Les frères Coissard, originaires d'Yzeure, publient la mythologie grecque en manga
Guillaume et Josselin Coissard adaptent la mythologie grecque dans leur nouveau manga : Heracles, tout frais, tout neuf, sorti chez Konkuru, maison d’édition de manga français. Ils sont présents à Festi'BD 2024, à Moulins.
Chez les Coissard, les livres sont une affaire de famille, mais quand Guy, fondateur de l’association Pré-Textes, réédite des romans anciens de l'Allier, ses fils créent des mangas. Entre les deux générations, un fil rouge, l’érudition.
Guillaume et Josselin Coissard adaptent la mythologie grecque dans leur nouveau manga : Heracles, tout frais, tout neuf, sorti vendredi chez Konkuru, maison d’édition de manga français.
« De nos jours, on connaît les noms des héros de la mythologie, mais sans connaître leur vie. Au mieux, on se dit, “Heracles, c’est Hercule, les douze travaux”. Alors, on a voulu transmettre à notre tour ces histoires », raconte Guillaume Coissard. Les deux trentenaires ont transposé la vie d’Héracles dans un monde contemporain. Pas de référence politique actuelle, mais tout est modernisé. Les dieux ont de nouveaux pouvoirs, par exemple Zeus gère l’électricité. Poséidon, le dieu des mers, est asiatique. Elios, le dieu du soleil, est noir.
La mythologie grecque est passionnante, sans manichéisme. Les héros sont torturés et les dieux sont faibles, presque humains. Quant aux situations, elles paraissent parfois anecdotiques, mais sont lourdes de conséquences, etc.
Dans la version manga des frères Coissard, les animaux mythologiques qu’Hercule affronte sont devenus des humains à l’âme féroce. Ainsi, le lion de Némée a de grands cheveux mélangés à la fourrure de ses habits, ce qui donne l’impression d’une crinière. Et ses poings américains semblent des griffes.
« Vous connaissez la phrase d’Aristote : “l’être humain est un animal social.” Nous sommes partis de cette idée pour moderniser les monstres. Si l’humain perd sa capacité à se lier aux autres, alors il n’est plus qu’animal », détaille encore Guillaume qui a davantage travaillé le scénario tandis que son frère s’est concentré sur le dessin.
Festi'BD se tient ce week-end du 16 et 17 mars à Moulins
« Ça reste un travail en duo, on discute beaucoup », raconte à son tour Josselin. « J’ai apporté des idées et il a dessiné des perso, notamment les femmes. Il a un trait plus rond que le mien, plus doux. » « Tandis que tu as un style plus musclé de culturiste », réagit Guillaume en riant.
Les deux frères avaient déjà exposé à Festi’BD. En 2013, le festival présentait leur premier travail en commun, leur série Esherah (quatre tomes à ce jour), jusque-là en auto-édition. Si Guillaume est designer de mobilier professionnel pour Sephora, Josselin a quitté son poste de designer pour les chaussures techniques Honeywell pour vivre de l’illustration.
Stéphanie Ména