Peu de buts marqués, des sifflets... Le Clermontois "Momo" Bayo peine à s'adapter au Havre

Auteur de 4 buts seulement, Mohamed Bayo traverse son prêt au Havre porté par une certaine frustration. Il a même quitté la pelouse sous les sifflets dimanche dernier après le match contre Toulouse. Au Clermont Foot, on aimerait bien que l'avant-centre formé du club ne se réveille pas, ce dimanche (15 heures), au Montpied.

La carrière de « Momo » Bayo a pris un tour bien différent depuis son départ de Clermont sous les feux de la rampe il y aura deux ans cet été. Son transfert à Lille pour 15 M€, annoncé en fanfare, s’est avéré un échec majuscule. Il faut dire que le joueur y a mis du sien en s’offrant une tournée des grands-ducs la veille de la réception du PSG… en tout début de saison.

À l’heure des réseaux sociaux et des images qui circulent plus vite qu’un déboulé dans la surface, l’affaire avait fait grand bruit dans la capitale des Flandres… Et l’enfant de la Gauthière, pris dans la tourmente et donnant aussi l’impression de n’avoir pas forcément compris l’exigence du très haut niveau, a ensuite traîné cette histoire comme un boulet. Jusqu’à se voir signifier la sortie par son entraîneur, Paulo Fonseca.

Sous contrat pour cinq ans avec le LOSC, « Momo » Bayo a finalement trouvé un point de chute lors du mercato d’été. Direction Le Havre, un promu. Pour jouer, Bayo a aussi consenti des efforts financiers. Son salaire XXL dans le Nord - on avance le chiffre de 150.000 euros par mois - il a dû le raboter singulièrement pour entrer dans le plan de financement du club certes doyen, mais aux moyens limités.

Sept mois plus tard, quel bilan tirer de cette greffe en Normandie ? « On ne peut pas dire que ce soit une franche réussite, cadre un confrère. Il se dépouille sur le terrain, il est combatif mais il a trop peu marqué ». Assurément trop peu pour une pointe recrutée pour cela. Quatre buts en vérité : le premier contre son club formateur en septembre. Puis, il y eut ce doublé de l’espoir contre Toulouse en novembre. Mais son compteur s’est bloqué contre Nice dans la foulée.

Alors qu’il s’est plutôt illustré en Côte d’Ivoire avec la Guinée lors de la Coupe d’Afrique des Nations début 2024, le jeune homme de 25 ans n’a pas vraiment convaincu depuis son retour sous le maillot bleu ciel et marine. Pourtant, il joue alors que son coach, Luka Elsner, n’a pas vraiment de solution de rechange dans son 4-3-3.

La donne s’est même un peu compliquée ces derniers jours pour « Momo » Bayo alors que la chance l’a fui. En effet, contre Toulouse, il a réussi une superbe action pour placer une frappe impeccable qui, malheureusement pour lui, a heurté le poteau.

Plus tôt, fin février, il avait connu une altercation avec un supporter contre Reims. Et dimanche, alors qu’il était remplacé, des bordées de sifflets l’ont accompagné jusqu’au banc de touche.  « Ce serait faux de dire qu’il y avait tout le stade, mais quand même, note un journaliste habitué du stade Océane. C’est rare qu’un joueur soit sifflé ici ».

Si cela peut rassurer Bayo, un certain Guillaume Hoarau avait été pris en grippe en son temps par le public local lors de sa première saison. Avant d’éclater et de devenir l’idole de Jules-Deschazeaux, l’ancien antre du HAC, puis de signer… au Paris SG.

On le sait, tout peut aller très vite pour un buteur. Clermont aimerait bien toutefois que son ancien protégé attende un peu avant de se réveiller.

Valéry Lefort