"Il faut protéger ces enfants" : la députée LFI Marianne Maximi alerte sur la situation des mineurs isolés
Dans le Puy-de-Dôme, la question des mineurs isolés est de retour sur la table. Determinée, la députée LFI a déposé une proposition de loi à ce sujet.
Au deuxième étage du centre associatif Jean Richepin, à Clermont-Ferrand, des matelas sont posés contre les murs. Depuis quelques mois, la salle est aménagée le soir pour permettre à plus d’une dizaine de jeunes de dormir. D’autres sont logés chez des hébergeurs solidaires. D’autres encore, sont à la rue. Le démantèlement d’un squat, les fermetures à répétition l’hiver dernier du gymnase des Landais, ont remis de l’huile sur le feu.
Ce mercredi 20 mars, les voix étaient graves. À l’image du contexte actuel. La députée Marianne Maximi (LFI), RESF 63 et la Ligue des droits de l’Homme ont alerté, encore une fois, sur la situation des mineurs isolés dans le département. Une situation qui pèse pour tous, et que la députée a décidé de porter à l’Assemblée nationale avec son groupe et d'autres de la Nupes. Pour frapper plus fort. À travers cette proposition de loi, l’objectif serait d’abroger les articles 39 et 44 de la loi Darmanin - un "vote scandaleux", selon la députée.
"Ces enfants sont en danger""Ces enfants sont en danger, il faut les protéger. J’ai envie de me battre", a-t-elle martelé. Une décision qui part d’un constat : le nombre d’enfants pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) est en augmentation.
"Les enfants et jeunes étrangers sont accusés d’être les seuls responsables de la saturation des lieux de protection de l’enfance", estiment la députée et RESF 63
Aussi, la question de l’évaluation de la minorité de ces jeunes est remise en cause. "Beaucoup de ceux qui arrivent sont considérés comme majeurs, alors qu’ils sont mineurs. Les juges des enfants sont débordés, ce n’est pas pour autant qu’il faut faire une justice à deux vitesses et expéditive pour les personnes qui seraient nées ailleurs qu’en France", pointe la parlementaire.
Mais le chemin est long. Toutes et tous sont unanimes : "Ce qui pourrait changer la donne, c’est plus de moyens de financiers et humains à l’ASE, pour prendre en charge ces enfants dans des conditions dignes et humaines".
Adrien Fillon