À vélo jusqu'à Auschwitz : Fabien Devilliers en Creuse pour raconter son aventure mémorielle

Dans le cadre des rendez-vous organisés par l’association Felletin Le Plaisir de lire destinés à commémorer les 80 ans de la Libération, Fabien Devilliers sera en Creuse lundi 25 mars.

Lundi 25 mars, le matin, Fabien Devilliers interviendra au collège Jacques-Grancher à Felletin (Creuse). L’après-midi, il rencontrera les élèves du collège Georges-Nigremont, à Crocq-Giat. Enfin, à 18 heures, il animera un café littéraire au Grand Café de Felletin (exceptionnellement ouvert pour l’événement).

Fabien Devilliers connaît bien la Creuse pour avoir travaillé au Conseil départemental à Guéret. Âgé de 29 ans, il a grandi en Corrèze puis obtenu un master de droit à Clermont-Ferrand. Après avoir exercé son métier à Guéret et dans les Pyrénées-Atlantiques, il s’est installé dans son département natal, cherchant à donner un sens à sa vie.

Sensibilisé dès son plus jeune âge à la Seconde Guerre mondiale, aux drames de Tulle et d’Oradour, il a un beau jour quitté son emploi pour se lancer dans une aventure mémorielle hors normes. Alors le 24 avril 2022, il a quitté le camp de Gurs avec son vélo Tornado, il a parcouru 3.000 km en passant par Oradour, Guéret, Aubusson, Izieu avant d’arriver au camp d’Auschwitz le 18 juin.

Fabien Devilliers a depuis publié un livre L’aventure mémorielle, 3.000 km à vélo de Gurs à Auschwitz aux Éditions Mon Limousin (178 pages, 22 €). Il se rend également depuis dans les établissements scolaires comme il va le faire le 25 mars à Felletin et à Crocq-Giat.

Alors que les rescapés des camps disparaissent, le jeune homme a décidé de perpétuer leur mémoire afin que le monde, en particulier, les jeunes ne les oublient pas et n’oublient pas l’horreur des camps de concentration alimentée par l’antisémitisme. Au regard de l’actualité, l’engagement de Fabien Devilliers s’avère essentiel.

Dans son livre, Fabien Devilliers raconte son aventure, de sa patiente préparation à son déroulement au gré des péripéties et des rencontres, sans s’attarder sur les lieux marqués par la guerre. Il a ajouté des photos et en fin d’ouvrage des conseils. Chemin faisant, il a collecté de l’argent pour l’Unicef.

La partie la plus poignante de son épopée concerne l’arrivée à Auschwitz et sa perception des lieux livrés au tourisme de masse. Fabien Devilliers avoue ne pas avoir trouvé ce qu’il cherchait dans ce lieu où l’humanité s’est perdue.Son retour en Corrèze, en train, lui a permis de réfléchir.

Il a tenu à s’arrêter à Gentioux devant le monument aux Morts. Lui qui a pédalé pendant 56 jours a le sentiment d’avoir remporté une victoire personnelle et beaucoup appris sur lui-même. Il est plus convaincu que jamais de la nécessité de perpétuer le souvenir des camps de la mort, de mettre en garde contre l’antisémitisme, de dénoncer les horreurs de la guerre à l’heure où les différents pays de la planète se réarment et où des dictateurs agissent en toute impunité.

« Il faut être prêt à mobiliser pour transmettre, apprendre par l’expérience, vivre l’histoire en particulier dans les lieux de mémoire, parler avec ses émotions. »

Rendez-vous public lundi 25 mars, à 18 heures, au Grand Café de Felletin, en partenariat avec la Maison de la presse de Felletin.