Il violente et menace de mort sa mère : l'état de santé mental d'un fils au centre des débats à Brive

Ce lundi 25 mars, un homme de 49 ans a été jugé pour des violences et des menaces de morts sur ascendant par le tribunal judiciaire de Brive. Une affaire qui soulève la question de la prise en charge de personnes souffrant de maladie mentale.

« Sa famille vivait un véritable enfer ». Le constat dressé par Me Dominique Eyssartier, avocate de la partie civile, ce lundi 25 mars devant le tribunal correctionnel de Brive (Corrèze) était sans appel. Mais aussi sans véritable solution.

Un homme de 49 ans, schizophrène et addict à l’alcool et au cannabis, devait y répondre de violences sur ascendant et menaces de mort réitérées. Le 22 avril dernier, la police avait dû se déplacer au domicile de ses parents, âgés de plus de 70 ans, où il était hébergé, après des menaces proférées à l’encontre de sa mère.

Tous les vendredis, celle-ci lui donnait 120 euros pour la semaine, mais la somme ne survivait jamais au week-end. Cette fois-ci, le mis en cause avait acheté un poste pour pouvoir écouter du Jim Morrisson à fond.

Alors, à partir du lundi, la tension ne cessait de monter entre le fils et ses parents. Ce vendredi matin, le quadragénaire avait lancé à sa mère. « Je vais t’égorger, je vais te tuer avec ce couteau ». Des menaces qui étaient même quotidiennes selon le père de famille, grabataire.

Le 14 février dernier, l’homme au casier bien rempli (9 mentions dont 7 pour exhibitions sexuelles), avait attrapé sa mère par le cou, et l’avait fait tomber après l’avoir bousculée. « Il vit avec un couteau dans sa chambre. Par peur, ses parents sont obligés de dormir en fermant leur porte à clé », a précisé Me Eyssartier.

« C’est une personnalité inquiétante qui, en plus, ne montre aucune volonté de soigner ses addictions. Cela l’éloigne de toute possibilité de bénéficier d’aides sociales. Et on voit aussi qu’il ne respecte pas le suivi judiciaire qui lui était imposé », a déploré, la vice-procureure Frédérique Suquet.

La question de la prise en charge psychiatrique était bien au centre de la problématique posé au tribunal. Me Marie-Eponine Vaurette en a montré les limites. « En février, son psychiatre a dit qu’il était dangereux et qu’il avait besoin d’une hospitalisation. On voit qu'il n’est pas toujours connecté à la réalité, c’est un fait. Mais on voit aussi dans son passé que pendant 11 ans, il n’a pas eu de condamnation. S’il passe à l’acte, c’est peut-être aussi parce qu’il n’a pas de traitement adapté », insiste l’avocate de la défense.

Faute de véritable solution, le tribunal a suivi les réquisitions du parquet en condamnant le prévenu à 12 mois de prison dont quatre assortis d’un sursis probatoire. Il devra suivre des soins, et ne devra pas entrer en contact avec sa mère. 

Pierre Vignaud