En voyage à l'autre bout du monde : "Les au revoir sont aussi beaux que déchirants. On sait que ce sont probablement des adieux..."

Le voyage continue pour Mélissa, partie d’Issoire fin janvier avec son conjoint, leur petit garçon et leurs sacs à dos. Un voyage où traditions, apprentissages spirituels et pratiques méditatives sont vécus au quotidien. En plus de rencontres inspirantes.

Quand on part en voyage, quoi de plus normal que de prendre ses cartes ? Visa, Mastercard, IGN ou routières. Il y a fort à parier que Mélissa, alias mimiglobe_ trotteuse, n’a pas du tout pensé à celles-là, en premier, en imaginant le sien : celui qui l’a menée d’Issoire à Jaïpur en Inde en passant par le Népal et le Tibet, déjà.En s’élançant pour ce voyage hors norme, avec son sac à dos pour seul bagage afin de découvrir plusieurs pays, c’est essentiellement une quête spirituelle qu’elle a entreprise. Et un approfondissement de techniques et d’usages que cette professionnelle du soin décline déjà à Issoire.

"En tant que thérapeute holistique, j’accompagne les personnes à identifier leurs blocages : émotionnels, énergétiques. Afin qu’ils s’en libèrent et se dirigent vers plus de bien-être, d’épanouissement et de liberté"

 S’administrant ce conseil et cette ligne de vie, à elle-même, en premier lieu, Mélissa a osé. Osé entreprendre un voyage digne des récits d’aventuriers.

Tel le Fou, du jeu de tarot. "Le Fou, c’est moi, résume-t-elle dans une de ses publications sur Instagram. Derrière ce projet, il y avait bien sûr des doutes, des peurs. Mais on a décidé de ne pas être paralysés par ça. Et d’oser. Pour vivre notre rêve. Et c’est un peu ce qu’incarne cette carte du jeu de Tarot : le Fou, est celui qui ose, qui part. J’ai décidé de vivre et d’expérimenter le voyage du Fou dans la réalité. Pour moi, ce voyage est une exploration. Et aussi une exploration intérieure. Une introspection."

Ce n’est pas un hasard, ni une métaphore à la va-vite si mimiglobe_trotteuse évoque le jeu de tarot.Les cartes viennent, selon Mélissa, compléter la palette de protocoles ou recours méditatifs qu’elle a à cœur de partager en tant que thérapeute. Ici, la carte du Fou, qui représente, le départ, le voyage.  Cette thérapeute, convaincue par les bienfaits des soins énergétiques, des massages, du yoga et de la méditation s’adonne aussi, tous les jours au tirage des cartes du tarot. Un rituel personnel, intime.

Le tarot ce n’est pas juste de la divination. Il y a plein de façons d’utiliser un jeu. Je l’utilise, moi, pour faire le point sur le présent, sur ce que je ressens ou traverse

Elle poursuit : "Pour le futur, je l’utilise plutôt dans une dimension de coaching : pour moi et pour les autres. Grâce aux cartes, on identifie nos blocages mais surtout nos forces. On sait ainsi sur quoi s’appuyer." Et donc trouver une façon d’atteindre ses objectifs.

C’est aussi un outil multifacettes qui recèle bien des usages. "Cela peut-être un outil de créativité qui permet d’écrire : je m’en sers, par exemple, dans mon carnet de voyage. Au regard de chaque expérience, quel est le rapport avec ce que je viens de vivre ? Chaque matin, je tire une carte, une seule et je travaille dessus. Et le soir, je fais un point sur ce que j’ai vécu et le rapport qu’il y avait avec cette carte".

Outil de créativité, aussi, puisque Mélissa et son conjoint, en partant plusieurs mois, avec leurs seuls sacs à dos ont dû faire des choix, aussi, côté distractions et jeux. 

Parfois, avec mon petit bout de deux ans, on tire 2-3 cartes illustrées et on décrit les images. On crée une histoire autour de ça

Outil de développement personnel, les cartes viennent, selon Mélissa, compléter la palette de protocoles ou recours méditatifs qu’elle a à cœur de partager en tant que thérapeute. Pendant son voyage, la jeune femme engrange des apprentissages supplémentaires.

Au Népal, elle a eu la possibilité de méditer au sein du monastère de Matthieu Ricard. L’ancien chercheur en génétique, fasciné par la culture et la religion bouddhiste, conseiller du Dalaï Lama, a été officieusement déclaré "homme le plus heureux du monde", il y a quelques années.

J’ai aussi eu la chance de rencontrer des guérisseurs et chamans de l’Himalaya, qui m’ont révélé et partagé quelques-uns de leurs enseignements et pratiques méditatives.

"À chaque fois que je suis dans un pays, j’essaie d’apprendre et de mettre en pratique des connaissances. En Inde, je me suis formée à l’ayurveda, une discipline très peu connue en Europe, qui traite les maux en profondeur. Tous ces apprentissages sont d’une telle universalité, d’une telle richesse…", s’émeut-elle. Plus tôt, elle a fait la connaissance de guérisseurs et chamans originaires des chaînes de l'Himalaya. "Ils m'ont transmis leurs histoires, leurs pratiques, leur sagesse et leur savoir".Mélissa a vécu une pause méditative avec des moines bouddhistes tibétains.

Ces rencontres forgent un peu plus la conviction de la jeune femme de poursuivre sa quête de bien-être et de spiritualité, pour elle, mais aussi pour les personnes à qui elle l’enseigne. 

En Inde je me forme sur d'autres techniques ancestrales dont le massage ayurvédique, auprès d'autres guérisseurs pour approcher d'autres pratiques de méditation.

Elle croit savoir que les scientifiques "s'intéresserent de plus en plus au chamanisme. Les chamans détiennent des connaissances de manière empirique en étant seulement connectés à la nature." En tant qu’instructrice en méditation de pleine conscience, auprès des enfants, elle poursuivra cette approche à son retour à Issoire.

Mais, à la clé de ce voyage, il y a aussi des moments éprouvants à chaque départ de villes ou de pays traversés. Au Népal, rencontre avec un chaman de l'Himalaya. "Le chamanisme serait la première spiritualité au monde, avant l'arrivée des religions" explique Mélissa. 

"C’est intense émotionnellement. On reçoit énormément de leçons de vie. On se rend compte, aussi, qu’on a beaucoup de chance ! Mais les au revoir sont aussi beaux que déchirants : on sait qu'on ne se reverra probablement jamais et que ce sont donc des adieux. C’est souvent très éprouvant. Et bouleversant. Car ces personnes nous ont donné beaucoup, et avec une grande générosité : ils partagent leurs histoires de vie, leur philosophie de vie. Ce sont des liens uniques, authentiques, très forts".

À suivre. Le voyage de Mélissa, son conjoint et leur petit garçon continue. Ils sont en Inde depuis plusieurs semaines. Elle partagera, à nouveau, ses expériences spirituelles et ses ressentis de voyage, lors d’un troisième volet au cours du printemps.

Marie-Edwige Hebrard