Un ancien légionnaire condamné à Moulins pour avoir agressé deux policiers
Un ancien légionnaire a été condamné à six mois de prison avec sursis par le tribunal de Moulins, mercredi 13 mars, pour s’en être pris physiquement à deux policiers en sortie de boîte de nuit, en décembre dernier.
"J’aimerais ne pas avoir à défendre des policiers violentés tous les mercredis", a regretté Me Lardans, au début de sa plaidoirie. Une semaine avant, il défendait déjà une policière victime d’un coup de poing.Ce 10 décembre dernier, aux abords d’une boîte de nuit yzeurienne, ce sont deux fonctionnaires de police qui ont subi des violences. Résultats, nez cassé, œil au beurre noir et 15 jours d’incapacité totale de travail pour l’un d’eux.
L'ancien légionnaire se battait avec un amiUn état des lieux dramatique, d’autant qu’il est le résultat des coups portés par un ancien légionnaire, "presque un frère d’armes pour les policiers", soupire l’avocat. Le prévenu, qui reconnaît partiellement les faits et les regrette, ne s’en souvient pas clairement, il avait bu. Quatre ou cinq whiskys, de la vodka et il affirme aussi avoir été aveuglé par les pulvérisations de bombe lacrymogène des agents. Si ces derniers avaient dû en arriver là, c’est que les tentatives de discussion n’avaient pas abouti. Pourtant, "les policiers ne sont pas arrivés comme des cow-boys, ils ont voulu calmer le jeu, parlementer", alors que l’ancien légionnaire se battait avec… un ami à lui.
Après qu’ils sont sortis de la boîte de nuit, "c’est parti en cacahuète" entre eux, pour une raison qui lui échappe maintenant. Puis les policiers n’ont pas réussi à stopper la rixe et en ont fait les frais.
Le prévenu, un trentenaire résidant en Savoie, assure ne pas avoir voulu s’en prendre consciemment aux policiers. "Je n’aurais jamais dû frapper un officier de police, ce n’était pas volontaire. J’ai passé six ans à la légion étrangère, je travaillais avec les forces de l’ordre, je les respecte profondément", affirme-t-il à la barre. Puis de se retourner vers l’une des victimes, présente dans la salle, pour s’excuser, les larmes aux yeux.
"L’alcool n’est en aucun cas une circonstance atténuante"Avant que le tribunal ne rende sa décision, le procureur a rappelé que l’alcool n’était "en aucun cas une circonstance atténuante, mais aggravante, quand on commet des violences quelles qu’elles soient". Lui aussi a regretté la récurrence des violences sur les policiers.
L’ancien légionnaire, qui travaille maintenant dans la géothermie, et dont le casier était vierge, a été condamné à six mois de prison avec sursis. Il devra verser 800 euros de dommages et intérêts à l’un des policiers et s’acquitter des sommes à venir pour dédommager la seconde victime. Sommes qui seront fixées lors d’une audience civile en mai prochain.
Emeric Enaud