Les enjeux sociaux, boussole des communistes à Clermont-Ferrand : leur regard sur le mandat en cours
Après la gratuité des transports le week-end ou encore le centre Gisèle-Halimi, à quoi aspirent les élus communistes de Clermont-Ferrand durant ce mandat ? Réponses.
C’est l’une des composantes de la majorité de gauche du maire Olivier Bianchi (PS) au conseil municipal de Clermont-Ferrand : sept de ces 41 élus forment le groupe "Communistes et citoyens". Sept élus, dont quatre adjoints, qui veulent aussi faire entendre leur voix à l’aube de ces deux dernières années de mandat.
Non pour affirmer des divergences avec le reste de la majorité, mais pour faire valoir "son regard sur ce qui traverse le mandat, sur ce qui nous tient à cœur, assure le président du groupe, Pierre Miquel. Notre fil rouge, c’est l’articulation des transformations de notre ville, qui se traduit notamment par Inspire, et la façon dont elles aboutissent à une émancipation des Clermontois."
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C’est à cette lecture qu’il faut voir les dossiers portés ou défendus par les élus communistes, à commencer par la gratuité des transports en commun le week-end, la création du centre Gisèle-Halimi, le soutien à l’installation de médecins ou aux associations… "On se satisfait de voir qu’on maintient, à Clermont-Ferrand, un niveau de services publics sans augmenter les prix, comme dans les cantines, ni les taux d’imposition depuis dix ans", défend Pierre Miquel.
Carte de citoyenneté, prix des logements...Car l’un et l’autre sont indissociables : "Le fil conducteur, c’est comment la transformation de la ville s’accompagne des questions sociales", poursuit Jean-Christophe Cervantès. Voilà pourquoi ils continueront de se mobiliser en faveur de la gratuité des transports en semaine, pour l’instauration d’une carte de citoyenneté pour favoriser l’inclusion des migrants, dans la lutte contre les discriminations ou face à la hausse des prix des logements à Clermont-Ferrand.
"C’est compliqué car nous n’avons pas la maîtrise de ces prix, mais on l’aura sur le quartier de Saint-Jean : on pourra miser sur des logements abordables et sociaux comme à Trémonteix", souhaite Jean-Christophe Cervantès.
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Un enjeu social toutefois mis à mal par la situation budgétaire compliquée du CCAS, et les décisions prises pour y faire face (exclusion de 241 personnes du service d’aide à domicile, hausse des tarifs des Ehpad…). "On recentre notre action à destination des familles les plus fragiles : on ne le fait pas de gaîté de cœur mais je crois qu’on est dans le juste", soutient Magali Gallais.
L'enjeu de la gouvernance à la métropolePolitiquement parlant, les communistes revendiquent dans la majorité "une place à la fois significative et originale : on garde les pieds sur terre, avec les impératifs sociaux en tête, poursuit Pierre Miquel. On a des débats dans cette majorité mais on arrive à trouver un bon chemin commun, par exemple sur la question écologique : on sait qu’on ne fera pas une révolution écologique bobo à Clermont-Ferrand. On tient à parler à toutes les forces de gauche, à jouer ce rôle de pivot. Clermont est une place forte de la gauche et il faut le préserver."
En continuant à soutenir Olivier Bianchi, candidat aux municipales de 2026 ? "Toutes les décisions stratégiques sont décidées par nos militants, répond le président du groupe. On est dans la majorité depuis deux mandats et à chaque fois, on s’est mis d’accord sur des questions de fond après approbation de nos adhérents. Mais il faut aussi une réflexion pour que cette idée de conquête de la gauche se fasse à l’échelle de la métropole." Là où la gouvernance est, aujourd’hui, partagée, au-delà de la gauche.
Arthur Cesbron