Coup de jeune à la chocolaterie Vieillard, cette enseigne emblématique de Clermont-Ferrand fondée en 1781
Fondée en 1781, la chocolaterie Vieillard change de propriétaire mais pas de recette. C’est le message que veut faire passer Lucie Berger, la nouvelle gérante de cette enseigne historique de Clermont-Ferrand.
Nombreux sont les gourmands de Clermont-Ferrand et au-delà à saliver à l’évocation des pavés d’or de la chocolaterie Vieillard. Vous savez, ces petits carrés de ganache aromatisée à la vanille enrobés d’une fine couche de chocolat noir et décorés d’un point d’or 22 carats. Rassurez-vous, cette recette emblématique a encore de beaux jours devant elle.
"Au niveau des produits, rien ne va changer. Ils auront toujours le même goût. Pas question de toucher à la qualité et l’exigence qui ont fait la réputation de la maison."
Âgée de 32 ans, la Clermontoise qui "mange du chocolat Vieillard depuis toute petite" a quitté Lyon où elle était commerciale pour les besoins professionnels de son conjoint. De retour sur ses terres natales, elle a choisi de se lancer dans l’entrepreneuriat en reprenant la PME d’Isabelle et Frédéric Gay en octobre dernier. Depuis, elle découvre à leurs côtés les rouages de l’affaire fondée en 1781.
Une histoire incroyable à respecter et à partager"J’ai un attachement particulier pour ce genre d’entreprises, note la trentenaire. Vieillard est une maison familiale qui accompagne les gens depuis des générations. Il faut respecter et partager cette histoire incroyable".
"Aujourd’hui que je connais mieux son passé et son savoir-faire, j’ai à cœur qu’on respecte le travail accompli par tous ceux qui étaient là avant moi et surtout les femmes qui, juste après la Seconde Guerre mondiale, ont relancé la machine. C’est intéressant de se dire qu’à une époque où ce n’était pas facile pour les femmes, elles ont eu cette volonté d’exigence, de qualité et de service qui perdure encore aujourd’hui", confie Lucie Berger.
Une transmission en douceurUn état d’esprit qui a conquis Isabelle Gay et son mari : "On recherchait une personne intéressée à la fois par le passé et l’avenir de l’entreprise et on a eu beaucoup de chance de la trouver. Il fallait du sang neuf à cette maison, mais c’est rassurant de voir qu’elle veut prendre le temps de tout voir et tout maîtriser avant de se lancer dans des projets."
"On recherchait une personne intéressée à la fois par le passé et l’avenir de l’entreprise et on a eu beaucoup de chance de la trouver."
Grâce à l’accompagnement des anciens propriétaires, la transition se fait en douceur. Lucie Berger a déjà réalisé plusieurs embauches. L’effectif d’une quinzaine de salariés – qui double en fin d’année pour absorber le surcroît de travail – prépare les départs des futurs retraités. Rapidement, la cheffe d’entreprise souhaite travailler sur l’image de la marque, notamment à travers les réseaux sociaux.
Des produits haut de gamme"Malgré la concurrence, nous devons maintenir notre niveau d’exigence pour rester une maison prestigieuse. Et si le prix peut être un frein, nous devons expliquer le savoir-faire et le travail titanesque qu’il y a derrière nos produits haut de gamme", note Lucie Berger.
Son objectif : "Élargir la clientèle, satisfaire les clients fidèles pour qu’ils reviennent plus souvent et donner envie aux nouvelles générations de venir pour découvrir le "goût inimitable" des chocolats Vieillard". Un péché mignon qu’elle a déjà transmis à sa petite fille de 2 ans.
Texte : Maud Turcan Photos Francis Campagnoni