Quel est donc le secret de la potion entrepreneuriale de Cocoshaker ? Nous avons cuisiné neuf futurs patrons engagés
Nous sommes allés à la rencontre de neuf entrepreneurs engagés en train de mijoter dans le chaudron de Cocoshaker, à Clermont-Ferrand. Notre objectif ? Connaître le secret de la potion magique de cet incubateur qui a déjà mis sur orbite une centaine d'entreprises en Auvergne depuis neuf ans ! Avis aux futurs sorciers : les inscriptions pour la prochaine incubation commencent vendredi 15 mars.
Cocoshaker est un incubateur d’entrepreneurs sociaux basé à Clermont-Ferrand, et opérant sur toute la région Auvergne. Il fait converger économie et utilité sociale.
Depuis 2015, il a accompagné (gratuitement) 130 entrepreneurs et 104 projets ont vu le jour. Voici huit futurs patrons engagés, à des degrés divers d’avancement de leur projet, parmi 14 actuellement accompagnés dans un parcours « expérimentation » de quatre mois, tandis que les candidatures pour le parcours d’incubation de huit mois commencent le 15 mars avec une conférence à midi dans les locaux de Cocoshaker à Clermont-Ferrand.
Julie Girardet34 ans, un master de psychologie et une expérience professionnelle en comptabilité.
Julie Girardet
Votre projet ?
Je veux éveiller les consciences à l’économie et au fonctionnement de la société pour prendre des décisions plus éclairées dans notre vie quotidienne. Et cela par des ateliers ludiques et interactifs pour tous les publics de 7 à 77 ans. Tant dans l’éducation populaire, pour proposer la gratuité à ceux qui n’ont pas les moyens, que dans les entreprises ou auprès de particuliers.
Comment Cocoshaker vous aide-t-il ?
En tant que comptable, j’ai des compétences entrepreneuriales mais je devais me recadrer, fixer des priorités, être plus concrète en proposant des prototypes d’ateliers. Je suis en train de réaliser l’étude de marché et je profite aussi du réseau de l’incubateur.
Cécile Alibart51 ans, une carrière dans l’aéronautique militaire, mais une formation initiale en biotechnologie médicale. Retour aux premières amours.
Cécile Alibart - Fleur'T avec les sens
Votre projet ?
Il s’appelle Fleur’T avec les sens. Je voulais partager un univers végétal avec le plus grand nombre, proposer un cadre, une ambiance… Ce sera un salon thé - fleuriste à Montferrand. Avec une boutique, un salon de thé et une serre pour animer des ateliers créatifs. J’espère ouvrir au printemps.
Comment Cocoshaker vous aide-t-il ?
C’est le seul endroit où j’ai trouvé que j’étais à ma place. Avec les mêmes valeurs, le partage, le souci de l’environnement, la transmission. Ils m’ont aidée pour toute la partie chiffrage, dans le relationnel avec les financeurs.
Alexis Hessler30 ans, et un projet déjà très avancé avec une équipe constituée, notamment un développeur.
Alexis Hessler - Inseeders
Votre projet ?
Nous l’avons baptisé Inseeders. Nous souhaitons créer une entreprise de création de sites internets vitrines simples, pour être utilisés sans connaissances graphiques ou techniques. Nous avons souhaité nous inscrire dans l’économie sociale et solidaire, car notre projet a un volet environnemental. Une page vitrine, c’est en moyenne 80 requêtes et une requête équivaut à une heure d’ampoule allumée. Nous souhaitons allier sobriété et croissance. Et proposer des bas tarifs pour garantir un large accès. Nous voulons sensibiliser.
Comment Cocoshaker vous aide-t-il ?
L’équipe nous a donné confiance en adoubant le projet, en mettant son réseau à notre disposition. Grâce à ça, nous espérons commercialiser la solution dans quelques semaines.
- Le Digital Cleanup Day est une semaine mondiale de sensibilisation à l’empreinte environnementale du numérique par l’action, qui a lieu du 11 au 16 mars, pour générer une prise de conscience sur la pollution numérique, en nous invitant à agir concrètement.- Le numérique représente 4 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Cet impact prend en compte la consommation d'énergie, l'extraction de minerai, le coût du transport, jusqu'à la phase de recyclage d'un produit numérique.
