Мы в Telegram
Добавить новость
Новости сегодня

Новости от TheMoneytizer

En Limousin, l'avenir et la résilience poussent dans les prairies naturelles

En Limousin, l'avenir et la résilience poussent dans les prairies naturelles

Les prairies ne sont pas que des étendues d’herbe. Elles sont un écosystème à part entière qui peut rendre bien des services, bien sûr économiques mais aussi écologiques, notamment face au changement climatique. Le guide technique « Prairies et pâturage en Limousin », élaboré à la fois par des botanistes et des éleveuses et éleveurs du Limousin permet d’en redécouvrir toutes les richesses, en termes de biodiversité, de ressource herbagère et d’adaptation.

« On a toujours fait attention à nos prairies. On ne se lance pas dans un labour sans y réfléchir à deux fois, sans se demander si une prairie n’est pas plus intéressante comme elle est ». « Garder et entretenir ce que la nature nous donne. Toucher le moins possible » : depuis vingt-cinq ans, Laurent Bernard a toujours cultivé cette philosophie.

Sa petite ferme de Diozidoux, à Flayat, se partage entre une vingtaine d’hectares de prairies naturelles, la même surface en zones humides et tourbières et cinq-six hectares de prairies semées. Pas étonnant que le Conservatoire botanique national du Massif Central ait eu envie d’y jeter un œil, dénichant la bonne adresse auprès de l’Adapa (Association de développement pour une agriculture plus autonome) à laquelle adhère l’éleveur et fromager creusois.@Julie Ho Hoa

À la croisée des savoirs des éleveurs et des botanistes

Si les prairies de Diozidoux intéressent tant les botanistes du Conservatoire, c’est qu’elles ont aussi permis d’amender ce guide technique unique, « Prairies et pâturage en Limousin : à la croisée des savoirs d’éleveurs et de botanistes », réalisé en partenariat avec l’Adapa et l’association Geyser (1).

« C’est un livre qui fait dialoguer des éleveurs et éleveuses, leur expérience, leur savoir avec le monde plus académique, plus scientifique des botanistes, pour essayer de se comprendre mutuellement, de travailler ensemble, de partager des solutions. »

L’objectif de l’ouvrage, auquel ont participé une dizaine d’éleveuses et éleveurs du Limousin, des botanistes, écologues et agronomes, est d’offrir des repères autour des pratiques de pâturage et des enjeux de biodiversité ou de climat qui y sont associés, de lancer des pistes pour apprécier la ressource herbagère, la préserver et la favoriser mais aussi de dresser un inventaire des typologies de prairies que l’on peut rencontrer en Limousin. Le tout nourri de témoignages d’agriculteurs qui veillent à travailler de concert avec ce que la nature leur met à disposition.Dans sa ferme du Mohair de Saint-Fiel, Roxana Cioclu, éleveuse de chèvres angora, laisse peu à peu ses prairies regagner en richesse floristique@Julie Ho Hoa

« Pendant trois ans, il y a eu des suivis d’expérimentation sur ces exploitations pour voir l’évolution de la flore selon les pratiques mises en place par les éleveurs. Il y a aussi eu cette récolte de savoir paysan, empirique, que l’on a croisé avec les savoirs botaniques », détaille Albane Stoffel, animatrice de l’Adapa dont la pierre angulaire est l’autonomie, un enjeu central qui repose évidemment sur des systèmes durables et résilients.

« On voudrait amener les éleveurs à pouvoir mieux comprendre leur prairie, leur herbe, qu’ils sachent mieux s’en servir, la faire fructifier au mieux pour se passer d’autres éléments, économiser, s’autonomiser parce que c’est une ressource gratuite et locale qui est plutôt abondante en Limousin. »

@Julie Ho HoaÇa, Laurent Bernard l’a compris depuis longtemps. Avant même que le Conservatoire botanique ne vienne étudier ses prairies et mener des inventaires d’espèces, il savait qu’il avait entre les mains un petit trésor de botanique mais aussi d’agronomie. « Je connaissais leur richesse. On le voit bien comme éleveur, elles s’adaptent à tous les temps, elles sont très résilientes parce qu’elles sont très diversifiées en plantes. D’une année sur l’autre, on voit que certaines plantes se développent plus que d’autres selon qu’il fait sec, humide. »

