzac pour l’unité de production, le contrat de crédit-bail avec l’entreprise est voté en session du conseil communautaire. L’opération immobilière a pour finalité la création de 150 emplois « à terme ». Pour y parvenir, les élus acceptent de financer la construction de l’usine relais pour un montant de 10,5 millions d’euros. Une somme financée à près de 92 % par l’emprunt et qui ne comprend pas les équipements intérieurs, à la charge de l’entreprise. En contrepartie, la société Lou Légumes s’engage à payer des loyers annuels.
2022
L'empaquetage dans l'usine.Le début de la production (4.500 tonnes de champignons frais visés) est prévu pour mars. Les premiers champignons sont cueillis le 1er avril. Ce quatrième site de l’entreprise bretonne s’étend sur une superficie de 12.000 m2 (22 salles de pousse). Compte tenu de l’augmentation des coûts des matériaux, plusieurs avenants sont signés par l’Agglo concernant la construction de la champignonnière à Chaspuzac, avec une modification des tarifs de location afin que « ce soit toujours une opération blanche » pour la collectivité, assure Michel Joubert. Le coût s’établit finalement à 12 millions d’euros, avec un crédit-bail sur 20 ans. En septembre, 80 collaborateurs en CDI travaillent sur le site, qui est à 60 % de sa capacité. Les cofondateurs de Lou Légumes se disent confrontés à des « difficultés de recrutement ». La fin de l’année clôt un autre dossier brûlant : l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toitures de l’usine. Selon le contrat, le projet doit être celui du locataire (Lou Légumes) et non du propriétaire actuel (la collectivité), au grand dam de nombreux élus communautaires qui plaident pour profiter de cette aubaine.
2023
Salle de cueille de champignons.« À 14 mois, la champignonnière de Chaspuzac commence à marcher toute seule » et, « nos résultats industriels sont tout à fait comparables aux autres usines du groupe », constate Benoit Pouyadou, le directeur du site. L’usine produit l’agaricus bisporus, le célèbre champignon de Paris blanc ou brun, bella rosé. Une activité bien loin de la décision de justice rendue par le tribunal correctionnel de Rennes, qui condamne à 744.000 € Lou Légumes pour tromperie sur l’origine de ses champignons. « Suite à la délibération du 6 juin 2023, Lou Légumes (qui a fait appel, NDLR) s’insurge devant la décision rendue par le tribunal de Rennes. L’entreprise conteste formellement les accusations de tromperie sur l’origine des champignons sur une période entre 2019 et 2020 et dénonce une affaire à caractère politique et syndical. »
2024
Lou Légumes, « en pleine montée en puissance a subi de plein fouet l’inflation », selon la collectivité ponote. L’entreprise et l’Agglo du Puy, qui porte toujours le crédit-bail sur 20 ans, se mettent autour de la table pour discuter « des modalités d’allégement du crédit-bail en ce début d’activité ».