Quelle exposition pourra-t-on découvrir cet été sur les grilles de la Présentation à Saint-Flour ?
Le photographe Mathieu Ménard a passé huit semaines de résidence sur le territoire de Saint-Flour communauté, à se plonger dans le monde sportif local. Il en tirera plusieurs expositions pour la biennale chemin d’art, dont celle des grilles de la Présentation de cet été.
« Il y a un peu de sport dans la culture, et beaucoup de culture dans le sport », sourit Christian Garcelon, directeur de la biennale Chemin d’art. En partant de ce constat, et de l’opportunité du calendrier en cette année Olympique, la biennale s’est alliée au Pays d’art et d’histoire pour commander au photographe Mathieu Ménard une triple exposition sur le thème du sport. Qu’on pourra découvrir, cet été, sur les grilles de la Présentation, au complexe sportif intercommunal, et dans les rues de Pierrefort.
ImmersionPour la préparer, le Breton a passé deux fois quatre semaines sur le territoire, « pour avoir une vision des pratiques classiques, et des sports hivernaux. Et, ô magie, j’ai même eu le droit à de la neige, huit jours après mon arrivée pour la deuxième session », sourit-il. Durant ces périodes, il s’est laissé guider par Alexis Sigoigne, de l’OMJS, « qui ne m’a rien imposé, mais qui m’a ouvert un catalogue des possibles dans lequel je me suis noyé. »
HasardAlors, il a aussi laissé faire le hasard. « J’étais allé voir la couturière qui met les logos sur les maillots des filles du rugby. Je n’avais pas prévu particulièrement d’aller photographier les joueuses, parce que j’avais déjà beaucoup travaillé sur le hand féminin. Mais en sortant, je vais faire des courses, et je tombe sur une personne qui arbore cet écusson. Je l’ai abordée, et je me suis laissé embrigader. »Il s’est ainsi laissé porter avec, pour chacun des sujets qu’il a suivi, une volonté
de montrer des questions sociales ou sociétales. Je ne suis pas un photographe de sport, je ne voulais pas faire simplement des photos de match. J’ai voulu porter mon regard ailleurs. Et le sport féminin était pour cela un bon sujet : même au hand, alors qu’elles évoluent à un niveau supérieur aux garçons, les filles rencontrent des difficultés. Elles estiment avoir peu de reconnaissance, elles manquent d’effectif…
Pas de côtéIdem, pour les sports d’hiver « je n’ai pas voulu me cantonner à prendre des gens qui font du ski, on l’a déjà vu. Alors je suis parti avec le dameur avant l’ouverture des pistes, j’ai suivi les gendarmes s’entraînant pour le secours en montagne… » Il s’est aussi rendu au haras de Pierrefort, intrigué « par la démarche de la personne qui la gère. Elle est très intéressée par l’éthologie, elle essaye de l’utiliser pour des publics empêchés, il y a une vraie réflexion que je voulais mettre en valeur. »Et vu les lieux d’exposition, ces sujets le seront, mis en valeur. De quoi faire naître une pointe d’appréhension pour celui qui a l’habitude de voir ses clichés dans de plus petits formats. Venu à la photo après des premières vies dans l’édition puis l’enseignement, il travaille essentiellement pour la presse magazine. Tout en se revendiquant « plus photographe que journaliste, je cherche la beauté du cliché plus que l’information à transmettre. » On pourra le vérifier cet été.
Yann Bayssat