Pourquoi le transport à la demande cartonne-t-il à Ussel ?
Depuis le 1er janvier et la dissolution de l’Instance de coordination de l’autonomie (ICA), le transport à la demande est géré par la ville d’Ussel. D’un simple coup de fil, les Ussellois, de plus de 60 ans, peuvent être emmenés à un rendez-vous médical ou aux courses.
C’est simple comme un coup de fil. À Ussel, le transport à la demande, mis en place depuis plusieurs dizaines d’années, cartonne. Depuis le 1er janvier, ce service qui avait été instauré dans le cadre de l’Instance de gérontologie puis intégré à l’Instance de coordination de l’autonomie (ICA) est devenu municipal. Voici comment il fonctionne et pourquoi son succès ne se dément pas.
Un service devenu municipal voilà trois mois« Dans les années 85, le Département avait créé l’Instance de gérontologie qui avait, à Ussel, une spécificité : un transport à la demande était proposé aux personnes âgées d’Ussel et des communes du canton d’alors », se souvient le maire Christophe Arfeuillère. À cette première instance, succéda l’Instance de coordination de l’autonomie qui a été dissoute en fin d’année dernière, remplacée par Corrèze autonomie du Département. Mais dans cette nouvelle structure, impossible de conserver le transport à la demande ussellois. « Ce n’est pas dans les compétences de Corrèze autonomie, indique le maire, par ailleurs vice-président du Département. Mais c’est une spécificité usselloise qui fonctionne très bien et un service que je voulais conserver absolument. Je l’avais même mis dans ma profession de foi en 2020. » La Ville a donc rattaché ce transport à la demande au Centre communal d’action sociale (CCAS) au 1er janvier (*).
Pour les personnes de plus de 60 ans« Il est ouvert aux Ussellois, il faut avoir 60 ans et plus, les usagers peuvent avoir un handicap mais il faut qu’ils soient autonomes parce que le véhicule n’est pas adapté, liste Lucie Fraysse, la responsable du transport à la demande ussellois et qui consacre une grande partie de ses journées à ce service.
Des déplacements variés"C’est très large," résume Lucie Fraysse. « Je vais les chercher à leur domicile pour les emmener à un rendez-vous médical, mais aussi aller chez des amis, faire les courses, suivre une activité, aller au restaurant… Nous avons aussi une convention avec le centre hospitalier pour l’accueil de jour : j’emmène les gens le matin et je retourne les chercher le soir. » Lucie Fraysse, la responsable du service, enchaîne les rendez-vous tout au long de la journée.Pour Lucie Fraysse, la journée est donc organisée autour de ces rendez-vous : « je m’organise, il y a peu de temps mort. Lundi par exemple, j’ai emmené une dame chez le dentiste, puis emmené quelqu’un à l’accueil de jour. J’ai ensuite déposé une dame qui allait voir son mari à l’Ehpad, j’ai accompagné une dame aux courses, une autre aux activités… Je ne les attends pas, soit ils ne donnent une heure de retour, soit ils me téléphonent quand ils ont fini. »
Une réservation simple comme un coup de filUn simple coup de téléphone suffit. Mais quand le passer ? « Le plus tôt possible est le mieux, indique Lucie Fraysse. Quand des gens prennent des rendez-vous médicaux, je leur dis de m’alerter tout de suite. Sinon, l’avant-veille ou la veille d’un transport, c’est bien… »
Une facture déductible des impôtsChaque aller-retour est facturé 13 euros. Un trajet seul l’est 6,50 euros. Pour avoir accès au service, il faut être adhérent pour 15 euros par an. « Chaque trajet est déductible à hauteur de 50 % des impôts », souligne la responsable.
Plus de 100 personnes par an, qui viennent et reviennentEntre 100 à 120 personnes par an utilisent le transport à la demande. « Certains jours, je peux transporter entre 6 à 10 personnes. J’ai tous les jours du monde. Beaucoup de femmes qui n’ont pas le permis, qui sont seules, dont les enfants sont loin et qui veulent continuer à faire les courses, à venir en centre-ville alors qu’elles habitent dans un quartier », confie Lucie Fraysse.Le trajet est facturé 13 euros aller-retour. La moitié est déductible des impôts.
Facile, utile et qui tisse du lien socialÀ Ussel, il n’y a pas de système de transport en commun et « les taxis ne font pas ces petits trajets. On ne leur fait pas concurrence », estime le maire. « Les gens ont besoin de se déplacer et ce transport à la demande leur facilite la vie, assure-t-il. C’est aussi du lien social, Lucie est souvent la seule personne que ceux qui empruntent le transport voient. Ce service est précieux… »(*) Le maire estime que le coût de ce transport à la demande pour la Ville sera d’environ 15.000 euros par an.Le transport à la demande fonctionne du lundi au vendredi de 9 à 12 heures et de 13 h 30 à 17 heures. Tél. 06.58.14.18.25 ou transportdemande@ussel19.fr.
Evolutions. Un questionnaire est actuellement distribué aux usagers pour connaître leurs besoins, leurs envies. « On verra s’il faut monter en puissance », annonce le maire qui va installer Lucie Fraysse dans un bureau plus visible que son actuel local du foyer des Accacias, à la Jaloustre.
Estelle Bardelot