"Je cherche surtout de la régularité" : entretien avec Yann Chaussinand, qui a stoppé sa saison hivernale et prépare les JO
Revenu de la Réunion avec les minima olympiques en poche (78,21 m) mais une douleur au genou, le lanceur de marteau clermontois Yann Chaussinand a mis une croix sur sa saison hivernale. Pour mieux préparer l’été et les Jeux Olympiques de Paris, bien sûr.
Yann, qu’est-ce qui vous a fait renoncer à votre saison hivernale ?
"J’avais une petite douleur au ménisque du genou droit que je traînais depuis quelque temps. C’est quelque chose qui était apparu fin décembre et s’était accentué à mon retour de stage de La Réunion en rentrant un peu au froid."
Quelque chose de courant ?
"Chez les lanceurs, les genoux sont très sollicités de par le mouvement mais aussi toute la musculation à côté, les squats notamment. Avec le dos, ce sont les deux endroits les plus sollicités. Moi jusqu’à présent, je n’avais pas eu de problème au genou. Mais ce n’est pas grave."
Cela vous éloigne tout de même des grands rendez-vous, championnats de France, Coupe d’Europe…
"J’aurais pu aller faire des compétitions mais je ne voulais pas en n’étant pas à 100%, en ne pouvant pas m’exprimer pleinement."
Quand avez-vous pris votre décision ?
"Quinze jours avant les championnats de France hivernaux de lancers (25 février). Pour nous les lanceurs, c’est une compétition sympa mais pas très importante en soi quand on prépare l’été. Elle permet de garder le contact avec la compétition, de ne pas passer tout un hiver, de septembre à mai, sans en disputer."
La réalisation des minima olympiques (le 27 janvier) a forcément pesé.
"Elle a fortement fait pencher la balance. Je me suis dit maintenant qu’ils sont réalisés, je préfère prendre le temps de bien me soigner et de choisir mes compétitions. Sinon, je ne sais pas, j’aurais peut-être continué. Mais je ne voulais pas y aller pour me faire plus mal."
À quand remonte votre infiltration ?
"Après mon retour de La Réunion (29 janvier), j’ai fait une petite coupure (4 au 10 février) puis repris tranquille avec l’infiltration le 13. Je me suis tenu à un entretien du haut du corps avant de reprendre réellement l’entraînement. En fait, le « J1 » de la préparation pour les Jeux, c’était le 19 février."
Oublié désormais, ce genou ?
"Je ressens une petite gêne encore, très légère, qui devrait passer avec le temps. Sinon j’aurais une seconde infiltration, mais je suis optimiste, il n’y a pas de problème. Je fais une préparation adaptée pour éviter de trop les solliciter. Je m’entraîne dur mais en faisant attention."
À quel rythme ?
"Je lance le matin, de 9 h 30 à midi, je travaille de 14 heures à 17 heures à La Forézienne, où je suis contrôleur de gestion, puis j’ai musculation de 17 h 30 à 19 h 30."
Quand avez-vous programmé votre retour en compétition ?
"Je ferai ma rentrée le 12 mai aux interclubs à Pontoise. Où je ferai le max de points pour le club (Clermont Athlé)."
Dans votre programme pour les JO (voir ci-contre), la barre des 80 m figure-t-elle ?
"Je cherche une perf de pointe en effet. Les 80 m, c’est une barre symbolique et il serait intéressant de la réussir cette année. Je mets d’ailleurs tout en place pour ça. Mais je cherche surtout de la régularité pour être bien le jour des Jeux."
Francis Laporte
REPERESSon hiver/Une compétition.?78,21 m !?Un seul concours figure à l’actif de Yann Chaussinand en 2024, celui de Saint-Denis, le 27 janvier, au terme d’un stage réunionnais de deux semaines. Avec 78,21 m à son troisième essai, le Stadiste réalisait alors son record personnel et, pour 1 cm, les minima olympiques pour les Jeux de Paris. Son été/Un programme complet.?Des interclubs aux JO.?Dimanche 12 mai : championnats de France des clubs à Pontoise ; samedi 25 mai : meeting de Nancy ; dimanche 26 mai : meeting de Forbach ; samedi 8 et dimanche 9 juin : championnats d’Europe à Rome ; samedi 29 juin : championnats de France Elite à Angers ; dimanche 7 juillet : meeting de Paris ; mardi 9 juillet : meeting de Budapest ; vendredi 2 et dimanche 4 août : Jeux Olympiques à Paris. Sa place/Premier Français.?3,81 m d’avance.?En son absence, les championnats de France Élite ont été remportés par l’espoir amiénois Jean-Baptiste Bruxelle (74,40 m), actuel 2e Français au bilan.