L’égalité filles-garçons dans le sport est un combat à Thiers
Pour la Semaine de la presse et des médias à l’école, des journalistes de La Montagne ont accompagné des classes de collèges et de lycées du Puy-de-Dôme dans la fabrique de l’information. En cette année olympique, des élèves du collège Audembron, à Thiers (Puy-de-Dôme), ont travaillé sur l'égalité des genres dans le sport.
"N’importe quoi, c’est une fille, elle ne peut pas me battre… et je l’ai battu." Zara Bunea, championne de France de lutte féminine jeune 2023 en catégorie U15, raconte une anecdote qui montre que les clichés durent dans le sport.
Une championne de boxePourtant Zara, Thiernoise de 14 ans, est forte, car ses entraînements sont sa priorité. Elle vise même la médaille d’Europe avec son club de l’ASM Clermont. "Mais dans les entraînements mixtes, certains coachs s’intéressent plus aux hommes qu’aux femmes", déplore Zara. Celle-ci a toujours fait des sports de combat. Ses frères faisant de la lutte, elle a eu envie d’essayer aussi. Beaucoup lui ont conseillé d’arrêter car "ce n’était pas un sport de filles". Mais elle ne s’est pas découragée et compte bien montrer que les filles peuvent réussir dans un sport de combat.Zara Bunea (à droite) et Erwan Chambon témoignent de leur expérience de sports genrés.
« Les garçons peuvent être gracieux »Erwan Chambon, nageur et coach de natation à la piscine de Thiers, reconnaît, de son côté, que "la natation artistique est considérée plutôt comme un sport féminin car on a du mal à imaginer que les garçons peuvent être gracieux". Après une dizaine d’années en course, ce jeune homme de 20 ans a découvert l’esprit d’équipe, la construction des ballets et la synchronisation avec la musique, caractéristiques de ce sport. L’arrivée des hommes dans la natation artistique est un sujet récent. Ils ont le droit de participer aux compétitions seulement depuis 2015, et encore, pas dans toutes les catégories. Aux Jeux olympiques, c’est la première année qu’il y aura des garçons.
Au club de Thiers, Erwan se réjouit de voir cette année trois garçons nouvellement inscrits bien intégrés dans l’équipe. Même si cela demande de changer ses habitudes et de ne plus parler seulement au féminin pendant les entraînements. Les cas de Zara et Erwan prouvent que filles et garçons peuvent faire le même sport, tout est question de détermination.
Ceylan, Chloé, Mesudin, Sebastian, Sonia, Walid, Wassila, Yasmine, et Ylias, élèves en classe de 3e au collège Audembron de Thiers.