Un Nivernais trop pressé pour l'ouverture de la pêche à la truite se noie dans un étang, il est sauvé in extremis par deux gardes-pêche
Deux gardes-pêche ont sauvé un pêcheur de la noyade samedi 9 mars. Alors qu'ils passaient voir si l'heure de l'ouverture de la pêche à la truite était respectée, ils sont tombés sur un homme en train de sombrer dans l'étang de Grenetier à La Machine.
C'est une histoire qui aurait pu mal finir. Samedi 9 mars, jour d'ouverture de la pêche à la truite, un pêcheur a bien failli ne plus jamais pouvoir s'adonner à son loisir préféré. Un loisir qui aurait pu lui coûter la vie.
Il fait nuit noire et il n'est que 6 h 20, la pêche à la truite n'ouvre que dans 21 minutes à l'étang de Grenetier à La Machine. Autour du plan d'eau, une quarantaine de pêcheurs attendent l'heure exacte pour lancer les lignes. Pourtant, au milieu de tout ce monde, un pêcheur est tombé à l'eau. Nul ne sait quand, ni comment, d'ailleurs personne ne l'a vu ni même entendu.
Par chance, deux gardes-pêche entament une tournée de surveillance sur les différents sites de pêche à la truite. Ce jour, là, un peu par hasard, ils ont décidé de commencer par l'étang de Grenetier. "On est arrivé en surplombant l'étang. Notre boulot, c'est de voir si des pêcheurs n'entament pas avant les autres", lâchent Jérôme Save, garde-pêche de la fédération de pêche de la Nièvre, avec Fabien Goujeon, garde particulier.
Un bruit dans l'eau"De là, on a entendu un bruit dans l'eau. Avec mon collègue, on pensait qu'il s'agissait d'un chien, c'était trop gros pour un poisson." Jérôme Save et Fabien Goujeon, décident de se rapprocher et éclairent en direction des bruits. "On a vu un truc bouger, puis d'un coup, on a aperçu une botte et ensuite la tête d'un bonhomme. Il était à 10 m du bord, on ne sait pas comment il s'est retrouvé là", poursuit Jérôme Save.
Les deux gardes âgés de 35 et 46 ans, comprenant que quelqu'un se noyait, ont sauté à l'eau sans réfléchir. Non sans-mal, ils ont réussi à le ramener au rivage.
Il était inconscient. Il ne respirait plus. On l'a mis en PLS (position latérale de sécurité). Il était gonflé d'eau.
Pendant plus de cinq minutes, les deux gardes ont massé le pêcheur de 73 ans. "Il a commencé à régurgiter de l'eau que plus tard et reprendre un peu son souffle. Mais ses poumons étaient clairement remplis d'eau", détaillent les gardes.
Décrit comme violacé, ce sont les pompiers et les équipes du Smur qui l'ont pris en charge une dizaine de minutes plus tard. "Il était plus ou moins revenu à lui", concède Jérôme Save. Transporté en urgence, l'homme, un habitué des concours de pêche, encore hospitalisé ce week-end, mais serait en bien meilleure santé.
Jérôme Save a sauvé un pêcheur. Par la suite, les deux gardes ont continué leur journée comme si de rien était. Aujourd'hui, ils commencent à réaliser qu'ils venaient de sauver une vie.
"Pour nous, si cet accident peut permettre à des pêcheurs de comprendre qu'ils ne sont pas toujours à l'abri, c'est une bonne chose. Certains sont des fous furieux et leur passion prend le pas sur la sécurité", avoue Jérôme Save. Le garde-pêche venait d'ailleurs de passer une formation de sauvetage. "ça ne m'a pas fait de mal". Il conclut : "Dans cette affaire, j'ai gagné un lumbago quand même."
Fabien Goujeon, lui, se dit soulagé aujourd'hui "depuis qu'on a appris qu'il est tiré d'affaire, je suis content. À quarante secondes près, c'était fini. Il revient de loin".
Simon Dubos