Alexandra VilleneuveÀ 24 ans, elle prépare un diplôme d’étudiant entrepreneur après un master en psychologie.
Alexandra Villeneuve - Jalotte
Votre projet ?
Il s’appelle Jalotte, du nom de mes deux grands-mères, Jaqueline et Charlotte. Je souhaite créer des jobs étudiants dans les Ehpad avec trois objectifs : soulager le personnel soignant, améliorer les conditions de vie des étudiants et la sensation de bien-être des résidents. Je forme les étudiants en amont pour mes « clients » Ehpad.
Comment Cocoshaker vous aide-t-il ?
Je suis en incubation à Clermont Auvergne PEPITE, l’incubateur étudiant, mais mon projet a une forte dimension sociale. J’ai souhaité rejoindre Cocoshaker pour travailler cet aspect et j’espère intégrer leur parcours d’incubation qui commence bientôt.
François FournierIl vient de l’Allier, où il crée son projet, MayerLab, au Mayet-de-Montagne. À 39 ans, il est consultant en technologie pour les start-up.
François Fournier - MayetLab
Votre projet ?
Je souhaite porter une action de redynamisation économique en milieu rural qui se matérialisera par un tiers lieu dont l’objet sera de mettre en valeur les artisans locaux et de favoriser la rencontre avec des habitants qui souhaitent s’installer en milieu rural et rénover un lieu.
Comment Cocoshaker vous aide-t-il ?
L’équipe m’aide à structurer mon idée pour voir ce que l’on peut faire avec les moyens qui existent. Je ne souhaite pas me lancer dans un projet pour m’apercevoir plus tard qu’il n’est pas réalisable. Je ne souhaite pas forcément créer une entreprise. Pourquoi pas une association ? Je vais m’adapter en restant focus sur la finalité.
Alice et Marie CollinetElles sont sœurs. L’une a 24 ans, l’autre 26 et elles travaillent toutes les deux. Alice (à gauche) dans la comptabilité et Marie dans la communication.
Alice et Marie Collinet - MateMos
Votre projet ?
MétaMos est un jeu narratif et coopératif dont l’objectif est de proposer un récit alternatif et positif pour lutter contre l’écoanxiété. Nous avons réalisé un prototype et nous sommes en phase de test.
Comment Cocoshaker vous aide-t-il ?
L’accompagnement nous a permis de nous décentrer un peu. Nous étions dans la conception du jeu, parce que c’est notre univers. Avec Cocoshaker, il s’agit de voir ce que l’on va en faire en termes de création de projet, de positionner le modèle économique. L’équipe nous a aussi mis en relation avec des ressources pour l’aspect scientifique du jeu pour conforter notre récit imaginaire tout en restant ludique. Ils nous ont aussi permis de nous confronter au public.
Valérie Le Postec MiloneÀ 58 ans, elle s’est mise en disponibilité de la fonction publique territoriale pour porter son projet.
Valérie Le Postec Milone - Jadins de soi(n)Votre projet ?
Je l’ai appelé Jardin de soi(n). Mon objectif est de concevoir et d’animer des jardins thérapeutiques pour des publics fragilisés et en perte d’autonomie du fait de l’âge ou du handicap. L’idée est de proposer un espace naturel qui permette d’utiliser les éléments curatifs de la nature.
Comment Cocoshaker vous aide-t-il ?
Je ne suis pas une entrepreneuse, mais une fonctionnaire ! Je suis arrivée avec une idée et des compétences, car je me suis formée depuis deux ans sur comment la nature peut combler des besoins psychologiques, sociaux ou encore physiques. Et là, en deux mois, mon idée s’est matérialisée. Mon entreprise va voir le jour !
Lucas Jardin et Léo ReyIls sont étudiants. Lucas (à gauche), 18 ans, est en gestion des entreprises et des administrations à Clermont et Léo, 21 ans, est en bachelor universitaire de technologie (BUT) métiers du multimédia et de l’internet à Vichy.
Lucas Jardin et Léo Rey - Shoisi
Votre projet ?
