Hans Hartung et "Une liberté salutaire" exposé à l'Hôtel du Doyenné de Brioude du 5 juillet au 13 octobre
La nouvelle exposition de l’Hôtel du Doyenné, présentée vendredi matin, sera consacrée à Hans Hartung. Elle se tiendra du 5 juillet au 13 octobre. Le peintre allemand, est une véritable référence dans l’abstraction.
Le suspense est définitivement levé. Du 5 juillet au 13 octobre 2024, les murs de l’Hôtel du Doyenné accueilleront les œuvres de Hans Hartung (1904-1981) pour une exposition nommée Une liberté salutaire. Ponte de l’abstraction, l’artiste allemand livre sa traversée du 20e siècle, marquée par les deux Guerres mondiales. « Son travail raconte son propre langage face aux événements qu’il a connus et qu’on est peut-être en train de revivre », soulignait, hier matin, Jean-Louis Prat, commissaire de l’exposition, lors de la présentation devant les élus du territoire (*) à l’espace d’art moderne et contemporain. Comme pour rappeler que la culture demeure un moyen de se donner des armes pour ne plus revivre un passé tragique.
Abstraction lyriqueSes coups de pinceau francs, spontanés, risquent de ne pas passer inaperçu durant un peu plus de trois mois en cité Saint-Julien. Outre le lâcher-prise dans le geste à travers ses œuvres, l’émotion du peintre transpire. Ce qui fait d’Hans Hartung l’un des piliers de l’abstraction lyrique, caractérisée par l’expression des sentiments profonds de l’artiste sur la toile. « Il a su se différencier en mettant en place un langage unique », déclarait Jean-Louis Prat. C’est donc une nouvelle manière de peindre qui sera visible à l’Hôtel du Doyenné. « L’art abstrait a déjà été présenté à Brioude notamment avec Nicolas de Staël ou Miro, rappelait Jean-Jacques Faucher, président de l’espace d’art moderne et contemporain. On pouvait distinguer certaines formes avec ces artistes alors qu’avec Hans Hartung, on est complètement dans l’abstrait. »
Influencé par sa jeunesseLe talent, Hans Hartung l’a rapidement exploité. « Mes éclairs enfantins ont eu, j’en suis sûr, une influence sur mon développement artistique, sur ma manière de peindre », reconnaîtra celui qui avait son atelier installé à Antibes (Alpes-Maritimes), lors de son autoportrait réalisé en 2016. Une méthodologie largement reconnue et récompensée en 1960 en remportant le Grand Prix international de peinture lors de la Biennale de Venise.
Une soixantaine de toiles et de papiers décriront, sous forme de rétrospective, l’évolution d’Hans Hartung de sa jeunesse jusqu’à son décès. Si l’artiste a aussi réalisé une sculpture et s’est montré à l’aise en photographie, ce seront donc exclusivement des peintures qui seront présentées au public. « Son activité de peintre, c’est vraiment ce qui le définit en tant que tel. Une dizaine de pièces remarquables seront exposées pour la toute première fois, ainsi que des archives à la fois instructives et émouvantes », précisait Jean-Louis Prat qui avait déjà présenté en 1971 une exposition de celui né à Lepizig.
L’exposition du Doyenné, un rendez-vous annuelUne nouveauté travaillée en collaboration avec la Fondation Hartung-Bergman. De quoi susciter la curiosité. Même chez les plus fervents suiveurs de l’artiste allemand. Sur le sujet de l’affluence attendue cet été, le président de l’Hôtel du Doyenné reste confiant : « C’est devenu un rendez-vous annuel, on l’a vu l’année passée avec Ernest Pignon-Ernest qui n’est pas aussi reconnu qu’un Picasso et pourtant il y avait eu beaucoup de monde. » (*) En présence notamment de Jean-Luc Vachelard, maire de Brioude, d’Yvan Cordier, préfet de Haute-Loire, d’Emmanuel Fevre, sous-préfet de l’arrondissement de Brioude, et de Michel Bergougnoux, conseiller départemental.
Mathis Eon