L'Auvergnat Nicolas Bougerol va porter la flamme olympique cet été : "Je ne mesure pas la chance que j'ai !"
En 2004, Nicolas Bougerol a donné une partie de son foie à son père, Claude. Pour le remercier, il l’a inscrit à la liste des porteurs de la flamme olympique.
Claude et Nicolas Bougerol, le père et le fils, respectivement 76 et 50 ans, ont une histoire assez particulière. Une histoire dont on parle encore vingt ans après. Le 27 janvier 2004, Nicolas a donné un bout de lui à son père. Une greffe du foie. "En 2002, on m’a découvert une hépatite C. Un professeur à Villejuif, près de Paris, m’a dit que la seule solution, dans mon cas, était la transplantation, explique Claude, le père. Au début, j’étais contre. À nos enfants, on leur donne des choses. On ne leur prend pas des choses".
Un acte qui rapprocheVingt ans après, Claude Bougerol l’assure : il va bien, et son fils aussi. "Évidemment que cette opération a renforcé les liens avec Nicolas. Si je vivais avec le poids d’un donneur cadavérique, ça serait peut-être plus compliqué".
Cette greffe du foie, Nicolas préfère la qualifier d’"épopée familiale". "C’est une chance extraordinaire, c’est un beau cadeau pour lui", insiste-t-il. Pour Nicolas, cet acte s’inscrit naturellement dans la lignée des valeurs familiales. "On milite beaucoup pour le don du sang et le don d’organes". Une philosophie d’autant plus importante, quand on connaît le penchant sportif du fils. "Tous les ans, Nico fait un périple avec son fils dans les Pyrénées. Il monte une vingtaine de cols à vélo", explique, admiratif, son père, Claude.
"C’est un beau cadeau pour lui"Alors pour le remercier de ce geste altruiste, il lui a fait une surprise. Pas n’importe laquelle. Il l’a inscrit à la liste des porteurs de la flamme olympique, pour les JO de 2024. Pourquoi cette idée?? "Au mois de juin 2023, l’organisation des JO recherchait des porteurs de flamme". Comme une coïncidence. Vingt ans après la greffe du foie.
Surtout, c’est un cadeau exceptionnel pour ce sportif. "Je ne mesure pas la chance que j’ai?!", sourit encore Nicolas. Sur 200 mètres, à Vichy, il aura l’honneur de porter la sacro-sainte flamme olympique. Lui seulement?? "Ce n’est pas lui qui va la porter, mais toute la famille", assure Claude.
Adrien Fillon