Que renferme ce bâtiment de Corrèze au style art déco qui a accueilli une ministre ?
Il y a des bâtisses qui ne passent pas inaperçues et la « Royal-Fabric » fait partie de celles-là. Avec son architecture atypique et ses activités multiples, le lieu s’impose comme un poumon économique du centre-bourg d’Objat.
Le lieu n’a pas manqué d’étonner Catherine Vautrin, la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, lors de sa visite à Objat, le 15 mars dernier. Comme son nom l’indique, la "Royal-Fabric" embarque, entre ses murs, une histoire objatoise qui a su s’exporter. Ce point a séduit Gaëlle, la propriétaire, qui a exposé des vélos "Royal-Fabric" à divers endroits.
J’adore les bâtiments qui ont une histoire. On l’a vraiment synthétisée.
En 1931, les frères Simon - Paul et Ferdinand - rachètent l’entreprise de cycles Royal-Fabric, qui était alors basée à Saint-Étienne (Loire). La fratrie objatoise amène l’activité en Corrèze, le long de l’actuelle avenue Raymond-Poincaré. "On a racheté le nom “Royal-Fabric” au dernier descendant de la famille Simon", explique Gaëlle.
À la veille de la crise sanitaire, l’entrepreneuse a racheté le bâtiment qui était en friche à Jean-Louis Ramade, qui avait lui-même monté un garage, R.S Motors, dans ce lieu, dans les années 1980. Si Gaëlle a fait le choix de conserver le foncier, tout en rendant hommage au style art déco du bâtiment, l’intérieur se veut beaucoup moins singulier.Aujourd’hui, la "Royal-Fabric" se définit comme un espace pluridisciplinaire, majoritairement orienté sur le bien-être.
"C’était un pari fou"Le salon YG, dédié à la coiffure, l’esthétique et une activité de barbier, est visible d’office. En revanche, plus au fond, on ne se doute pas de l’existence d’un studio de sport, qui accueille des professionnels du yoga et des sports de relaxation. "C’était un pari fou, je ne savais pas si ça allait fonctionner. Quand j’ai fait une salle de sport, je ne savais pas qu’il y avait une demande", révèle la gérante. De même, l’aile gauche comporte quatre bureaux et une salle multi-activités qui peuvent être loués.
Le vrai du faux sur le sommeil : ce qu'il faut savoir avant d'aller se coucher
Le pari fou semble gagnant pour la "Royal-Fabric" qui fourmille d’activités : cours collectifs de sport relaxation, de dessin, consultations de psychothérapie. "Les clients aiment que l’on développe l’endroit", constate l’Objatoise, qui pousse la subtilité jusqu’au bout en proposant des lofts meublés en location à l’étage du bâtiment. Ces biens font un clin d’œil au passé industriel du lieu.
La vision de la propriétaireDu haut de ses 3.600 habitants, la ville d’Objat dispose d’un équipement similaire à ce que l’on peut retrouver dans de grandes métropoles. Un lieu né de l’intuition de sa propriétaire qui a osé prendre ce risque.
Je fais tout à l’instinct, je pense être quelqu’un de visionnaire
Gaëlle ne met pas forcément son parcours académique en avant, mais plutôt sa vision. "Mes vocations sont le commerce et l’investissement immobilier. J’ai fait des études dans le commerce que je préfère appeler ça du développement commercial."
"Je suis capable de faire les choses"Face à la réussite de son pari, la gérante ne cache pas sa joie. En tant que femme et entrepreneuse, elle a su déjouer les obstacles et pressions qui se sont dressés sur le chemin du projet de la "Royal-Fabric". "Je me rends compte que je suis capable de faire les choses. Je pense qu’aujourd’hui, on me prend au sérieux."Gaëlle bouillonne d’idées pour son espace pluridisciplinaire, "mais je me suis recentrée sur la vie personnelle, ce que je n’ai jamais pu faire avant".
Romain Brusa