Les deux cambrioleurs maîtrisés par le père et ses fils condamnés à deux ans de prison au tribunal de Cusset
Jugés dans le cadre d’une comparution immédiate, deux hommes originaires de la Loire ont été condamnés à deux ans de prison ferme. Lundi soir, ils ont été pris en flagrant délit de cambriolage par un habitant de Saint-Étienne-de-Vicq et ses deux fils.
Is sont les prévenus, mais ils jouent les victimes. Dans le box du tribunal judiciaire de Cusset, jeudi, l’un des deux a d’ailleurs le bras en écharpe, mais surtout les yeux au beurre noir. Des ecchymoses toutes fraîches qui datent de lundi précisément.
Ce jour-là, vers 17 heures, un habitant de Saint-Étienne-de-Vicq rentre chez lui avec ses deux fils qu’il a récupérés au lycée et au collège. Les deux adolescents rentrent dans la maison. Le père de famille aperçoit alors deux hommes encagoulés qui sortent de sa maison, suivis par ses fils.
"Mon sang n’a fait qu’un tour"L’un des deux garçons qui fait du rugby va plaquer l’un des fuyards, âgé de 25 ans, qui va se débattre. Le père va intervenir pour retenir l’homme en lui donnant des coups de poing. " J’aurais préféré arriver avant ou après ce cambriolage, a expliqué le père de famille à la barre du tribunal. Car j’aurai toujours en tête ce que j’ai fait. Quand j’ai vu mon gamin au sol avec cet homme, j’étais hors de moi. Mon sang n’a fait qu’un tour."
Le père a ensuite donné une pelle à son aîné pour qu’il tienne en respect le cambrioleur pendant qu’il appelait les forces de l’ordre et se lançait à la recherche de son plus jeune fils. Ce dernier était allé alerter ses grands-parents tout proches. Le père de famille va alors trouver l’autre fuyard caché dans une souche. Ce dernier lui aurait proposé 10.000 euros s’il ne portait pas plainte.
Victimes fortement choquéesLes deux cambrioleurs ont été interpellés, placés en garde à vue puis en détention provisoire avant leur jugement en comparution immédiate jeudi au cours duquel ils ont reconnu le vol.
Durant l’audience, la mère de famille a expliqué que ces deux enfants étaient fortement choqués. Ce à quoi a répondu le prévenu âgé de 26 ans : " Par rapport au choc, je crois pas. C’est plutôt nous qui avons été frappés. " (1)
Me Antohny Ferrandon, pour les victimes, a indiqué que le comportement des prévenus avait contraint la famille à " être énergique " pour les immobiliser.
Le substitut du procureur Laurent Beard a indiqué que le père de famille " s’est senti obligé de protéger ses fils " avant de requérir douze mois de prison. Les deux prévenus ont chacun huit mentions sur leur casier et ils sont en récidive. Ces deux amis qui se connaissent « depuis deux jours » ont un nouveau point commun : ils ont été condamnés à deux ans de prison ferme (2). Fares Chemchik et Marvin Mintz ont été également maintenus en détention.
(1) Lors de leur garde à vue, les deux prévenus avaient porté plainte contre la famille de Saint-Étienne-de-Vicq. Le parquet de Cusset n’a pas poursuivi, s’appuyant sur l’article 73 du code de procédure pénale indiquant que « dans les cas de crime flagrant ou de délit flagrant puni d’une peine d’emprisonnement, toute personne a qualité pour en appréhender l’auteur et le conduire devant l’officier de police judiciaire le plus proche ».
(2) L’identité d’un prévenu est donnée lorsqu’il est condamné à un an de prison minimum avec maintien en détention.
Denis Lorut