Le genre, une idée à déconstruire ?

L’association 123... Parents s’associe avec l’autrice de BD et interprète en langue des signes Renée. e autour d’un Caféministe. Les échanges s’articulent autour de la question du genre dans l’éducation des enfants.

A l’heure où les femmes se battent et militent encore pour leurs droits, certaines échangent et prennent aussi la parole dans des coins de campagne plus invisibilisés. L’association 123… Parents organise chaque mercredi un Café des Parents, au Café Terrien à Guéret et ce mercredi, deux jours avant la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, il s’est transformé en Caféministe des Parents.

« Il faut tout un village pour élever un enfant. »

Poser un cadre dans lequel tout le monde puisse se sentir bien, là est l’importance de ce temps d’écoute et d’échanges rappelle Renée. e, autrice invitée de ce Caféministe. La question qui articule la discussion est donc : « Comment le genre traverse nos manières d’éduquer les enfants ? ».

Sans être forcément parents, la question de l’enfance et de l’éducation intéresse, questionne, et traverse toutes les existences, de près ou de loin. Pour Bethsabée, coordinatrice de 123… Parents, ce choix de sujet prend ses racines dans une réflexion personnelle. Ayant mis au monde un petit garçon, c’était pour elle important d’interroger et déconstruire par la suite la question du genre chez l’enfant.

Dans des sociétés qui subissent toujours le sexisme, il est important de donner les moyens, aux parents et aux enfants, de réponse et d’émancipation, explique Renée.e. La définition du genre repose sur des normes binaires qui limitent et qui font rentrer dans des cases. Chaque personne est un être sur lequel va se coller des regards, des clichés et des stéréotypes. Comme le dit bien Naïma, adhérente de 123… Parents, « il faut tout un village pour élever un enfant ». Entendre par-là que les parents ne sont pas les seuls impliqués dans l’éducation de l’enfant. Il existe un cercle sociétal large et parfois plus inconscient qui joue également un rôle dans l’éducation.

Tout ce que l’enfant assimile est une construction sociale inscrite dans une société précise. Il convient de questionner, pas forcément de remettre en question, mais en tout cas de comprendre le processus. Le genre semble être un moule dans lequel chaque être est confronté dès sa naissance, c’est-à-dire fille ou garçon. Pour Laure, participante au café, « on ne peut pas juste vouloir être mère, la question du sexe de l’enfant est centrale dans la famille comme si c’était l’essence de l’enfant ». L’autrice invitée évoque alors les grilles de lectures discutées durant ce Caféministe comme « nécessaires » pour assainir les relations.

La militante et artiste, Renée. e confie que pour elle, le féminisme est « une réponse à une accumulation de difficultés rencontrées dans son quotidien ». Les théories et concepts portés par le féminisme lui ont permis de sortir d’une soumission et d’une façon de vivre ou « [elle] faisait tout ». Aujourd’hui, l’autrice interprète prend la parole à travers ses BD comme L’effet mère et les non-enfants, parlant du désir d’enfant dans ses multiples dimensions. Elle anime aussi des Caféministes, en Creuse vers Bazelat. 

Association 123… Parents. Téléphone : 06.41.43.76.58. Adresse e-mail : asso123parents@gmail.com

Marie Le Maux (marie.lemaux@centrefrance.com)