Son domicile était une véritable "supérette de stupéfiants" : un dealer condamné à 3 ans ferme à Tulle
Un trentenaire a été condamné ce jeudi 21 mars à Tulle à 3 ans de prison ferme pour un trafic de stupéfiants. Cannabis, ecstasy, cocaïne... Sa "petite entreprise" est montée crescendo entre 2021 et 2024. Les quantités portaient sur plusieurs kilos et des mineurs comptaient parmi sa clientèle. Il a été maintenu en détention.
La main du tribunal correctionnel de Tulle n’a pas tremblé ce jeudi au moment de condamner un trentenaire poursuivi pour trafic de stupéfiants selon une procédure de comparution immédiate.Jean-André Navarro, né en 1992 à Perpignan, a écopé de quatre ans de prison dont un an de sursis probatoire pendant trois ans durant lesquels il devra se soigner, trouver un travail ou une formation.Les faits reprochés, un trafic de stupéfiants monté crescendo au fil des mois, se sont déroulés à Tulle entre janvier 2021 et janvier 2024.
27.000 € de bénéficesTrois ans durant lesquels le trentenaire a réalisé 27.000 euros de bénéfices.Vente de résine de cannabis et de cannabis au début, puis d’ecstasy et de cocaïne. Parlant de son studio tulliste comme « d’une supérette de stupéfiants », la présidente a retracé l’évolution de sa « petite entreprise » avec des quantités toujours plus importantes pour des bénéfices eux aussi majorés.
Six mois avant son interpellation fin janvier, l’homme, peu enclin aux explications, s’est « diversifié » dans l’ecstasy, 337 cachets ont été retrouvés lors de la perquisition. Un mois avant son arrestation, il était passé à la cocaïne « parce qu’on m’en demandait ».
Cocaïne coupée avec du bicarbonateDe la cocaïne qu’il coupait avec du bicarbonate afin d’augmenter les doses et donc les bénéfices. « Vous vouliez vous arrêter où ? », a questionné la présidente. « Je comptais m’arrêter bientôt », a assuré le trentenaire, consommateur de cannabis depuis l’âge de 12 ans qui a concédé fumer « 10 pétards par jour » mais ne pas être dépendant.
Sur le site Coco.gg, il laissait libre cours à sa déviance sexuelle
C’est finalement un contrôle d’identité, dans la rue, d’un client du prévenu qui a permis d’interpeller « Nounours » comme il était appelé. La perquisition réalisée à son domicile avait permis de retrouver 270 g de résine de cannabis, 11g de cocaïne et 337 sachets d’ecstasy, outre 1.230 euros en numéraire.La procédure a établi que les messages de son téléphone ne laissaient que peu de doute sur la nature de ses activités. Les transactions se déroulaient à au domicile tulliste de « Nounours » ou au city stade voisin du collège Victor-Hugo.
Des emballages fun pour séduire les mineursD’ailleurs, les pochettes de conditionnement retrouvées ont interpellé les juges. « Il ne s’agit pas de pochettes transparentes comme elles le sont habituellement mais d’emballages fun, comme des sachets de bonbons, avec des marques » qui parlent aux jeunes. « Avec ça, on ne tape pas dans la clientèle des cinquantenaires », a ironisé la présidente face à un prévenu dans le déni de la dangerosité de ses produits et peu gêné de vendre à des mineurs.Le procureur, qui a requis 4 ans ferme, a soulevé « une conscience limitée de la gravité des faits ». L’avocate Me Sanchez, qui aurait souhaité l’ouverture d’une instruction, n’a pu empêcher le maintien en détention de son client à la santé fragile et au parcours chaotique. Sa demande de nullité de procédure a été écartée par le tribunal.
Laetitia Soulier