Culminant à 800 mètres d’altitude, ces prairies offrent à l’éleveur un foin « de montagne » dont raffolent ses bêtes. « On arrive à obtenir des foins plus fins, tout le contraire des prairies semées, sourit Laurent Bernard. Ça fait un peu foin “médicament”, il y a tellement de plantes dedans que ça sent vraiment autre chose, plus comme une tisane qu’un foin. J’aime bien leur en donner régulièrement, c’est plus diversifié, plus riche. »Les prairies naturelles sont non seulement résilientes face aux aléas climatiques, mais elles sont agronomiquement plus intéressante pour l'élevage herbager @ Richard Brunel

S’il a semé quelques hectares en prairies temporaires, c’est en dernier ressort, avant tout pour « développer de la quantité » et être totalement autonome. Depuis trois ans, il n’a désormais plus que des vaches pour la viande et achète du lait de chèvre pour faire du fromage mais « quand on avait les deux, on était un peu juste en foin. Donc sur des champs avec des terres un peu plus profondes, on labourait tous les six ans, voire plus, on faisait un peu de céréales et on semait de la prairie derrière en essayant d’équilibrer légumineuses et autres plantes mais c’est plus grossier quand même… ». Pour lui, rien ne vaut la diversité d’une prairie naturelle. Qu’on lui envie !

La précieuse banque de graines des prairies naturelles

La demande est en effet de plus en plus importante pour les graines naturelles de prairies diversifiées. L’entreprise semencière spécialisée dans les espèces sauvages et locales Semence nature (2) lui a ainsi proposé de faire une moisson de graines l’été dernier, rétribuée 175 € de l’hectare.

« Ils passent avec une brosse donc ça ne coupe pas l’herbe, ça ne nous prive pas de foin, mais ça demande de repousser la date de fauche. L’année dernière, c’était faisable mais ce n’est pas envisageable tous les ans », explique Laurent Bernard qui ajoute que le Conservatoire botanique s’intéressait aussi à une moisson de graines dans ses prairies humides.

Retrouver cette richesse qu’on ne trouve que dans l’herbier originel de la nature, c’est un enjeu pour cette autre adhérente de l’Adapa, Roxana Cioclu, éleveuse de chèvres angora à Saint-Fiel. Les regards croisés entre agriculture et botanique du guide du CBN peuvent l’accompagner dans sa démarche d’état des lieux, de diagnostic et de mise en œuvre.@Julie Ho Hoa

Sur les 27 hectares où elle s’est installée, les prairies vont devoir peu à peu retrouver un peu de diversité naturelle pour répondre à la gourmandise de son troupeau.

« Le propriétaire précédent n’avait plus de bêtes donc ce sont des prairies d’herbe qui ont été très utilisées pour la fauche et trop peu pour le pâturage, ce qui a appauvri les sols parce qu’on ne leur a rien rendu. Ça va marcher encore un petit moment mais il faudra ressemer éventuellement avec de la semence de prairie naturelle pour éviter de trop déranger la flore en place qui a pu se renaturer. »

@Julie Ho HoaQuelques plantains, marguerites, porcelles et oseilles trouvent peu à peu leur chemin entre les touffes de ray-grass sur les parcelles hautes. Dans les zones plus humides, les joncs, massettes, berces communes et boutons d’or trempent leurs pieds dans l’eau. Pour ses chèvres, il lui faut aussi des ligneux, disparus de parcelles où la plupart des haies ont été arrachées. Depuis la mi-février, elle a planté plus d’une centaine d’arbres et arbustes pour reconstituer un bocage et ramener un peu de vie dans les parcelles les plus appauvries.

Renaturer et diversifier ses ressources pour allier autonomie et résilience

« Je veux aussi recréer un corridor écologique avec les chênes du fond de la parcelle, ils avançaient autrefois jusqu’à l’entrée », explique Roxana Cioclu qui espère ainsi couper les vents sur ces quelques parcelles très exposées.

 @Julie Ho Hoa

« L’objectif, c’est de recréer toutes les anciennes haies. En grandissant, les arbres créeront de l’ombre et leur feuillage fera un délicieux repas pour les chèvres », sourit l’éleveuse qui sait que le modèle agroforestier, en plus de lui offrir une ressource fourragère, favorise une meilleure pousse de l’herbe et plus de biodiversité.

Désormais pointent vers le ciel des jeunes frênes, érables, cornouillers, poiriers sauvages, châtaigniers, « pour avoir un maximum de diversité, pour être plus résilient, aussi moins impacté par certaines maladies qui se multiplient ces dernières années. Plus on a de variété, plus on intercale les essences, mieux on empêche les transmissions ».Roxana Cioclu dispose d'une petite parcelle où les arbres ont pu s'épanouir, faisant profiter les chèvres de leur ombre @Julie Ho Hoa

Le secret de la nature comme celui de l’élevage herbager, « c’est de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier ».

