Les truites ne sont pas au rendez-vous
L’ouverture de la pêche à la truite a été un peu morose : les truites ont, d’un commun accord, décidé de bouder les appâts des pêcheurs.
Il est neuf heures et Nicolas Bellynck, le garde-pêche de l’AAPPMA « La Truite Bourbonnaise », n’a pas eu à compter jusqu’à six pour vérifier que les quotas de prises ont été respectés.
La quasi-totalité des pêcheurs contrôlés au cours de son tour d’étang étaient bredouilles. Roger, venu avec ses deux fils Fabrice et Stéphane est néanmoins satisfait de cette matinée passée en famille au bord de l’eau : « On prend l’air, il fait doux, il ne pleut pas ». Mais il ne faudra pas compter sur une bourriche pleine pour nourrir le reste de la famille.
« Ne pas se laisser abattre »Plus loin, François, Michel, Christian et Noël ont délaissé quelques instants leurs gaules pour un casse-croûte qui en lui-même est bien propre à redonner le moral : pâté aux pommes de terre, charcuterie, camembert, boissons chaudes et rosé frais. « Il ne faut pas se laisser abattre », même si à eux quatre, ils n’ont pris qu’une seule truite, sûrement suicidaire.
Ils sont sur place depuis 4 h 40 du matin, « pour avoir un bon emplacement, près de la zone d’alevinage (*) et du parking de la fourgonnette de Noël qui contient le matériel et les victuailles ». Pour ces quatre « Mousquetaires » qui ne manqueraient pour rien au monde l’ouverture, c’est avant tout un moment de convivialité. Trois d’entre eux se retrouvent régulièrement dans leur bénévolat aux restos du cœur. Ils aiment ce rendez-vous de l’ouverture, riche de promesses, même si, comme aujourd’hui seul François a une prise.
Lorsqu’on leur demande comment ils occupent leur temps avant le début de la pêche qui ne commence qu’au lever du soleil, « on discute, on casse la croûte, on refait le monde, on plaisante, c’est un moment de bonheur entre copains… » Et puis, il y a la beauté du lever de soleil sur le plan d’eau encore brumeux, les magnifiques envols de canards, les joggeurs matinaux qui passent. L’ouverture, même bredouille, ça a quelque chose d’un rituel un peu magique.
(*) Où 500 truites ont été déversées il y a un peu plus d’une semaine.