En Corrèze, ces habitants s'opposent au passage d'une course automobile sur terre

Estimant le passage d'un rallye contradictoire avec les aspirations écologiques locales, un collectif citoyen du sud de la Corrèze demande son annulation. Les organisateurs ont toutes les autorisations en poche.

Sur la plateforme Change.org, l’intitulé de la pétition est sans équivoque : "Annulez le Rallye Castine pour préserver l’environnement et la paix de Branceilles". Lancée le 18 février 2024, elle a obtenu 120 paraphes et ses initiateurs, un "collectif de citoyens", ne compte pas s’arrêter là.

"On envisage de faire une journée d’information sur l’impact que peut avoir le passage d’un rallye automobile sur la nature", explique Joséphine Ledoux. Avec quelques autres, elle s’oppose au passage de cette compétition automobile, début mai 2024, dans les chemins de Branceilles, au sud de la Corrèze.

Ce qui me tient à cœur, c’est qu’on est sur une commune engagée dans le bio, reprend la jeune femme. Je suis étonnée qu’elle accepte le passage d’un rallye automobile, un événement qui me semble dépassé à l’heure où l’on nous demande de faire des efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre

C’est durant le week-end des 4 et 5 mai 2024 que Branceilles doit accueillir une spéciale du rallye Castine terre d’Occitanie, une épreuve née en 1977 et relancée en 2018.

Basée dans le Lot, l’organisation attend plus de 100 à 120 équipages pour cette manche du championnat de France des rallyes sur terre. À la tête de l’Ecurie des mille tours, Stéphane Devez dit n’avoir jamais eu de contact avec le collectif de Branceilles : " Notre dossier a été déposé en préfecture depuis des mois. Celui consacré à la sécurité compte 277 pages. On respecte toutes les règles et le rallye évite de passer dans les zones Natura 2000", des secteurs à forts enjeux environnementaux.

L’organisateur est à deux doigts de l’agacement :

C’est toujours le même comportement. À un mois du rallye, des opposants se font connaître. Quoi qu’on fasse, ils sont toujours contre.

En 2023, c’est du côté de Martel, dans le Lot, qu’une polémique a éclaté. La proposition d’une rencontre pour un éventuel changement de parcours n’avait rien donné.

Stéphane Devez met en avant les retombées économiques de la manifestation, "avec 5.000 nuitées" sur le territoire, et la garantie que les chemins empruntés seront refaits.

Cette année, il y ajoute aussi l’engagement de planter "un arbre tous les 10 concurrents engagés" sur la commune lotoise du Vignon-en-Quercy. " Pourquoi pas Branceilles l’an prochain ? ".

Les opposants rétorquent perturbation de la faune et de la flore, "tranquillité des habitants" et voient dans l’organisation de ce rallye une "contradiction" avec les aspirations écologiques.

Ex-élue municipale à Branceilles, Joséphine Ledoux assure que sa position n’a rien à voir avec sa récente démission du conseil. Sabine Sabatier, maire, confirme que la commune a donné son feu vert pour le passage du rallye, le tout étant couvert par un arrêté préfectoral. Elle ne fait aucun commentaire sur la pétition : " Chacun a le droit de dire son désaccord".

Communes traversées. L’épreuve du rallye Castine terre d'Occitanie se fera sur Branceilles, La Chapelle-aux-Saints et Curemonte. Les véhicules traverseront, en respectant le Code de la route, les communes de Bilhac, Chauffour-sur-Vell, Liourdres, Queyssac-les-Vignes, Saint-Julien-Maumont et Végennes.