IVG dans la Constitution : le Planning familial de Brioude salue l'avancée, mais...
Après l'inscription de l'Interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution, le Planning familial de Brioude, en Haute-Loire, salue cette avancée. Pour autant, elle regrette que ce ne soit pas le "droit", mais la "liberté" garantie qui soit inscrite.
Au lendemain du vote historique du Congrès inscrivant l’Interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution, les bénévoles du Planning familial de Brioude ont fêté l’événement. Un petit verre pour se féliciter de ces années de combat. « C’est une excellente nouvelle?! », se réjouit Josette Roulleau, coprésidente de l’antenne brivadoise.
Ce vote fait date. Ce 4 mars 2024, elle s’en souviendra. « C’est sûr que ce n’est pas écrit spécifiquement “droit” comme on l’avait demandé en première mouture, mais “liberté”. On est aujourd’hui sur une question de liberté. On ne va pas bouder notre plaisir. »
« Ces dernières années montrent que l’on régresse »Au bout du fil, Marine Prouveau, bénévole au Planning de Brioude tique également sur cette notion. « Cette inscription dans la Constitution est un petit pas. Mais il n’est pas à la hauteur de nos espérances. On est sur de la liberté et pas un droit garantit par l’État », note-t-elle. Ce terme « est plus léger qu’un droit ». Surtout que, pour elle, il faut craindre l’avenir.
« Aujourd’hui, comme le dit le sénateur, le droit à l’avortement n’est pas menacé. Mais demain?? Ces dernières années montrent que l’on régresse et il faut s’en inquiéter. »
Ce que les deux engagées auprès des femmes dénoncent aujourd’hui, ce sont les moyens et la manière. « Avorter, oui, mais comment ? Il y a encore la clause de conscience des médecins qui rend cet accès difficile », indique Marine. « La question subsidiaire est là : c’est bien de pouvoir le faire, mais comment quand on a un système de santé qui s’effondre ? », questionne Josette.
À Brioude, pour pouvoir avorter, c’est direction Issoire la majorité du temps. Ou Clermont-Ferrand, voire Le Puy-en-Velay. « Les centres d’orthogénie sont généralement “adossés” à des maternités. Je rappelle que nous avons perdu la nôtre, lance la coprésidente. Nous avons la chance d’avoir un centre de planification au centre périnatal de l’hôpital de Brioude. Ce qui signifie que les femmes et jeunes filles peuvent faire leur suivi ici. Mais on ne peut pas donner de chiffres concernant l’IVG car les adultes ne passent pas forcément nous voir. »
Le combat continueAlors, à l’heure où 780 parlementaires ont voté pour l’inscription de la liberté à l’IVG dans la Constitution, tout n’est pas acquis. Il reste encore du chemin. « Aujourd’hui on s’en réjouit, mais… », glisse Josette Roulleau. Mais il faut surveiller. Et continuer à accompagner celles qui en ont besoin. En France, voire à l’étranger comme cela peut arriver lorsque le délai de 14 semaines de grossesse est dépassé. Car le Planning familial sera toujours présent pour toutes les femmes.
InformationsContacter le Planning familial de Brioude par téléphone au 04.71.74.93.57 ou par mail à pf43brioude@orange.fr, via la page Facebook @Planning Brioude ou à l’espace Entr’aide, 4 boulevard Victor-Hugo à Brioude.
Maryne Le Goff