« Sur une exploitation, il faut rechercher la diversité, il ne faut pas chercher à homogénéiser, en fonction des parcelles que l’on a, il faut aller vers ce que l’on peut faire au mieux par rapport à ses besoins. L’idée, c’est d’avoir le plus d’outils possibles dans sa boîte à outils pour faire face. »

Une règle d’or pour l’élevage à l’herbe, que Laurent Bernard applique avec sagesse et simplicité : « Là où on a une vraiment une diversité, on essaie de ne pas y toucher ».

Zones humides : plutôt que de les modifier, savoir en tirer parti

D'autant que face à la crise climatique, il faut de la résilience, qui passe par une diversité de milieux dont les zones et prairies humides. « Avec les sécheresses que l’on connaît, elles permettent d’avoir un pâturage vert là où la plupart des autres prairies sont sèches, pointe Albane Stoffel de l’Adapa. Pour certains éleveurs, il y a eu une redécouverte de ces zones à l’heure actuelle, ils prennent conscience qu’elles ont beaucoup d’atouts. »Les zones et prairies humides sont de précieuses alliées pour conserver des ressources fourragères tout au long de l'année, même lors de fortes sécheresses récurrentes @Julie Ho Hoa

À Flayat, Laurent Bernard mesure la chance d’avoir des zones humides encore fonctionnelles. L’éleveur est d’ailleurs en train d’étudier des solutions pour parvenir à l’autonomie en eau avec le Conservatoire des espaces naturels mais se réjouit de pouvoir compter sur la résilience de ces milieux pour abreuver ses bêtes la majeure partie du temps.

« Il y a quand même des moments où il faut leur amener de l’eau au champ mais la plupart du temps, elles boivent dans les rigoles et rivières », explique Laurent Bernard pour qui les zones humides sont « une chance de dingue ».

« On arrive à avoir de l’herbe même en période très sèche. Il y a une année où on s’est trouvés coincés comme les autres mais en général, on s’en sort vraiment bien mieux qu’ailleurs. »

 @ Julie Ho Hoa« L’idée qui ressort de ce guide, ce n’est pas de vouloir transformer le milieu mais de se demander comment on peut en tirer parti », rappelle Albane Stoffel. Les zones et prairies humides doivent être pensées en complémentarité avec le reste des parcelles car c’est cette diversité de milieux qui permettra de fournir des ressources multiples tout au long de l’année et qui seront autant de leviers disponibles pour s’adapter.

Une boîte à outils à disposition des éleveuses et éleveurs

Élaboré conjointement par le CBN, l’Adapa, Geyser et des éleveuses et éleveurs limousins, ce guide technique, qui s’inscrit dans le programme d’actions Milieux ouverts herbacés, est avant tout une boîte à outils pour l’élevage herbager.

« Prairies et pâturage en Limousin » s’adresse autant aux éleveuses et éleveurs qui débutent et souhaitent s’installer qu’à celles et ceux qui veulent s’intéresser de plus près à leurs prairies ou sont en recherche de plus d’autonomie sur leurs exploitations.@Julie Ho Hoa

« L’idée, c’était de discuter avec des gens qui s’intéressent à leurs prairies, qui ont une expérience de longue date sur le sujet, pour transmettre ces savoirs aux jeunes générations ou susciter de l’intérêt pour d’autres éleveurs qui se posent des questions dans leur système actuel ou qui aimeraient aller vers autre chose », explique Lorrain Monlyade du Conservatoire botanique national du Massif Central.

Le guide « Prairies et pâturage en Limousin : à la croisée des savoirs d’éleveurs et de botanistes » est téléchargeable gratuitement sur les sites de l'Adapa (adapa-asso.net) et sur celui du Conservatoire botanique national du Massif Central (cbnmc.fr).

En croisant les regards du monde agricole et du monde scientifique, ce guide montre, par des exemples concrets, comment certaines pratiques peuvent influencer la composition botanique, pédologique et écologique des prairies, et du même coup leurs propriétés agronomiques et d’adaptation aux aléas climatiques.

« On a axé ce travail sur une approche de l’écologie qui n’est ni réglementaire, ni contraignante, ni punitive. On a plutôt voulu montrer comment le monde des naturalistes, des écologues, des botanistes qui travaillent pour la préservation de la biodiversité et le monde agricole, qui doit notamment produire, peuvent dialoguer, partager leurs savoirs sur le fonctionnement des prairies, trouver des façons de travailler ensemble. »

Grâce à une vingtaine de fiches qui passent au crible les différents types de prairies naturelles, pelouses, landes que l’on rencontre en Limousin, ce guide offre également des clés de détermination pour les reconnaître et en apprendre plus sur les espèces floristiques qu’on y trouve et sur leurs propriétés agronomiques.

