Deux hommes condamnés après une embuscade tendue dans un square d'Issoire
Condamnés une première fois, en leur absence, en décembre, par le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), deux des auteurs d’une violente agression survenue en 2021 à Issoire ont été rejugés, ce jeudi 7 mars. Cette fois, ils étaient bien dans le box et ont écopé de la même peine : deux ans ferme.
Le 21 décembre dernier, trois des auteurs d’une violente agression survenue en novembre 2021, dans le square René-Cassin, en plein centre d’Issoire, avaient été jugés, en leur absence (bien qu’ayant été dûment convoqués à l’audience), et tous condamnés à deux ans de prison ferme. Le tribunal correctionnel clermontois avait alors délivré des mandats d’arrêt à leur encontre.
Deux des prévenus ont finalement été interpellés le 2, puis le 21 février, et aussitôt incarcérés (*). Ayant immédiatement fait opposition au jugement du mois de décembre, ainsi que le permet la loi, ils étaient rejugés, ce jeudi après-midi, par la même juridiction, qui a logiquement repris tout l’historique des faits, globalement reconnus par Yoann Darriot, 37 ans et Guillaume Monteil, 30 ans.
Frappé à coups de poing, de pied, de masse, de couteau...Ce 20 novembre 2021, un jeune homme de 23 ans est transporté par sa compagne au centre hospitalier issoirien : il vient d’être passé à tabac dans le square par un groupe de quatre à six individus.
Frappé à coups de poing, de pied et de masse, mais aussi de couteau et avec la crosse d’un pistolet d’alarme, mordu par un chien lâché sur lui par l’un de ses assaillants, il présente de multiples plaies et hématomes qui lui vaudront trois jours d’ITT. Au passage, il a aussi été délesté de son téléphone portable, de son portefeuille, de sa chevalière… et de ses baskets.
Alertés par l’hôpital, les gendarmes se mettent aussitôt sur la piste des agresseurs, qui seront finalement identifiés grâce au bornage du téléphone volé. Plusieurs d’entre eux seront interpellés en juin 2022, dont les deux prévenus jugés ce jeudi.
A nouveau condamnés à deux ans de prison fermeTout en admettant leur participation à la rixe, ils avaient expliqué, sans vraiment en apporter la preuve, que l’agression – en fait un véritable guet-apens – aurait fait office de représailles après un premier épisode de violences dont ils auraient eux-mêmes été victimes, un mois plus tôt, de la part d’un autre groupe, sur fond d’une dette de stups de 10 euros. Violences auxquelles le jeune homme agressé dans le square aurait pris part. Même s’ils n’en sont, au final, pas vraiment sûrs. "On voulait régler une embrouille", ont-ils résumé, jeudi. Tout en ajoutant que leur proie avait vraisemblablement "pris pour les autres"…
"L'argument selon lequel la rencontre entre la victime et ses agresseurs dans ce square serait le fruit du hasard est fallacieux. Tout indique que ce passage à tabac était bel et bien prémédité".
La procureure de la République, Françoise Chadefaux-Gallay, a notamment estimé que la préméditation – seul point contesté par les prévenus – "est bien caractérisée" et requis deux ans de prison ferme pour chacun, avec maintien en détention.
Yoann Darriot et Guillaume Monteil, défendus par Mes Aline Grèze-Paillon et Mélanie Métivier, ont écopé de la même peine qu’en 2023, assortie d’une interdiction de détenir une arme pendant cinq ans. Ils sont repartis derrière les barreaux. Ils devront par ailleurs verser solidairement (avec le troisième homme condamné l’an passé et toujours recherché) 1.000 euros de dommages et intérêts à la victime.
Christian Lefèvre
(*) Le troisième n’a pas encore été retrouvé.