Il le blesse, mais les deux Moulinois restent amis
Ils sont copains. Pourtant l’un a agressé l’autre : coups de pieds, de poings, de couteau. La victime a pardonné ; ils sont de nouveau potes. Le tribunal n’a pas vraiment compris ce qui s’est passé entre les deux. Peut-être une femme. Des violences sur une femme. L’alcool (encore).
Lundi 8 mai 2023, 20 heures, les secours sont appelés pour une rixe dans les quartiers sud de Moulins. Un homme a été blessé aux doigts par une lame. 45 jours d’incapacité totale de travail. L’auteur présumé est interpellé avec 1,12 g d’alcool par litre de sang et son domicile perquisitionné. À l’entrée, dans une chaussure, les policiers retrouvent un couteau. Lui va déclarer spontanément : "C’est le couteau avec lequel je l’ai blessé !"
Une chronologie confuseLe suspect est sous curatelle. Il a du mal à expliquer l’enchaînement des faits et pourquoi il descend ouvrir à la victime avec une lame de barbier en mains : "Je me suis juste défendu. Il s’est avancé vers moi, j’ai eu peur, ça s’est fait très vite". "Mais vous êtes amis, non ?", croit comprendre le tribunal. "Oui." Et puis aussi : "Je suis plutôt calme, il faut un moment avant que ça monte, mais le 8 mai, c’est monté. J’ai été harcelé par téléphone". Et encore : "C’est pas la première fois, quand il est énervé, il peut être dangereux ». Argent, table et “chaudière”"
L’ami et voisin "dangereux" est, lui aussi, lunaire : "Soi-disant, je lui devais de l’argent. On a discuté. Il y avait aussi une histoire de table. Tu sais pourquoi on s’est énervés, c’est à cause d’elle, elle a fait “monter la chaudière”. C’était l’embrouille quasiment tous les jours. Elle n’est plus là, maintenant, on peut discuter tranquillement, on s’est excusés et on s’est pardonnés". Bon.
Le tribunal et le parquet imaginent que ça aurait pu bien plus mal finir, cette histoire sans mobile palpable, autour d’une femme décrite comme particulièrement "énervante" d’une part, mais aussi comme s’étant "enfuie" de chez l’homme blessé et allant "se réfugier" chez le prévenu. Heureusement, c’est un "acte isolé pour mon client", soulève Me Fourcade pour la défense.
Réquisitions : douze mois de prison avec sursis probatoire et obligations de soins. Peine : dix mois de prison avec sursis probatoire pendant dix-huit mois et interdiction de détenir une arme durant cinq ans.