Nouveau revers pour l'implantation de Biosyl en Creuse
Nouvelle victoire pour les opposants à l’implantation du groupe Biosyl en Creuse. La mairie de Saint-Fiel a annulé mardi le permis de construire de cette entreprise qui transforme du bois résiduel en granulés. « C’est génial. Nous sommes très contents », dit Jean-Louis Pagès, élu écologiste au Conseil régional, en apprenant la nouvelle. Il se mobilise depuis plusieurs mois, pour que ce projet ne voit pas le jour dans l’Agglo du Grand Guéret. « Nous ne sommes pas contre l’entreprise Biosyl, mais pour nous ce projet n’est pas viable, précise ce Haut-Viennois. Il faut produire des pellets en France, les gens en ont de plus en plus besoin mais il faut le faire dans des conditions respectables. »
Les partisans restent confiantsLe maire de Saint-Fiel, François Barnaud, pourtant en faveur de l’implantation de Biosyl sur sa commune, minimise l’impact de son refus de permis de construire. « Biosyl n’a que 6.000 m² sur notre territoire, rappelle-t-il. Au départ, c’était une zone constructible, mais nous avons entre-temps révisé notre Plan local d’urbanisme (PLU) et cette zone a été classée en zone naturelle. Nous avons donc décidé de retirer le permis de construire ». François Barnaud, qui est également vice-président de l’Agglo du Grand Guéret en charge du développement économique, juge tout de même ce projet nécessaire. « Biosyl permettra de créer une quarantaine d’emplois directs, rappelle-t-il. On dit que la Creuse est vide mais pour que notre population se maintienne, nous avons besoin que les gens aient accès à l’emploi. Je suis confiant et serein pour l’avenir de ce projet ».
Un optimisme partagé par les dirigeants de Biosyl. « On prend acte de ces décisions, mais cela ne change rien, assure Antoine de Cockborne, le directeur général de l’entreprise. On était au courant depuis des semaines du refus du permis de construire. On avance, on suit les règles et on s’adapte aux décisions ». Malgré ces contretemps, son équipe continue de travailler avec des entrepreneurs locaux pour faciliter un lancement rapide des travaux de construction de l’usine. En parallèle, Antoine de Cockborne et son équipe juridique étudient les recours déposés contre son groupe, même s’il ne comprend pas les critiques dont il est l’objet. « Je pense que notre projet aura un impact positif sur la sylviculture en Creuse, affirme-t-il avec conviction. Il a des vertus écologiques et économiques ».
La région se décidera au mois de maiDu côté de la Région Nouvelle Aquitaine, les élus de la majorité scrutent ce nouvel épisode avec attention, deux jours après le report du vote de l’attribution de leur subvention. Le président du Conseil régional Alain Rousset, attend d’y voir plus clair pour se positionner de nouveau sur ce dossier. « Ce report n’est pas une victoire pour les opposants, nous avons juste suivi les règles. Tellement de choses ne sont pas finalisées, le président Alain Rousset a jugé qu’il était préférable d’attendre », analyse Andréa Brouille, première vice-présidente en charge du développement économique.
La Région Nouvelle-Aquitaine devait initialement allouer 650.000 euros à Biosyl (pour un budget total 27 millions d’euros). Au-delà de l’effet levier que cette subvention aurait permis d’obtenir pour l’entreprise, cette subvention aurait eu une portée symbolique forte pour ses partisans. La commission permanente qui étudiera de nouveau le dossier se réunira au mois de mai. « Je pense que Biosyl obtiendra un avis favorable de l’État, conclut Andréa Brouille. Et si c’est le cas, nous les accompagnerons avec fierté en Creuse ».