Ligue A Féminine : Chamalières, un bilan qui ouvre l’appétit
Le VBC Chamalières a rapidement assuré son maintien et même joué sur plusieurs tableaux en fin de saison. Il peut regretter de ne pas avoir réussi à accrocher l’un des deux objectifs, mais ce parcours lui ouvre l’appétit.
Dommage. Dommage, pour plein de petites raisons. Le VBC Chamalières vient de boucler sa septième saison de suite en Ligue A Féminine, la huitième de son histoire, à la neuvième place. Un bon classement, avec un maintien rapidement validé et en prime une fin de saison haletante où il a disputé la demi-finale de Coupe de France et joué pour une place en play-offs jusqu’à l’avant-dernière journée.
Les Auvergnates ont couru deux lièvres en février et mars. Un excellent point. Mais l’effectif n’était peut-être plus assez dense, profond et frais pour répondre à ces différents défis après les départs de deux joueuses en fin d’année. Un enchaînement de quatre matchs en dix jours a fait basculer la saison des partenaires de la capitaine Mahé Mauriat. Ces dernières ont manqué d’essence pour réussir à décrocher une meilleure place et donner davantage de relief à un bilan déjà intéressant.
La frustration de Mulhouse"Le classement est bon, souligne Atman Toubani. C’est notre meilleure place enLigue A Féminine, mais je finis frustré car il y avait un truc à faire. Les deux départs m’obligent à beaucoup responsabiliser Sabine Haewegene et Halimatou Bah. Sur le dernier mois, je trouve qu’on a lâché prise. L’équipe n’était pas sur le même bateau, il y avait deux philosophies. C’est la responsabilité du staff. Pour aller chercher les play-offs, il aurait fallu que je sois plus exigeant dans le directif. En termes de résultats, la frustration vient surtout de la Coupe de France contre Mulhouse. Ce match était encore dans le bon timing".
Voilà pour le terrain. En dehors, le VBC Chamalières a clairement changé de division en s’installant à la Maison des Sports de Clermont-Ferrand et de dimension en passant en SASP (Société anonyme sportive professionnelle) avec Claude Michy à sa tête pour le secteur professionnel. Cette structuration saute aux yeux. Le club avance dans le bon sens et renvoie une image très positive au-delà des frontières de l’Auvergne. Avec Mulhouse, Nantes, Béziers et Nancy, il intègre même le haut du panier en termes d’organisation, spectacle, accueil du public et des partenaires, conditions de travail même s’il partage la salle avec deux autres équipes. Et il peut viser un peu plus haut.
Le temps de jeu des Françaises en nette progression"Notre plus forte progression est dans le projet de donner du temps de jeu aux Françaises, poursuit le technicien. Tout a augmenté et le niveau aussi malgré une équipe jeune. C’est unique dans le championnat. Aucun club n’a ce projet de donner autant de temps de jeu à autant de Françaises en même temps. C’est une grosse progression même si cela nous freine sportivement sur le moment, mais cela nous donne un coup d’avance sur l’avenir".
Chamalières a en effet régulièrement joué avec au moins quatre Françaises ensemble sur le terrain, mais plus souvent cinq. Parfois, comme à Béziers et lors de la réception de Mulhouse en championnat, le club a aligné ses six éléments en même temps quand Iman Ndiaye a rejoint Mahé Mauriat, Manon Jaegy, Fatoumata Fanguedou, Sabine Haewegene et Halimatou Bah. Cette philosophie reste plus que jamais au cœur du projet et encore plus quand les six Françaises de Chamalières s’apprêtent à intégrer l’équipe de France pour préparer les prochaines échéances dont les Jeux de Paris.
“Le projet individuel de la joueuse doit se mettre au service du projet du club”
Si la philosophie perdure, l’approche devrait évoluer lors de la prochaine saison et pour le recrutement. "Maintenant, le projet individuel de la joueuse doit se mettre au service du projet du club, insiste Atman Toubani. Le recrutement était pertinent, mais certaines joueuses sont arrivées en se disant que Chamalières était un club sympa, un palier où elles allaient prendre du temps de jeu et partir. Il faut l’anticiper dans la constitution du groupe, dans la façon de manager en début de saison".
Pour franchir un nouveau cap sans renier sa philosophie et son approche, pour faire de Chamalières un prétendant de plus en plus crédible et un club qui continue à grandir.
Les statistiques des joueuses de Chamalières :
Mahé Mauriat. 38 points dont 13 aces et 12 contres.Sabine Haewegene. 284 points (42% d’efficacité) dont 14 aces et 27 contres, 45% de réceptions positives.Manon Jaegy. 57% de réceptions positives. (Photo Francis Campagnoni)Courtney Buzzerio. 133 points (34% d’efficacité) dont 6 aces et 12 contres.Fatoumata Fanguedou. 137 points (37% d’efficacité) dont 14 aces et 44 contres.Kari Zumach. 116 points (36% d’efficacité) dont 8 aces et 15 contres.Sabrina Starks. 205 points (47% d’efficacité) dont 13 aces et 82 contres.Halimatou Bah. 369 points (42% d’efficacité), dont 23 aces et 22 contres, 39% de réceptions positives.Margareth Speaks. 44 points dont 5 aces et 16 contres.Iman Ndiaye. 35 points (41% d’efficacité) dont 2 aces et 2 contres.Hannah Clayton. 18 points (28% d’efficacité) dont 4 contres.
Jean-François Nunez