L’objectif étant de guider les éleveurs et éleveuses, « qu’ils puissent placer ces prairies naturelles au bon endroit dans leurs pratiques de pâturage ou de fauche, savoir quand les exploiter et comment », pour permettre de tirer le meilleur parti de ce qui existe plutôt que de le transformer. 

(1) Basée en Haute-Loire, l’association Geyser développe des actions dans le domaine du dialogue territorial et des échanges de savoirs.(2) Basée à Bagnères-de-Bigorre.

Texte : Julie Ho Hoajulie.hohoa@centrefrance.comPhotos : Franck Boileau, Richard Brunel, Julie Ho Hoa

Читайте на 123ru.net


Новости 24/7 DirectAdvert - доход для вашего сайта



Частные объявления в Вашем городе, в Вашем регионе и в России



Smi24.net — ежеминутные новости с ежедневным архивом. Только у нас — все главные новости дня без политической цензуры. "123 Новости" — абсолютно все точки зрения, трезвая аналитика, цивилизованные споры и обсуждения без взаимных обвинений и оскорблений. Помните, что не у всех точка зрения совпадает с Вашей. Уважайте мнение других, даже если Вы отстаиваете свой взгляд и свою позицию. Smi24.net — облегчённая версия старейшего обозревателя новостей 123ru.net. Мы не навязываем Вам своё видение, мы даём Вам срез событий дня без цензуры и без купюр. Новости, какие они есть —онлайн с поминутным архивом по всем городам и регионам России, Украины, Белоруссии и Абхазии. Smi24.net — живые новости в живом эфире! Быстрый поиск от Smi24.net — это не только возможность первым узнать, но и преимущество сообщить срочные новости мгновенно на любом языке мира и быть услышанным тут же. В любую минуту Вы можете добавить свою новость - здесь.




Новости от наших партнёров в Вашем городе

Ria.city

Социологи изучили, на что живут самые обеспеченные граждане страны

Педагогический фестиваль прошел в Наро-Фоминске

За организацию незаконной миграции в Подмосковье задержаны 15 человек

Против экс-сотрудника УМВД по Домодедово возбудили дело за организацию незаконной миграции

Музыкальные новости

Юрист Лебедева: законы о работе онлайн-магазинов в России необходимы уже давно

Национальный конгресс по регенеративной медицине впервые пройдет в Санкт-Петербурге: ученые и врачи обсудят достижения и перспективы развития регенеративной биомедицины

Яндекс.Недвижимость: за месяц однушки в новостройках Москвы подешевели на 4,5%

Гол Чалова с пенальти принес ЦСКА победу над "Зенитом" в чемпионате России

Новости России

В Подмосковье пройдет крупнейшее в России конное дерби

За организацию незаконной миграции в Подмосковье задержаны 15 человек

В столице показали возможности «цифрового двойника» электродепо «Бирюлевское»

Педагогический фестиваль прошел в Наро-Фоминске

Экология в России и мире

Бурятский госцирк представил новое руководство: Театр и цирк, Россия и культура, дети

Не чувствую руку: Доктор Кутушов рассказал к чему приводит частое онемение конечностей

Большинство российских туристов к 2030 году пересядут на этот вид транспорта

Участники Всероссийской олимпиады школьников по математике выбрали Marins Park Hotel Нижний Новгород

Спорт в России и мире

Азаренко вышла в 1/16 финала турнира WTA-1000 в Риме

Ангеліна Калініна поступилася восьмій ракетці світу Саккарі на турнірі WTA 1000 у Римі: результат

Калинская проиграла Свитолиной и не смогла выйти в 1/8 финала турнира в Риме

Даниил Медведев одолел 121-ю ракетку мира Меджедовича и вышел в 1/8 финала Рима

Moscow.media

Артисту оркестра ОМОН «Авангард» ГУ Росгвардии по г. Москве Алексею Огурцову присвоено звание «Почетный деятель искусств города Москвы»

Патриотическую акцию «Синий платочек» провели в Нижнем Новгороде в день прибытия «Поезда Победы»

«Байкал Сервис» открыл новый терминал на юго-востоке Москвы

Осень в Хибинах...







Топ новостей на этот час

Rss.plus





СМИ24.net — правдивые новости, непрерывно 24/7 на русском языке с ежеминутным обновлением *