Shoisi est une plateforme de vêtements permettant de renouveler sa garde-robe de manière économique et écologique. Nous souhaitons travailler avec les marques pour les vêtements de départ, puis l’abonné reçoit une box par mois, qu’il renvoie le mois d’après. Le vêtement devient de la seconde main, il est réutilisé. Nous sommes en bêtatest. Notre défi est d’alléger réellement l’impact environnemental dans le secteur de l’habillement.
Comment Cocoshaker vous aide-t-il ?
Surtout pour le réseau. Et nous nous sentons accompagnés, soutenus. Nous avons choisi notre forme juridique et nous espérons immatriculer l’entreprise à la fin du parcours et entrer dans le programme d’incubation de Cocoshaker.
Émilie Garcia et Gilles ThouveninIls ne sont pas des inconnus dans le Cantal, du côté de Saint-Flour. Émilie Garcia est artiste peintre et Gilles Thouvenin est auteur photographe. Tous les deux ont déjà créé Amylee.fr, un organisme de formation pour accompagner les artistes qui souhaitent se professionnaliser.
Votre projet ?
Nous l'avons baptisé Mano'Art. C'est la suite logique d'Amylee. Nous avions besoin d'un lieu pour que les artistes que l'on accompagne puissent exposer, faire des concerts, des résidences ... avec l'idée, en plus, de proposer des ateliers d'art plastique à un public local. Une sorte d'oasis culturel qui permettrait également de revitaliser un espace rural, d'ouvrir la culture à un endroit où l'on ne la trouve pas forcément.
Comment Cocoshaker vous aide-t-il ?
Ce qui nous manquait, c'était un réseau par rapport à ce projet et c'est ce que Cocoshaker peut nous apporter. Ainsi qu'une méthodologie. Nous avons également pu prendre du recul grâce au groupe de porteurs de projet, échanger. Nous recherchions également comment intégrer l'économie sociale et solidaire dans un territoire isolé, comment l'ancrer dans ce territoire avec peut-être de l'hébergement, de la restauration... Nous sommes en plein dans le business plan ! Nous avons aussi trouvé le lieu mais ce n'est encore signé, alors nous resterons muets (rires). C'est un challenge, nous le savons. Tant par le contexte géographique, que climatique, que socio-culturel.
L'incubateur à projets engagés Cocoshaker lance un nouvel appel à candidatures pour la promotion Incubation 2024 ! Il débute ce vendredi 15 mars par une conférence de lancement de 12 heures à 13 h 30 avec deux entrepreneures présentes pour témoigner de leur expérience en 2023.
Vous pourrez vous renseigner sur les modalités d'accompagnement proposé par l'incubateur auvergnat, rencontrer l'équipe Cocoshaker et échanger avec Laurence Neyron du projet Alti'Répit en Haute-Loire et Claire Kéfalas du projet Toît Même dans le Puy-de-Dôme qui ont fait partie de la promotion Incubation 2023.
Vous pourrez aussi découvrir les nouveautés qui attendent la promotion 2024, mais aussi tous les événements organisés jusqu'au 28 avril pour partir à la rencontre des porteuses et porteurs de projets de toute l'Auvergne : Allier, Haute-Loire, Puy-de-Dôme et Cantal.
L'appel à candidatures durera jusqu'au dimanche 28 avril inclus. Il s'adresse à toute personne souhaitant créer en Auvergne une activité économique avec un impact social, environnemental ou territorial. L'accompagnement Incubation 2024 se déroulera de mai à décembre 2024.
L'an dernier, 42 porteurs de projet avaient candidaté pour cette incubation gratuite de huit mois et 19 ont été retenus.
Infos pratiques : conférence de lancement, vendredi 15 mars, à midi, 1 rue Verdier-Latour (2e étage) à Clermont-Ferrand et en visioconférence. Gratuit - inscription conseillée à bonjour@cocoshaker.fr.Plus sur www.cocoshaker.fr
Quelques anciens incubés :
- La Forêt des Arboris à Aydat : du loisir durable, social et solidaire dans le Puy-de-Dôme (notre article).
- Azélie santé, la petite plateforme innovante qui fluidifie le lien entre soignants et établissements dans le Puy-de-Dôme (notre article)
- Avec FairePlay ! Hélène Estaria a su allier commerce et réinsertion à Clermont-Ferrand (notre article)
Cécile Bergougnoux(texte et photos)