Comment, en une petite semaine, le CA Brive s'est remis la tête à l'endroit pour s'imposer face à Agen

Attendu au tournant après sa défaite à Béziers, le CA Brive s’est remis la tête à l’endroit en dominant avec le bonus offensif Agen 29-3, vendredi 8 mars au Stadium. La bonne réaction au parfait moment.

C’était le match de la peur. Celui qui allait, déjà, décider du sort de la fin de la saison des Brivistes. Et cela s’est ressenti toute la semaine.

Si tout allait officiellement pour le mieux en coulisses, la tension était palpable, entre approximations en pagaille à l’entraînement, incertitudes dans les rangs et première mise au vert réalisée à l’hôtel ce vendredi après-midi voulue par Pierre-Henry Broncan pour mieux se retrouver avant la rencontre.

De quoi augurer d’une entame de match brouillonne et tendue comme Brive en avait le secret ces dernières semaines ? Eh bien finalement pas tant que ça.

Face à des Agenais pas franchement inspirés, les coéquipiers d’un Ross Moriarty en très grande forme, ont répondu présent dans l’engagement et l’intensité.

Et même lorsqu’ils ont évolué en infériorité numérique après le carton jaune de Marcel Van der Merwe, les Corréziens n’ont pas cédé à l’affolement. Alors qu’on soit clair : ce n’était pas encore parfait, mais Brive faisait enfin les choses dans l’ordre. Il défendait fort à l’image de ce plaquage de Paula Walisoliso et il parvenait enfin à trouver un peu de profondeur dans ses lancements grâce à des avants conquérants.

Ces derniers se mettaient d’ailleurs en évidence en fin de première période. Sur deux pénaltouches choisies par les joueurs plutôt que les perches en supériorité numérique, Hugo Reilhes et Benjamin Boudou étaient à la conclusion de deux ballons portés bien négociés. Une première depuis belle lurette pour les joueurs d’un Arnaud Mela qui était attendu au tournant dans ce secteur de jeu, comme l’avait expliqué le manager après Béziers.

Devant (15-0) à la pause, Brive avait fait le plus dur. À savoir ne pas céder à la pression ni à la panique d’une rencontre casse-gueule. Et au retour des vestiaires, cette confiance retrouvée se matérialisait par deux beaux essais, d’abord avec Mathis Ferté en solitaire, puis par Marcel Van der Merwe à la conclusion d’un beau mouvement conduit par Taniela Sadrugu et Stuart Olding, synonyme d’un logique et mérité bonus offensif.

Dos au mur, Brive a démontré qu’il avait les épaules solides pour terminer correctement ce bloc si important dans la saison. Un premier tournant bien négocié qui replace le CAB à la dernière place qualificative pour la phase finale. Pas anodin avant désormais quinze jours de coupure. 

Benjamin Pommier Photos Stéphanie Para