Tournoi des VI Nations : comment l'Angleterre s'est inspirée de l'Afrique du Sud avant de retrouver la France
L’Angleterre ne ressemble plus à celle qui avait subi une déculottée, l’an dernier face aux Bleus (53-10). Le XV de la Rose, qui affronte la France, ce samedi (21 heures), s’est inspirée de l’Afrique du Sud pour performer à nouveau.
C’était il y a tout juste un an. Dans son antre de Twickenham, l’Angleterre subissait alors la plus grosse déculottée de son histoire face au XV de France (53-10). Une victoire à sept essais qui posait alors clairement la légitimité de Steve Borthwick, sélectionneur fraîchement appelé sur le banc du XV de la Rose. Mais depuis, de l’eau a coulé sous les ponts de la Tamise. De ce revers historique, il ne reste en effet pas grand-chose.
Les Anglais ont tout d’abord profité de leur bon parcours en Coupe du monde (élimination d’un petit point en demi-finale face à l’Afrique du Sud) pour inverser la courbe de confiance. Contrairement aux joueurs tricolores qui ont eu beaucoup de mal à se relever. Avec un jeu minimaliste, basé le plus souvent sur le pied de leur ouvreur George Ford, les hommes de Steve Borthwick se sont déjà remis la tête à l’endroit en quelques mois.
Mais pour pouvoir aller plus haut, il fallait révolutionner en profondeur les fondations de cette équipe. Et pour ce faire, quoi de mieux que de s’inspirer de ce qui fonctionne?? Et factuellement, ce qui marche le mieux dans le concert international, c’est la méthode sud-africaine.
« Rush defense »La RFU a donc tout d’abord recruté Aled Walters, considéré comme l’un des meilleurs préparateurs physiques au monde. Il est celui qui a transformé les Boks en véritables machines de guerre, capables de répéter sans cesse les tâches sur tout un match. L’une des clés du titre en 2019.
Puis, ce fut autour de Felix Jones de rejoindre le staff de la Rose. Ce dernier ayant largement contribué au quatrième sacre mondial des Springboks grâce à sa « rush defense ». Un système préconisant des montées agressives du premier rideau défensif, empêchant ainsi les attaques adverses de s’organiser et donc de progresser. Une stratégie, aujourd’hui adoptée par les Anglais, qui n’a pas tardé à porter ses fruits. On l’a vu le week-end dernier lors du succès des hommes de Steve Borthwick face à l’Irlande (23-22). Une victoire construite d’abord sur la défense.
« Ils ont choisi de copier ce qu’a fait l’Afrique du Sud, avec une "rush defense" qui se jette sur l’adversaire, remarque le sélectionneur français Fabien Galthié. Cela ne laisse pas beaucoup de temps au porteur de balle pour jouer. Il faudra avancer pour gagner ce match. Il faudra également chercher à inverser la pression. Ce qui compte, c’est l’énergie. Il va y avoir une intensité combattue énorme. Car l’Angleterre tape fort au milieu du terrain. »
Le rôle de Thomas Ramos sera aussi prépondérant. Cette « rush defense » laisse en effet des zones découvertes derrière le premier rideau et sur les ailes. À l’ouvreur français d’orchestrer au mieux le jeu tricolore pour les viser. Mais il faudra aussi que les avants français répètent leur sortie de Cardiff…
Arnaud Clergue