Le Parc régional de l'aubrac continue sur sa lancée
Adapter le territoire au changement climatique, au niveau agricole, paysager, touristique ou économique, telle est la volonté du Parc naturel régional aubrac qui œuvre à cet enjeu majeur depuis 2018, sans relâche.
Depuis sa création il y a six ans, le parc naturel régional de l’aubrac en parcourt du chemin, chaque année un peu plus, pour consolider son territoire et renforcer son identité. Fidèle à la volonté des équipes qui ont travaillé pendant de nombreuses années à sa mise en œuvre et à l’engagement de son historique et légendaire président, André Valadier, que son successeur depuis 2020, Bernard Bastide, n’oublie jamais de remercier ni de saluer. Comme il l’a fait une fois encore, lors du dernier comité syndical du PNR :
André Valadier, le père fondateur, est un grand grand monsieur, une pointure qui nous a amenés là où nous sommes aujourd’hui et qui a su fédérer tout le monde.
4 M€ de retombées économiques« 2023 aura été une année marquée par la préparation de plusieurs programmes structurants pour le territoire et coordonnés pour accompagner son adaptation au changement climatique », expliquait le directeur, Olivier Guiard, lors de la présentation du bilan d’activités, avant d’annoncer avec fierté que « les retombées économiques des actions du parc de l’Aubrac ont représenté, en 2023, près de 4 M€ ». Un chiffre bien au-delà du ratio national, estimé par la fédération des parcs naturels régionaux de France à 1 pour 20, soit 20 € de retombées économiques pour 1 € investi. Mais qu’il faut toutefois nuancer car il ne comptabilise que les subventions directes et indirectes qui ont été perçues par le PNR via ses programmes d’actions, n’incluant pas les retombées au niveau des hébergeurs, des commerces et autres acteurs privés, difficilement mesurables.
Olivier Guiard a ensuite détaillé tous les projets que le Parc a amorcé. À commencer par le contrat de progrès territorial zones humides (plus de 5 % du territoire de l’aubrac) qui, s’il s’inscrit dans la continuité des actions engagées depuis 2018, sera mené, cette fois-ci, en collaboration avec l’agence de l’eau Adour Garonne pour une durée de cinq ans, et doté d’un budget de 5 M€, avec un volet plus marqué sur « la nécessaire adaptation du territoire au changement climatique », à travers des aides mais aussi des actions concrètes pour accompagner les éleveurs dans leur gestion de l’eau au quotidien.Tout aussi importante, la ressource en herbe est au cœur des préoccupations du parc naturel régional de l’aubrac qui va démarrer cette année un programme d’actions sur trois ans de préservation et restauration des trames écologiques, avec le soutien de l’État et l’agence de l’eau Adour Garonne, en partenariat avec les acteurs agricoles locaux.
Pôle de pleine nature, saison 2Les élus du PNR Aubrac souhaitent également accorder une place centrale au développement économique du territoire, en jouant la carte du tourisme, via le contrat territorial Occitanie, le pôle pleine nature et le programme LocO’brac.Après un premier acte consacré au haut plateau et ses cinq stations identifiées (Laguiole, le Fer à cheval à Nasbinals, le pas de Mathieu à Saint-Urcize, Bonnecombe et Brameloup), le Parc naturel régional de l’Aubrac va ouvrir la deuxième saison du pôle de pleine nature, retenu par l’agence nationale de la cohésion des territoires. L’occasion d’élargir le périmètre à six communautés de communes (Aubrac Carladez Viadène, Aubrac Lot Causses Tarn, Gévaudan, Hautes Terres de l’Aubrac, Saint-Flour communauté, Terres d’Apcher Margeride Aubrac) et de « promouvoir et mettre en lien la diversification nécessaire d’une station Aubrac quatre saisons, ou au moins d’un été/hiver », expliquait Marc Guibert, vice-président du Parc. Et d’irriguer tout le département du Cantal. L’occasion également pour les collectivités, les professionnels et les associations du territoire de bénéficier de subventions « pour mener à bien leurs projets de montée en gamme des activités de pleine nature, tout en portant une attention particulière à la transition écologique et au changement climatique ». Ainsi, « le parc joue son rôle de facilitateur », insistait Marc Guibert.
À l’image du projet Loc’Obrac, également lancé avec le soutien de l’agence de la cohésion des territoires et la région Occitanie, pour valoriser la ligne ferroviaire de l’aubrac et ses gares et inciter les touristes à opter pour le train. « Mais ce n’est pas qu’une ligne touristique », insistait l’élu, rappelant qu’elle dessert également l’usine ArcelorMittal et l’école hôtelière de Saint-Chély d’Apcher, deux acteurs économiques forts du territoire.
« La maison du Parc » bientôt réhabilitéeInstallées depuis l’origine à Aubrac, dans les locaux de l’Hôtel des Montagnes, les équipes du Parc naturel régional de l’Aubrac sont aujourd’hui à l’étroit, dans un bâtiment peu fonctionnel et en mauvais état. Des travaux de rénovation sont donc nécessaires et ont été validés pour un montant estimatif de 1,7 M€, financé à 100% par les régions Occitanie et Aura, l’État, et les départements de l’Aveyron, de la Lozère et du Cantal.
En vue de leur démarrage d’ici la fin de l’année, pour une durée d’un an, les agents vont déménager dès l’automne et occuper majoritairement les antennes de Nasbinals et Saint-Côme d’Olt, mais aussi celles de Chaudes-Aigues, Aumont-Aubrac et Argences en Aubrac, en attendant de regagner leurs pénates.
Isabelle Barnérias