VI Nations : Thomas Ramos donne la victoire aux Bleus au terme d'un match fou face à l'Angleterre et la France finit deuxième
Le XV de France a battu le XV de la Rose sur le fil (33-31), ce samedi soir au Groupama Stadium, grâce à une pénalité de son ouvreur Thomas Ramos, passée à la toute dernière minute. Un an après sa défaite historique face aux Bleus (53-10), l'Angleterre a donné du fil à retordre aux Bleus d'Alldritt, qui ont concédé 21 points d'affilée après un bon début de match. Il a fallu deux essais de Barré (56e) et Fickou (60e) pour que la France repasse devant (30-24) et un ultime but de Ramos (80e) pour l'emporter après l'essai de Freeman (75e). Au classement du tournoi, la France termine 2e derrière l'Irlande.
Le « Crunch » constitue toujours un rendez-vous particulier. Cela a souvent accouché d’une souris avec des rencontres très fermées. Mais il arrive que quelques fois, la folie s’invite dans ce duel fratricide. Celui de ce samedi soir est clairement à ranger dans la deuxième catégorie.
64 points, 7 essais, des courses de tous les côtés du terrain, une ambiance qui est montée tout au long de la rencontre pour terminer en véritable apothéose… C’était du grand spectacle sur la pelouse du Groupama Stadium. L’ingrédient principal permettant de catalyser les émotions reste tout de même le scénario. Cela tombait bien, les 30 acteurs de ce Crunch s’étaient donné le mot pour en construire un avec le plein de rebondissements. Et surtout un suspense insoutenable qu’Alfred Hitchcock aurait signé des deux mains.
Cela a d’ailleurs duré jusqu’aux ultimes moments de ce Crunch. Jusqu’à cette dernière pénalité de Thomas Ramos passée du milieu de terrain (79) et qui offrait défintivement la victoire à l’équipe de France (33-31).
Quel supporter tricolore aurait pu prédire que les Bleus auraient pu réagir alors qu’ils venaient d’encaisser trois essais coup sur coup ? Pas grand monde tant les partenaires de Grégory Alldritt semblaient avoir la tête sous l’eau.
En effet, entendre les « Swing low sweet chariot » dans un stade n’est jamais un bon présage lorsque l’Angleterre joue. Ça l’est d’autant plus lorsque le XV de la Rose évolue à l’extérieur. Et lorsque les chants britanniques se sont élevés en début de seconde période dans les travées du Groupama Stadium, les sifflets français parvenaient à peine à recouvrir la joie adverse.
Et pour cause… Les hommes de Steve Borthwick venaient d’inscrire trois essais en un peu plus de cinq minutes. Un juste avant la pause (Lawrence 40e) et deux directement au retour des vestiaires (Lawrence 42e, Smith 46e). D’un 16-3 en leur défaveur, les sujets du Roi venaient de renverser totalement la vapeur pour mener 24-16. Les Français avaient un peu tendu le bâton pour se faire battre en ne concrétisant pas sa large domination dans les quarante premières minutes.
« On ne s’est pas payé », pestait le sélectionneur à la pause. Fort heureusement, ses joueurs n’ont pas plongé. Il sont même fait preuve d’une admirable résilience. Un mot que Fabien Galthié a énormément prononcé ces derniers temps.Cela s’est vérifié dans le sang-froid de Thomas Ramos sur la pénalité de la gagne. D’autant que les Anglais avaient pointé un quatrième essai quelques minutes avant par Freeman (30-31, 75e).
Mais comme après son gros passage à vide au retour des vestiaires où ils sont allés deux fois dans l’enbut adverse (Barré 56e, Fickou, 60e), les Bleus sont repartis de l’avant.
Ce match ressemble d’ailleurs furieusement au Tournoi qu’ont connu les Bleus. Cela n’a jamais été simple, il a fallu souvent réagir, il y a eu la nécessité de se réinventer. Mais cela se termine sur une bonne note avec une victoire folle permettant aux supporters français de revivre à nouveau d’intenses émotions.
Arnaud Clergue
France 33 - Angleterre 31
DECINES (Groupama Stadium). France bat Angleterre, 33-31. Mi-temps : 16-10 pour la France. Arbitre : M. Gardner (Australie).
Les points. Pour la France : trois essais de Le Garrec (20e), Barré (56e), Fickou (60e), quatre pénalités (18e, 32e, 36e, 80e) et trois transformations (20e, 56e, 60e) de Ramos.
Pour l’Angleterre : quatre essais de Lawrence (40e+1, 42e), Smith (46e), Freeman (75e), quatre transformations (40e+1, 42e, 46e, 75e) et une pénalité de Ford (12e).
Évolution du score. 0-3 (pour l’Angleterre), 3-3, 10-3, 13-3, 16-3, 16-10 (mi-temps), 16-17, 16-24, 23-24, 30-24, 30-31, 33-31.
France. Barré ; Penaud, Fickou, Depoortere (Moefana, 59e), Bielle-Biarrey ; (o) Ramos, (m) Le Garrec (Lucu, 67e) ; Ollivon (Roumat, 62e), Alldritt (cap.) (Boudehent, 70e), Cros ; Meafou (R. Taofifenua, 48e), Flament ; Atonio (Colombe, 62e), Marchand (Mauvaka, 48e), Baille (S. Taofifenua, 48e).
Angleterre. Furbank (Smith, 8e) ; Freeman, Slade (Tuilagi, 62e), Lawrence, Daly ; (o) Ford, (m) Mitchell (Care, 70e) ; Underhill (Dombrandt, 67e), Earl, Chessum (Roots, 55e) ; Martin, Itoje ; Cole (Stuart, 50e), George (cap.) (Dan, 50e), Genge (Marler, 50e).