Académie de Limoges : votre collège ou votre lycée est-il socialement performant ?

Si l’on en croit les indices de performance publiés par le ministère de l’Éducation nationale, en Limousin, plus de sept collèges et lycées sur 10 sont jugés soit “performants”, soit “accompagnants”. Un quasi record pour une académie trop souvent dépréciée pour les effets pervers de sa ruralité.

Publiés ce mardi 19 mars par le ministère de l’Éducation nationale, les indices de valeur ajoutée des collèges et lycées ne doivent surtout pas être interprétés comme un classement des établissements. Mais ces tableaux statistiques, qui croisent les taux de réussite au DNB et au bac avec le profil sociologique des élèves, constituent néanmoins un état des lieux significatif, témoin de la qualité (ou non) de la prise en charge des élèves sur le terrain.

Et l’académie de Limoges s’en sort plutôt très bien. « Depuis 2018, c’est l’une des plus équitables de France, si ce n’est la plus équitable », explique Philippe Arzoumanian, doyen des inspecteurs d’académie-inspecteurs pédagogiques régionaux (IAIPR) au rectorat de Limoges.

En Limousin, plus de sept collèges et lycées sur dix sont en effet jugés soit “accompagnants”, soit “performants”. Un quasi record pour une académie trop souvent dépréciée pour les effets pervers de sa ruralité et son relatif isolement.

« Un établissement “performant” est un établissement qui non seulement garde tous ses élèves sur la totalité de leur parcours, mais en plus, il les fait réussir davantage que ce que laissait prévoir leur profil d’origine, poursuit Philippe Arzoumanian.

“Accompagnant” signifie que le taux de réussite est sensiblement identique aux autres établissements de même sociologie, mais que les élèves ne restent pas sur le bord du chemin. Dans les deux cas, cela témoigne d’une équité certaine dans la prise en charge des élèves. »

Parmi les lycées d’enseignement général et technologique, le lycée Jean-Baptiste-Darnet à Saint-Yrieix-la-Perche apparaît comme l’un des plus performants : s’il affiche une valeur ajoutée neutre concernant le taux de réussite au bac, la proportion d’élèves bacheliers ayant obtenu une mention y est de sept points supérieure à ce qui était attendu compte tenu du profil de ses élèves. L’établissement arédien affiche également une valeur ajoutée de +5 pour le taux d’accès de la seconde au bac.

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Autre “performance” à souligner : celle du lycée Suzanne-Valadon à Limoges pour ses filières professionnelles. L’établissement limougeaud ne se contente pas de présenter un taux de réussite réel au bac pro supérieur de 10 points au taux attendu. Il affiche également une valeur ajoutée de +10 pour les mentions obtenues par ses candidats… et de + 23 pour le taux d’accès de la seconde au bac.

Toujours parmi les lycées professionnels, Barbanceys à Neuvic (Corrèze) affiche des valeurs ajoutée de +9 pour la réussite au bac, +9 pour l’obtention d’une mention et +22 pour l’accès de la seconde au bac. En Creuse cette fois, le lycée des métiers du bâtiment de Felletin (Creuse) offre lui aussi une plus-value intéressante pour ses élèves, avec une valeur ajoutée de +8 pour l’obtention du bac, +25 pour les mentions et +5 pour le taux d’accès au bac.

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Y-a-t-il à l’inverse des établissements qui déçoivent ? Non, répond le rectorat de Limoges qui, de toute façon, ne souhaite pas se lancer dans un quelconque classement des établissements tant la situation est évolutive d’une année sur l’autre.

« Cela ne voudrait pas dire grand chose, estime Philippe Arzoumanian. Nous avons des lycées que l’on pourrait qualifier de « neutres », c’est-à-dire qui apportent à leurs élèves ce qu’apporte la moyenne des autres lycées de même profil, ni plus ni moins. C’est le cas par exemple des lycées Pierre-Bourdan à Guéret, Edmond-Perrier à Tulle et Raymond-Loewy à La Souterraine. Mais il n’y a rien de catastrophique. »

Même constat au niveau des collèges, où la valeur ajoutée relative au taux de réussite au brevet illustre, toujours selon le rectorat, une certaine équité sociale et territoriale que l’on ne retrouve pas forcément dans toutes les académies. « Il faut regarder les chiffres de près. À Limoges, les collèges Firmin-Roz et Ronsard ont une valeur ajoutée négative pour le DNB, mais le premier n’a présenté que 45 candidats et le second 53. La faible volumétrie spécifique à notre académie invite aussi à relativiser les chiffres ».

Quant aux lycées privés, réputés plus sélectifs, ils ne semblent pas s’illustrer particulièrement. En Haute-Vienne, le lycée Beaupeyrat assure une bonne réussite au bac (+1) et un bon taux de mentions (+3). Mais avec une valeur négative de -6 concernant le taux d’accès de la seconde à la terminale, sa capacité à conserver ses élèves jusqu’à la fin de leur parcours apparaît décevante. 

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Florence Clavaud-ParantTraitement des données : Marie-Julie Achard