Que retenir de l'examen des comptes de la ville de Saint-Flour ?
L’examen des comptes administratifs, en conseil municipal , aura permis à la municipalité de se féliciter de son exercice budgétaire. L’opposition l’a rejointe. Et les orientations budgétaires confirment le cap.
C’est toujours ainsi à l’orée du printemps. Après l’ouverture de la pêche, vient celle des chiffres. De comptes administratifs en budgets, elle occupera l’actualité politique pendant un bon mois. Lundi, c’est le conseil municipal de Saint-Flour qui a examiné son exercice financier passé, avant de débattre sur ce qui pourrait être son prochain budget. Et même de prolonger l’exercice en accueillant le sénateur Stéphane Sautarel qui a largement évoqué les finances publiques, entre autres sujets.
Une hausse maîtrisée des dépenses de fonctionnementCôté comptes administratifs, on notera une hausse des dépenses de fonctionnement de 5,79 %. Qui s’explique par la hausse du coût de l’énergie, du point d’indice des fonctionnaires et de la partie variable des intérêts de la dette, entre autres. Mais, notait Éric Bouldoires, adjoint au maire en charge des finances, « cette hausse est inférieure à nos prévisions, qui étaient de + 9,17 %. On a dépensé 340.000 € de moins que prévu. » À noter que trois budgets annexes, ceux du cinéma, du camping et du bus urbain nécessitent des subventions d’équilibre, respectivement de 61.281 €, 29.000 € et 30.000 €. Si elles sont en baisse, de 2,3 %, les recettes permettent de dégager un excédent d’1,444 million d’euros.
Que retenir du budget 2023 de la Ville de Saint-Flour ?
Des investissements en hausseLes investissements sont, eux, en nette hausse, en particulier les dépenses d’équipement, de 37,22 %. Elles auront servi à la remise aux normes des équipements communaux (1,67 million d’euros), à la rénovation de la voirie (351.667 €), à la requalification et redynamisation de la ville (1,22 million d’euros), entre autres. Mais les recettes pèchent sur ce plan, et cette section est déficitaire, d’un peu plus d’1 million d’euros. Le résultat global est, tout de même, excédentaire de 351.124 €.
Un vote unanimeCes comptes ont été votés à l’unanimité… et même salués par l’opposition. Marc Pougnet faisant remarquer « le très bon taux de réalisation, il faut féliciter les services pour cela, mais aussi les investissements en hausse. Maintenant, j’alerte sur l’épargne nette, en baisse, et la capacité de désendettement, qui a augmenté de deux ans en autant de temps. » « On en est conscients, lui a répondu Éric Bouldoires. Mais
cela s’explique par les restes à réaliser en matière de recettes d’investissement. Les subventions mettent de plus en plus de temps à arriver : on en attend encore pour 1,8 million d’euros. Cela joue sur ces ratios.
Et même sur la trésorerie puisque, plus tard dans le conseil, un emprunt de 500.000 € a été souscrit pour faire face à cette attente d’aides publiques.
Des indicateurs dans la normePassé le vote, le maire, Philippe Delort, est revenu sur ce débat. Ajoutant que le « cabinet Klopfer, qui fait autorité en la matière, estime qu’une épargne brute entre 8 et 15 % des recettes réelles, et nous sommes à 11 %, est normale. Idem pour la capacité de désendettement, une collectivité est dans une situation d’aisance en deçà de 7 ans, et de vigilance au-dessus de 10 ans. Nous sommes donc dans la norme, à 7,8 ans. Au-delà de ça, 4 millions d’euros de dépenses d’équipement, c’est juste la meilleure performance à Saint-Flour depuis plus de 20 ans. Avec un taux de réalisation très élevé. Il faut féliciter les services, comme les élus. »
Un cap confirmé pour 2024Pour le budget à venir, la municipalité devrait poursuivre les objectifs fixés depuis le début du mandat.En matière de fiscalité d’abord. « Les bases de l’État vont augmenter, comme chaque année, pour suivre l’inflation, a expliqué Philippe Delort lors du débat d’orientation budgétaire. Mais si une hausse de 3,9 % est prévue, nous allons, pour la quatrième année consécutive, baisser les taux municipaux. Ce qui, pour les contribuables, l’atténuera jusqu’à 3 %. »Au niveau des dépenses de fonctionnement, « malgré l’inflation, la revalorisation du coût du SMIC ou du point d’indice, nous essaierons d’avoir la gestion la plus contrainte possible, tout en maintenant le niveau de service à la population, pour limiter la hausse à 1,38 %. » Côté investissements
Nous essaierons de maintenir le niveau de dépenses d’équipement le plus haut possible, et il pourrait s’élever à 3,7 millions d’euros. Avec comme principaux chantiers la deuxième phase de la requalification de la place d’Armes, la fin de l’aménagement du carrefour avenue Léon-Bélard, et la nouvelle crèche.
Avec une volonté de baisser la dette de 25.000 €.
Yann Bayssat