Un élève gendarme condamné à la prison avec sursis pour des violences commises à l'école de Montluçon
Un élève gendarme de l’école de Montluçon a été condamné, lundi 11 mars, par le tribunal de Montluçon à trois mois de prison avec sursis suite à des violences à l’encontre d’un camarade.
La promiscuité de la vie en collectivité peut engendrer des tensions et l’école de gendarmerie de Montluçon (Allier) ne fait pas exception.
Un élève était ainsi poursuivi, lundi 11 mars, devant le tribunal correctionnel de Montluçon, pour des faits de violence avec usage ou menace d’une arme suivie d’une incapacité totale de travail d’un jour, commis mercredi 6 mars, à la caserne Richemont.
Il refuse de participer aux tâches communesCe jour-là, le jeune homme, originaire de Saint-Pierre-et-Miquelon et âgé de 22 ans, traverse la salle commune de son module (*) pour se rendre dans sa chambre alors qu’un camarade est en train de passer la serpillière. Agacé par son attitude, l’élève responsable du module lui demande, non sans agressivité, de vider le seau et de nettoyer la serpillière. Le prévenu, couché sur son lit, refuse, prétextant ne pas pouvoir bouger à cause des gouttes qu’il vient de se mettre dans l’oreille.
Face à son refus, le responsable du module se met en colère et le menace verbalement. C’est alors que le prévenu aurait sorti un couteau de type Opinel. Les cris de l’autre élève alertent leurs camarades qui s’interposent pour que la tension retombe. Pendant ce temps, le prévenu se serait saisi de sa matraque télescopique avant de la ranger rapidement.
Un problème d’intégrationÀ la barre, le jeune homme nie sa responsabilité. Selon lui, il aurait agi par peur du responsable, avec lequel la situation serait tendue depuis leur intégration à Montluçon. Il faut dire que le prévenu n’a pas bonne presse. Il est décrit par ses camarades et ses supérieurs comme "pas fait pour la vie militaire", "peu courageux pour les tâches communes", "individualiste"...
Lui se dit victime de harcèlement. Alors qu’il ne répond jamais directement à ses questions, la présidente, quant à elle, s’inquiète de son comportement peu en adéquation avec le métier de gendarme.
L'école de gendarmerie, un lieu révélateurPour le procureur de la République, la réponse est claire :
L’école de gendarmerie est un lieu de formation et un lieu qui est un révélateur. Il est conçu pour ça : la capacité de faire front car la promiscuité est source de tension et de confrontation.
Il a requis six mois de prison assortis d’un sursis simple, huit ans d’interdiction de porter ou détenir une arme et cinq ans d’interdiction d’exercer un poste dans la fonction publique.
Le jeune homme a été condamné à trois ans de prison avec sursis et huit ans d’interdiction de porter ou détenir une arme.
(*) Un module de l’école de gendarmerie est composé de deux chambres séparées par une salle commune que se partagent six élèves.
Il joue "au samouraï" et sectionne l'artère fémorale d'un homme : un élève gendarme condamné à Montluçon
Florence Farina