À Vichy, les primo-accédants se font rares avec la hausse des taux d'emprunt

En cette période prolongée d’inflation et de hausse des taux d’emprunt, le marché immobilier s’en retrouve chamboulé à Vichy.

C’est l’une des conséquences directes de la hausse généralisée des prix et de l’augmentation du coût de la vie. Il est devenu très difficile, voire impossible, d’obtenir un prêt immobilier inférieur à 4 %. Et sans oublier le fait de mettre sur la table, un apport, souvent rédhibitoire pour bon nombre de foyers.

Vichy n’échappe pas à la règle. Depuis plusieurs mois, le nombre de primo-accédants a fortement diminué. Pour les raisons évoquées ci-dessus et pour des prix de l’immobilier fréquemment plus élevés que leur véritable valeur. « Il faudra, je pense, s’habituer à ces taux et faire l’effort si l’on veut devenir propriétaire », estime Christian Rembert.

Gérant de sa propre agence à Vichy depuis 1996, le professionnel a été aux premières loges de cette évolution du marché. « Aujourd’hui, les transactions viennent surtout de profils qui payent cash. Des personnes qui ont confortablement vendu dans des grandes villes et qui viennent investir. » En effet, ces deux derniers mois, 70 % de ses ventes ont été effectuées en cash par des clients venus de l’extérieur.

« Les taux ne sont pas propices pour le grand public. La morosité ambiante et l’attentisme font peur. C’est plus difficile d’emprunter aujourd’hui. Nous avons eu moins d’acheteurs cette année. Les personnes plus aisées ont moins de problèmes et achètent le plus souvent comptant », indique Marc-Antoine Rattina, gérant des agences Orpi de Vichy et Bellerive.

Cette chute du nombre de primo-accédants ne semble pourtant pas les effrayer. « On met un peu plus de temps à vendre, mais cela fera baisser les prix », prédit l’agent. Un constat partagé par son confrère Christian Rembert : « On observe déjà un peu de baisse. Surtout en campagne. Les propriétaires savent qu’ils n’ont pas le choix s’ils souhaitent vendre ».

Nathan Marliac