Retour en images sur plus de quarante ans de Foulées Vertes à Désertines, après l'arrêt définitif de l'épreuve

En ce printemps 2024 aurait dû se tenir la 42e édition des Foulées Vertes à Désertines (Allier). Las, cette épreuve annuelle de course à pied débutée en 1980 a été arrêtée définitivement l'an passé… Mais les souvenirs, eux, courent toujours.

Presque un marathon d’existence… Après quarante-et-une éditions, de 1980 à 2023 (deux annulations), les Foulées Vertes de Désertines (Allier) ont tourné définitivement les talons. L’épreuve de course à pied, traditionnellement disputée au printemps sur le stade du Vercher, n’aura pas lieu cette année. Ni les suivantes.

L’annonce avait été faite le 2 avril dernier, au soir de ce qui fut donc l’ultime levée, par les organisateurs de l’Amicale laïque de Désertines : "Quarante-et-un ans de Foulées Vertes, c’est un travail inimaginable sur toute l’année et non pas que le jour J. Malheureusement pour nous, c’était la dernière. Nous n’avons plus l’énergie et les bénévoles pour une aussi grosse manifestation".

Mais plutôt que de pleurer le présent, les fidèles de l’événement préfèrent sourire du passé, entre nostalgie et fierté. Un passé qui a pris racine le 10 février 1980, à l’initiative de celle que l’on dénommait alors l’Amicale laïque des écoles de Désertines.

"La première édition s’était tenue dans le quartier de Marmignolles, au niveau de l’ancienne école Elsa-Triolet et de la zone d’activités du Max. À l’époque c’était la pampa !", relatent ainsi Denis Perchat, ex-président de l’Amicale ; Stéphane Bierjon, ancien vice-président ; et Amandine Maret, dernière responsable de la commission Foulées Vertes.

"D’ailleurs, au début, ça s’appelait juste le Cross-country pour tous. On n’a choisi le nom de Foulées Vertes qu’en 1995, afin de redynamiser l’épreuve."

Une épreuve composée dès son origine de courses pour les élèves biachets, mais également pour les adultes. "Le but a toujours été de récolter des fonds afin de financer les projets des écoles", comme les sorties ou les spectacles de fin d’année, le goûter de Noël, des baptêmes de l’air pour les CM2…

Et la recette fut bonne. D’une soixantaine de participants pour la première en 1980, les Foulées Vertes ont compté jusqu’à trois cent cinquante coureurs dans leurs meilleures années, avant de décliner peu ou prou après les deux annulations pour Covid, en 2020 puis 2021. "Tout cela fonctionnait grâce aux bénévoles de l’Amicale laïque, parmi lesquels beaucoup de parents d’élèves et d’instituteurs", narre le trio.

"Après un ou deux ans à Marmignolles, c’est passé sur le site de Champlin, avec la butte des Loubières qui donnait vraiment un esprit cross". Et ensuite au Vercher, "à partir de 2006, au moment des travaux de l’actuel gymnase de Champlin", où passaient les parcours.

"On devait rester au Vercher juste le temps du chantier à Champlin. Mais finalement on n’est pas reparti, car c’était plus sécurisé et agréable pour les coureurs, avec notamment des chemins à emprunter le long du Cher."

Des chemins qui furent parfois quasi impraticables…

"En 1998, qu’est-ce qu’il est tombé comme flotte, c’était terrible ! Il n’y a eu que cent vingt partants sur trois cents inscrits, et les gamins ont couru avec des cirés."

"En revanche, en 2004, c’était de la neige", embraye Stéphane Bierjon. "À 8 heures du matin il y avait dix-huit centimètres au sol, on a dû reporter". En 2010 aussi, les flocons ont mis en boule les organisateurs :

"Mais là en 2010 on avait maintenu, en rapatriant l’informatique dans les vestiaires du stade, sous les radiateurs, pour les protéger de la neige."

C’est tout ? "Non, pour les quarante ans en 2022, c’était prévu en avril sauf qu’on a dû décaler d’un mois à cause d’une alerte orange pour neige et orages", se souvient Amandine Maret. "Et finalement en mai c’était limite la canicule !"

Bref, les Foulées Vertes se seront longtemps battues contre les éléments, jusqu’à ce que des cieux encore moins cléments ne l’obligent à baisser pavillon pour de bon, au printemps précédent. "Si un jour il y a de nouvelles forces vives pour reprendre…". Voilà jetée la bouteille à la mer. Ou plutôt la gourde d’eau dans le peloton.

Ici un départ des adultes en 1999.

Texte : Luc BarrePhotos : Cécile Champagnat et archives La Montagne