Se laver, prendre soin de soi... bientôt un luxe ?
Les super promos sur les produits d'hygiène et d'entretien sont interdites depuis le 1er mars. Un nouveau coup dur pour les consommateurs, dont certains avaient déjà réduit leur consommation.
La loi Decrozaille, appliquée depuis le 1er mars 2024, contraint les enseignes de grande distribution : elles doivent limiter leurs promotions sur les produits d’hygiène, d’entretien et de beauté. Considérées comme destructrices de valeur pour des PME françaises, les promotions drastiques sont terminées. Elles ne devront plus excéder 34 % en valeur et concerner seulement 25 % du volume de produits commercialisés par l’enseigne.
Fini les super promos qui, parfois, permettaient d’acheter sa lessive à - 75 %. Une nouvelle donne qui fragilise une population déjà aux prises avec une gestion difficile des courses. Comme Myriam, une jeune mère de 36 ans. « Nous sommes tous les deux au Smic. Les couches, ça nous ampute déjà notre budget hygiène. Même si on achète en gros, on paye 35 € les 100 couches. On en utilise jusqu’à six par jour. Et c’est en plus du reste des produits nécessaires au bébé. Forcément, il faut que je réduise ailleurs. Je n’achète plus de maquillage par exemple, ou alors dans les enseignes à bas prix. »
Des produits "de base" parfois difficiles d'accèsLe Secours populaire, qui organise, les 5 et 6 avril, son opération chariot, insiste sur l’importance des dons de produits d’hygiène de base. « Savonnettes, dentifrice, shampoing, résume Patrice Couineau, secrétaire général du Secours populaire du Cantal. Les produits d’entretien deviennent un luxe pour certains… »
Anna Modolo