"La santé n’est pas une marchandise" : le message du Comité de défense de l'hôpital public de Montluçon
Le déficit du centre hospitalier et sa non-certification inquiètent les membres du Comité de défense de l’hôpital public de Montluçon Allier), réunis ce jeudi 14 mars en assemblée générale.
Collée au mur de la salle Robert-Lebourg, la banderole affiche clairement la couleur : "La santé n’est pas une marchandise".
Réunis en assemblée générale, ce jeudi 14 mars, les membres du Comité de défense de l’hôpital public de Montluçon ont exprimé leur inquiétude quant à la situation du centre hospitalier de la cité des bords du Cher.
Un déficit de 25 millions d'euros"La non-certification de l’établissement nous pose question", avance Pierrette Guichon. Et la présidente du CDHP de s’interroger sur les perspectives d’avenir : "Comment recruter des médecins quand notre hôpital affiche un déficit de 25 millions d’euros (*) et que la décision de la Haute autorité de santé de ne pas certifier l’établissement a entraîné une augmentation des tarifs des assurances ?"
Des difficultés financières qui ne permettent pas d’effectuer des travaux de modernisation nécessaires au vu de l’état de certains services comme celui de gastro-entérologie, analyse dans la foulée une infirmière du centre hospitalier présente dans la salle.
Désert médicalDans un tel contexte, Pierrette Guichon dénonce les difficultés grandissantes des habitants pour se soigner dans de bonnes conditions. D’autant que "les assurances santé ont augmenté de 8 % depuis l’année dernière et que 10 à 12 millions de Français vivent désormais dans un désert médical".
Pour les membres du CDHP, il est urgent de trouver des solutions et de mettre les pouvoirs publics face à leur responsabilité. Mais Pierrette Guichon reconnaît qu’il est difficile de mobiliser la population. "Je sens une certaine résignation chez nos concitoyens. Mais il faut qu’ils comprennent qu’il n’y a pas de fatalité à cette situation. Si nous laissons faire, nous finirons par basculer vers un système privé où la carte bleue viendra remplacer la carte vitale".
(*) Chiffre communiqué lors des vœux 2024 du centre hospitalier de Montluçon, le 18 janvier.
Martial Delecluse